Une équipe de direction entièrement mise en examen, des dirigeants en préventive… L'affaire Altran est un mini-Enron à la française. Pour cacher ses mauvais résultats dus à un ralentissement de l'activité, cette entreprise leader européen du conseil en technologie a truqué ses comptes en 2001 et 2002. Au su et au vu d'une centaine de personnes, dont la plupart étaient des cadres dirigeants piégés par des distributions massives de stock-options.
[...] Selon le communiqué, cité par l'AFP, le contrôle engagé par les dirigeants a pour objet de vérifier de manière exhaustive si les diverses interrogations exprimées par ailleurs avaient un quelconque fondement. Ce travail sera achevé dans les meilleurs délais. Toutes les conséquences seront tirées des conclusions de ce contrôle et les éventuels dysfonctionnements seront corrigés Les commissaires aux comptes d'Altran (Ernst & Young et Concorde) sont donc chargés de faire un audit complet des comptes des années 2001 et 2002. [...]
[...] Entre 1997 et 2001, le chiffre d'affaires, le résultat d'exploitation et les effectifs sont multipliés par quatre. L'entreprise s'est classée deuxième meilleur groupe français de la décennie 1990-2000 en termes de création de valeur pour l'actionnaire, avec un rendement net du capital investi record de près de 40% par an. En 2000, Altran atteint une capitalisation boursière lui ouvrant les portes de l'indice CAC 40. La différence avec une société de conseil et de services informatiques classique (SSII) est qu'Altran intervient très en amont et non seulement en informatique scientifique, mais aussi dans tous les domaines de la physique, de la chimie ou de la biologie. [...]
[...] Elles leur apportent des compétences en matière de management de projet ou en ingénierie système. Ce pôle-conseil en technologie et innovation, activité historique d'Altran, représente près de la moitié du chiffre d'affaires du groupe. - Le conseil en organisation et systèmes d'information : l'ambition de ce pôle est de regrouper l'ensemble des activités de ce domaine afin de proposer des offres globales, répondant aux enjeux de performance des clients. Les sociétés de ce pôle accompagnent la réussite de leurs clients dans tous les pays où ils sont en activité. [...]
[...] C'est à partir de ce moment que, selon Michel Friedlander, l'un des deux directeurs généraux, la chute de l'action a débuté. Les premières rumeurs sont apparues dans une publication financière en ligne, Breaking Views. Elle évoquait la possibilité qu'Altran ait une dette supérieure à celle annoncée à cause des mécanismes dits d'earn out, ces compléments de prix que l'entreprise s'engage à payer aux sociétés qu'elle rachète dans les années qui suivent le rachat. Altran a expliqué que ce mécanisme, qui avait pu mettre en difficulté des sociétés américaines comme Omnicom, ne fonctionnait pas de la même manière dans son cas. [...]
[...] C'est suite à cette enquête préliminaire que le parquet de Paris a ouverte, le 30 janvier 2003, une information judiciaire contre X pour abus de biens sociaux, complicité et recel, ainsi que pour publications de fausses informations. Cette information judiciaire est confiée au juge d'instruction du pôle financier de Paris Philippe Courroye. Le groupe, qui a repoussé la publication de ses résultats au 20 février après la clôture du marché, est sévèrement sanctionné. Le cours de bourse dégringole de 16,75% à 3,48 euros dans un marché orienté à la baisse 1,91%). [...]
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