Depuis plusieurs années, le sport mondial et plus particulièrement le football est soumis au pouvoir croissant des médias et de l'argent. En France, cela s'est récemment matérialisé par plusieurs faits symptomatiques et spectaculaires: le PSG vient d'être racheté par le fonds de pension américain Colony-Capital, l'Olympique de Marseille était proche de se faire racheter par un homme d'affaires canadien aux origines douteuses.... le football est devenu un secteur d'activités à part entière soumis comme les autres à la mondialisation et à l'économie de marché. Dans ce processus inéluctable, la France était encore il y a quelques mois en retard par rapport à ses voisins européens.
Jusqu'à il y a peu, la France était en effet le seul grand pays européen à interdire à ses clubs sportifs l'accès à la Bourse, alors même que certains clubs issus de moins grands championnats y sont déjà cotés (au Danemark ou aux Pays-Bas par exemple). Plusieurs personnalités dirigeantes du football français (présidents de clubs, de la L.F.P et même de certains parlementaires) se sont élevées contre cette interdiction, considérée comme une violation de base de la liberté d'action des clubs professionnels. Pour eux, la Bourse est un moyen privilégié pour se financer, rattraper le retard accumulé vis-à-vis des grands clubs européens et pour être en mesure de les concurrencer sportivement par une politique ambitieuse de recrutement et de modernisation de leurs infrastructures.
[...] Et ce risque de spéculation de ces valeurs boursières constitue donc une critique majeure faite par les personnes réfractaires à l'entrée des clubs en bourse. Conclusion La conclusion de ce travail de recherche nous amène à dire que, malgré les a priori qu'il peut exister au sein de l'opinion publique, la bourse peut constituer un moyen efficace pour financer les investissements nécessaires au développement des clubs de football français. Les exemples visibles chez nos voisins européens nous montrent qu'il n'est pas forcément nécessaire de faire partie des grands clubs européens pour y réussir. [...]
[...] Comme pour toute autre entreprise cotée, les clubs de football sont donc soumis à un contrôle qui permet de garantir une évaluation juste sur le marché. Les différences propres à la nature d'un club de football Il serait faux d'affirmer que, malgré des points de convergence certains, un club de football pourrait être considéré comme une entité économique quelconque qui souhaiterait s'introduire en bourse. Spécialement en France, il existe plusieurs aspects spécifiques aux clubs de football qui peuvent nuire à l'implantation ou au développement de ces derniers sur les marchés financiers. [...]
[...] II) La bourse, vecteur de développement ou d'instabilité ? La spécificité des clubs de foot par rapport aux autres entreprises cotées points de convergence Dans cette partie, il convient de s'interroger sur les similitudes qu'il pourrait exister entre un club de football et une entreprise lambda qui serait en passe de s'introduire sur les marchés financiers. Tout d'abord, on peut constater qu'une comparaison paraît difficile puisqu'il n'existe pas réellement de profil type d'une entreprise qui choisirait de s'introduire sur les marchés financiers : il existe en effet sur les différents compartiments de la bourse de Paris des entreprises aux secteurs d'activité très différents. [...]
[...] Le système anglais est beaucoup moins transparent : vu qu'il n'existe aucun organisme agréé pour contrôler la bonne tenue des comptes des clubs de football anglais, ce problème ne se pose pas là-bas. - Le second facteur qui pourrait expliquer cette différence culturelle réside dans les succès sportifs et financiers de certains clubs anglais. Prenons l'exemple de Manchester United (qui sera développé en détail dans la suite de cette étude): avant d'être racheté par la famille Glazer, le club était coté sur le London Stock Exchange et il était le parfait reflet de la bonne santé du football anglais : le club avait une politique sportive ambitieuse (via le recrutement de joueurs stars comme Cristiano Ronaldo ou Van Nistelrooy), ce qui lui permettait de développer un spectacle de qualité qui lui assurait de bonnes rentrées financières via des revenus télévisés (de la First league et de la Champion's league) et des produits dérivés importants (entrées au stade, merchandising De plus, ce club grâce à la bourse qui lui a permis de diversifier ses activités, réussi à avoir une certaine indépendance financière vis à vis de l'incertitude liée à son secteur d'activité. [...]
[...] La bourse facilite donc la mise en relation des clubs avec un nombre suffisant de partenaires pour financer les investissements prévus et c'est en cela que cela peut constituer une bonne solution pour faire face à la lourdeur que ces derniers constituent. Comparaison du modèle français avec le modèle britannique Les clubs britanniques peuvent faire appel aux marchés financiers depuis de nombreuses années et, que ce soit aux niveaux sportifs ou financiers, ils bénéficient d'une avance confortable par rapport à leurs voisins français. Nous allons donc dans cette partie tenter d'expliquer les raisons de ce déséquilibre et de voir dans quelle mesure la bourse a pu jouer un rôle dans le développement du championnat anglais. Situation difficilement comparable i. [...]
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