Les marchés financiers ont connu de nombreuses crises au cours de l'Histoire économique. Ainsi en 1636 en Hollande, la spéculation sur les bulbes de tulipe est si importante que le prix de ces derniers augmente de 3000% en l'espace d'un mois avant de brutalement s'effondrer. Plus récemment, le 19 octobre 1987, l'indice américain du Dow Jones après s'être accru de 40% depuis janvier, perd 22% de sa valeur en une seule journée.
L'analyse empirique de ces différentes crises montre un déroulement similaire en quatre phases mis en évidence par Charles Kindleberger dans son ouvrage Manias, Panics and Crashes (1978). La première phase voit apparaître de nouvelles sources de production, ce qui attire les capitaux qui quittent les activités anciennes pour venir vers les activités nouvelles. Lors de la deuxième phase, le volume de ces nouvelles activités dépassent celles des anciennes, le crédit bancaire s'accroît ce qui augmente le volume des transactions financières. La troisième phase est celle de la spéculation intense: les rendements du titre sont largement surestimés; les spéculateurs s'endettent pour les acheter, les prix des titres augmentent avec le taux d'intérêt. Enfin, dans la quatrième et dernière phase, les cours financiers baissent plus ou moins brutalement. Une bulle spéculative est le phénomène qui se produit lorsque le prix d'un titre, tel qu'une action, augmente fortement et durablement sans que cela soit justifié par des changements au niveau du rendement de l'actif que représente ce titre. On parle de « bulle » parce que la croyance collective des agents que la hausse des titres est imminente fait gonfler le prix du titre en question jusqu'à que pour une raison ou pour une autre, une croyance à la baisse se produise, ce qui produit l'éclatement de la bulle. Une bulle spéculative traduit l'écart entre la valeur du marché d'un actif et sa valeur fondamentale, c'est-à-dire la déconnexion entre la sphère réelle et la sphère financière de l'économie par le biais de la spéculation. Lors que cette déconnexion atteint un niveau jugé comme trop risqué par les agents, l'éclatement de la bulle provoque systématiquement un « krach financier » qui est parfois suivi de « paniques économiques », c'est-à-dire de dérèglements des variables réelles de l'économie. La spéculation intense des années 1920, associée à un recours à l'endettements massif des agents, est suivie par une vague de panique et le krach d'octobre 1929 marque le départ de la « Grande Dépression » qui fera perdre jusqu'à 85% de la valeur initiale des titres financiers de la bourse de Wall Street. Ainsi la compréhension du phénomène des bulles spéculatives est absolument nécessaire pour stabiliser les marchés financiers et éviter de nouvelles crises majeures dans l'avenir.
La formation des bulles spéculative est due aux anticipations « auto-réalisatrices » des agents spéculateurs (I). L'analyse économique s'est tout d'abord focalisée sur l'aspect rationnel du comportement de spéculation lors de bulles dites « rationnelles » (II). Cependant, les limites internes des bulles rationnelles ont poussé les économistes à un nouveau modèle de bulles dites « mimétiques » (III).
[...] Entre octobre 1988 et fin mars 2000, la valeur de l'indice est augmentée de 400% suite à l'essor d'Internet et de ses nombreuses start-up. Les investisseurs pensent alors qu'une révolution sans précédent est en marche et spéculent sans retenue dans ces nouvelles technologies. S'en suit un éclatement de cette bulle financière et en deux semaines, l'indice perd 30% de sa valeur. Deux ans plus tard, en avril 2002, le NASDAQ-100 retrouve son niveau d'octobre 1998 ; il a alors perdu 70% de sa valeur de mars 2000. [...]
[...] Les modèles contemporains d'analyse des bulles spéculatives Les marchés financiers ont connu de nombreuses crises au cours de l'Histoire économique. Ainsi en 1636 en Hollande, la spéculation sur les bulbes de tulipe est si importante que le prix de ces derniers augmente de 3000% en l'espace d'un mois avant de brutalement s'effondrer. Plus récemment, le 19 octobre 1987, l'indice américain du Dow Jones après s'être accru de 40% depuis janvier, perd 22% de sa valeur en une seule journée. L'analyse empirique de ces différentes crises montre un déroulement similaire en quatre phases mis en évidence par Charles Kindleberger dans son ouvrage Manias, Panics and Crashes (1978). [...]
[...] Les économistes ne sont pas encore en accord sur la part de phénomènes mimétiques et la part de choix rationnels dans la formation des bulles spéculatives. Cette question est cependant cruciale lorsque l'on sait que les marchés financiers sont affectés par l'état de l'économie mais qu'ils interfèrent aussi sur cette dernière. Le comportement le plus dangereux des spéculateurs semble cependant d'être de penser que cette fois ci, ce n'est pas le même cas de figure qu'avant et que la nouvelle technologie sur laquelle ils investissent va révolutionner à un point tel l'économie qu'un éclatement de la bulle est impossible. [...]
[...] De plus, il peut être parfaitement rationnel économiquement de parier sur la hausse du prix d'un titre lorsque l'on est conscient de sa surévaluation et que l'on croit que sa valeur ne peut que croître dans le futur. Ainsi, profiter de cette hausse du prix d'un titre en spéculant sur la continuation de sa progression peut être la source d'un gain financier. Cet aspect des bulles spéculatives est formalisé par la théorie des bulles rationnelles A Les bulles rationnelles de première génération Les bulles rationnelles sont dans la lignée directe des anticipations auto- réalisatrices. Ainsi la première formalisation des bulles spéculatives est due aux travaux de Blanchard en 1979 puis de Blanchard en Watson en 1982. [...]
[...] On remarque dans cette formalisation qu'une bulle spéculative est la différence entre le court observé de l'actif et son prix d'équilibre théorique fixé par grâce à la valeur fondamentale de l'actif. B L'éclatement des bulles spéculatives Les bulles spéculatives sont également célèbres pour leurs éclatements spectaculaires. En effet après l'augmentation continue de la bulle, celle- ci voit soudainement les prix du marché s'effondre. Cet éclatement est du à une généralisation de la prise de conscience quant à la surévaluation du titre qui est suivi par des ordres de ventes massifs et une chute du cours du titre. [...]
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