A l'heure où le prix du baril de pétrole brut dépasse les 100 dollars, où la menace d'une pénurie des ressources fossiles se fait de plus en plus pressante, l'énergie nucléaire est une opportunité inespérée pour la France, lui permettant ainsi d'assurer son indépendance énergétique.
L'entreprise française Areva, n°1 mondial du nucléaire, est issue de la fusion, en 2001, de Cogema, Framatome et CEA-Industries. Areva, et c'est là un de ses particularismes les plus avantageux, est le seul groupe au monde à couvrir l'ensemble des activités industrielles du pétrole, depuis l'extraction de l'uranium jusqu'à la distribution de l'électricité. La filière est en fait divisée en quatre pôles : le pôle amont, consacré à l'extraction et à l'enrichissement de l'uranium ; le pôle réacteurs et services, spécialisé sur la conception et l'entretien des centrales nucléaires ; le pôle aval, chargé de recycler les déchets nucléaires ; enfin, le pôle transmission & distribution, qui s'occupe de tos les domaines liés à l'électricité.
Anne Lauvergeon, présidente d'un groupe au chiffre d'affaire de 10 863 millions d'euros (en 2006), entend développer activement la présence d'Areva dans le monde. « Nos objectifs stratégiques : atteindre un tiers du marché mondial ; être l'un des leaders les plus rentables dans la Transmission & Distribution d'électricité », peut-on lire sur le site. L'Etat français détenant plus de 90% du capital, il est compréhensible que le gouvernement de Sarkozy soutienne activement cette démarche. Le Président considère que « l'excellence française » doit être un atout pour promouvoir la filière à l'international.
Il convient donc d'étudier la stratégie d'Areva sur le marché mondial. Comment le groupe parvient-il à s'implanter sur le marché international ? Quelle image et quelles valeurs entend-il présenter à ses clients et partenaires ? Quels obstacles, liés à son implantation dans des pays étrangers, Areva doit-il affronter ?
[...] Avec un investissement de plus d'un milliard d'euros, il s'agira du plus grand projet minier de toute l'Afrique de l'Ouest. Par conséquent il est clair que le nº1 du nucléaire mène une stratégie d'ouverture vers l'internationale très dynamique. Actuellement, seulement 33% du chiffre d'affaires du groupe concerne la France. Le reste se répartit comme suit : 30% pour l'Europe (hors France) pour les Amériques pour l'Asie et le Pacifique pour l'Afrique et le Moyen- Orient. Areva cherchait donc à renforcer sa présence internationale de manière équilibrée, notamment en confortant le tripode Europe, Amérique du Nord et Asie. [...]
[...] Anne Lauvergeon, présidente d'un groupe au chiffre d'affaires de millions d'euros (en 2006), entend développer activement la présence d'Areva dans le monde. Nos objectifs stratégiques : atteindre un tiers du marché mondial ; être l'un des leaders les plus rentables dans la Transmission & Distribution d'électricité peut-on lire sur le site. L'Etat français détenant plus de 90% du capital, il est compréhensible que le gouvernement de Sarkozy soutienne activement cette démarche. Le Président considère que l'excellence française doit être un atout pour promouvoir la filière à l'international. [...]
[...] Areva a donc compris que sa stratégie de conquête des marchés étrangers ne pourrait se faire qu'avec, en parallèle, le développement de valeurs et d'une éthique responsables. III. La collision entre l'économie et le politique Au-delà des préoccupations sociales ou environnementales, le groupe français doit relever un autre défi : sa cohabitation, parfois sa collision avec le politique. En effet, il n'est de secteur aujourd'hui plus délicat que le nucléaire. Politiquement, cette ressource énergétique est un véritable enjeu, à l'échelle internationale. Un groupe comme Areva ne peut donc pas jouir d'une totale autonomie dans ce secteur. [...]
[...] D'ailleurs la stratégie économique d'Areva est largement tributaire des questions politiques, notamment des relations de la France avec les autres pays. L'exemple du Niger est probant : c'est parce que l'Hexagone a des liens privilégiés avec son ancienne colonie que le nº1 du nucléaire peut se permettre d'acheter l'uranium à un prix plus de deux fois inférieur à celui du marché. Les tensions survenues entre la France et le Niger se sont répercutées sur Areva, qui a été soupçonnée par Niamey de soutenir la rébellion touarègue, dans le Nord du pays, espérant ainsi maintenir son monopole grâce à l'insécurité. [...]
[...] Le comportement du groupe, notamment aux Niger et Gabon, a été vivement attaqué : désastre sanitaire et environnemental ; grave manquement aux obligations élémentaires de l'entreprise etc. C'est pour cette raison que le groupe travaille tant son image. Le décalage observé entre le discours et des études de terrain réalisées localement par diverses organisations pousse Areva à prendre ses responsabilités, notamment en faisant preuve de la même excellence, de la même rigueur sécuritaire et environnementale dans les pays développés comme dans les pays les plus pauvres. D'autre part, le nº1 mondial met fortement l'accent sur sa politique sociale et ses valeurs éthiques. [...]
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