Comptabilité, relation de confiance, professionnels comptables, dirigeants financiers, anciens professionnels comptables, missions d'audit légal, france, opportunisme, prévisibilité, intérêt, asymétrie d'information, calcul, coopération
Outre le fait d'être l'auditeur légal de la société Enron, le cabinet Arthur Andersen était aussi chargé de conseiller la société. Le cabinet Arthur Andersen est également impliqué dans le scandale en ayant collaboré à la « construction des montages financiers douteux et en détruisant ensuite des documents compromettants. Andersen dégageait grâce à Enron des honoraires de 50 millions de dollars dont plus de la moitié en activité de conseil ».
Ce scandale a mis en évidence l'entente entre plusieurs acteurs, l'un d'eux étant pourtant censé contrôler l'autre afin de s'assurer de la fiabilité des états financiers : dans ces cas, l'intérêt a prévalu sur le devoir. Chaque entité s'appuyait sur la croyance que l'autre agirait comme eux le souhaitaient : une confiance était née entre le professionnel comptable et le dirigeant financier de la société. Cette confiance et cet intérêt communs ont défait l'indépendance dont est censé jouir le professionnel comptable lors de ses missions d'audit légal.
Dans le monde qualifié de « post-Enron », l'exercice simultané des activités d'audit et conseil pour un même client n'est plus autorisé. L'entente entre les deux parties qui a mené à une fraude gigantesque nous incite à nous interroger sur la relation de confiance qui lie les professionnels comptables (nous appelons professionnels comptables toute personne réalisant la mission d'audit légal au sein d'un cabinet d'audit) et les dirigeants financiers (DAF, DOF, contrôleurs financiers, cadres financiers). Nous considérons que le directeur financier agit selon les directives des dirigeants de la société.
Si dans le cas de l'affaire Enron, une entente fut décrétée, qu'en est-il des autres missions d'audit légal ? Que vaut la certification des comptes d'une société ? Pouvons-nous faire confiance en ces certifications ? De nombreux articles pointent du doigt l'existence d'autres fraudes non dévoilées. La relation entre professionnel comptable et dirigeant financier peut-être soumise à une confiance qui agirait comme un réel lubrifiant économique.
La notion de confiance est riche de définitions comme nous prouvent les nombreux travaux de recherches (théorie d'Adam Smith, Axelrod, Granavotter, Arrow...). L.Zucker définit la notion de confiance comme un acte loyal respectant éthique et moralité.
O. Williamson, lui, définit la notion de confiance comme un concept où la notion de L.Zucker est instrumentalisée au profit de l'opportunisme, la prévisibilité et la coopération fortuite.
Cette notion de la confiance instrumentalisée prend encore plus de sens lorsque nous savons que les missions d'audit légal sont devenues un passage quasi obligé et un vrai tremplin pour tous les jeunes diplômés désirant réaliser des carrières en direction financière de grand groupe. L'objet du présent mémoire sera de constater si la notion de confiance selon O. Williamson entre professionnel comptable et dirigeant financier est prise en compte lors des missions d'audit légal en France, dans le cas où les professionnels comptables sont, par la suite, devenus dirigeants financiers.
[...] L'histoire de confiance est obligatoire dans notre métier, tu es dans un métier de services et en plus d'informations financières. Le client peut venir suite à des recommandations des autres, c'est une donnée très subjective et relative aux objectifs. Mais dans la confiance il y a toujours le contrôle, il n'y a pas de confiance absolue. C'est par ton expérience avec le client que la confiance naît et va augmenter. Si le contrôle valide la confiance ça l'augmente. Si tu es fiable tant mieux. [...]
[...] Tu as des normes définies par la profession (CNCC) qui sont les NEP (ndlr : normes d'exercices professionnelles) à respecter. D'autre part, lorsque tu es dans un BIG (ndlr : on appelle BIG 4 ou FAT les 4 plus gros cabinets qui sont Deloitte, Ernst & Young, KPMG et PricewarterhouseCoopers), tu appliques évidemment les normes, mais tu as aussi plus de moyens et des moyens plus élaborés pour suivre les dossiers. Tout ça pour pouvoir évaluer les risques et pouvoir donner une opinion. [...]
[...] En général, ces comptes présentent peu de risques donc il n'y aura pas de problèmes. Vous n'aviez pas peur de l'engrenage ? Si les comptes ne sont pas bien, tu t'engages, les responsabilités restent les mêmes. Bien sûr tu te rends compte parfois que ce qui se réalisait auparavant n'était pas trop conforme. Mais le but est plus de raisonner en se disant est-ce raisonnable à la fin. Le but des modifs est d'améliorer. S'il y avait des erreurs c'est parce que nous n'avions pas compris tous les raisonnements. [...]
[...] Mais nous allons vérifier que par exemple dans cette procédure, c'est un fonctionnement par projet, nous allons vérifier comment le processus est organisé, nous allons essayer de voir comment sont suivis les projets, est ce qu'il y a un système interne qui suit les projets, si par exemple il y a une comptabilité analytique qui imputent les coûts ou pas. Au-delà de cela, s'il y a un système de contrôle interne qui vérifie tout simplement. En fait c'est une bonne connaissance de l'entreprise qui permet d'avoir un bon contrôle interne. Le cas de la société générale, était considéré uniquement les opérations hors marchées, qui aujourd'hui sont incontrôlables car forcément c'est hors marché donc ce n'est pas réglementé, c'est des opérations de gré à gré. [...]
[...] Nous identifions dans notre cas le trustor en la personne du dirigeant et le trustee en celui de l'auditeur. La vulnérabilité apparaît dès lors que le trustor donne sa confiance. En attribuant sa confiance, il se soumet à une espérance que la confiance donnée se révèle juste. Nous reconnaissons cette notion mais nous remettrons en cause plus loin le statut de l'indépendance. Il y a une dépendance réciproque LE STATUT DE L'OPPORTUNISME 1 L'AGENT EST A LA RECHERCHEDE SON INTERET INDIVIDUEL Si certains évoquent l'Homme dans une entreprise comme un agent vertueux, nous sommes quant à nous convaincus que l'individu poursuit son propre intérêt personnel et matériel. [...]
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