Si l'AS Monaco avait été coté en Bourse, on imagine que son cours aurait pris un peu de hauteur après sa brillante victoire contre Chelsea en demi-finale retour de la plus prestigieuse coupe européenne : la Champion's League. Seulement voilà : en France, la cotation des clubs de football est interdite par la loi. Et un actionnaire privé ne peut pas détenir des participation dans plusieurs clubs. Une exception française de plus. Elle n'a pas échappé aux autorités de Bruxelles, qui estiment que ces dispositions portent atteinte au principe de la libre circulation des capitaux. Elles l'ont fait savoir à notre Ministre des Sports, Monsieur Lamour, qui a deux mois pour répondre. Sinon, la France recevra un avis motivé tendant à la modification de notre législation nationale.
A vrai dire, on ne voit franchement pas pourquoi les clubs français ne pourraient pas faire appel public à l'épargne. Premier argument spécieux : ce ne sont pas des entreprises comme les autres. A l'heure du sport-business, cet argument ne tient guère. En tout cas, il ne tient pas chez nos voisins européens. Le déficit structurel des clubs est aussi mis en avant et à leur décharge. D'abord, ce n'est pas le cas de tout le monde. Et puis, c'est oublier qu'à la fin des années 90, on a mis en bourse des entreprises technologiques qui n'avaient jamais gagné un sou. Avec les résultats que l'on sait. D'où l'argument ultime : à part Manchester United, avec ses 37000 actionnaires ; les clubs de football ont été plutôt de mauvais risques boursiers. Certains, comme Leeds United au Royaume Uni ou l'AS Roma en Italie, se sont révélés de vrais désastres. En France, les pouvoirs publics ont la manie de vouloir protéger les particuliers contre eux mêmes. Les instances françaises veulent donc éviter que la cotation des clubs de football puisse se terminer en bain de sang. Comme si les supporters des clubs, qui veulent devenir actionnaires, ne savaient pas que leurs titres sont par définition d'une extrême volatilité. Ils dépendent en effet de paramètres aussi fluctuants qu'un transfert mal négocié ou qu'un passage à vide en championnat. Autant une mise en garde des autorités boursières sur la note d'introduction paraît indispensable, autant une législation interdisant la mise en bourse semble dérisoire.
Ainsi, il paraît intéressant de rentrer un peu plus dans le détail pour voir quelles sont les forces et les faiblesses du football hexagonal, quel est son environnement, quel est son statut juridique.
Puis nous verrons, dans une seconde et troisième partie, les modalités d'introduction en bourse pour une entreprise, quels sont les avantages que celle-ci peut en tirer mais quel est le revers de la médaille.
Enfin, nous prendrons les exemples de Manchester United pour montrer qu'une introduction en bourse d'un club de football peut très bien être un franc succès et celui de Leeds United pour voir quelles sont les raisons d'une faillite annoncée.
Enfin nous étudierons le cas de l'Olympique Lyonnais qui presse depuis très longtemps les autorités françaises pour s'introduire en bourse.
[...] Un montant jamais atteint pour la retransmission d'un championnat de football, qui s'explique par le fait que le bouquet satellitaire s'est octroyé la totalité des matchs de Premier League et de la division One (l'équivalent de la Ligue 1 et de la Ligue2). L'Allemagne du football connaît aussi une crise financière. La société Infront, propriété de Robert Louis Dreyfus, ne veut plus être la vache à lait de la Bundesliga. L'agence s'est retirée des négociations concernant la commercialisation des images du championnat allemand pour les années à venir, après avoir proposé 275 millions d'euros par an. [...]
[...] Les modalités 20 II. Les coûts 21 Chapitre 2 : Les raisons d'une introduction en Bourse 22 I. Améliorer le dynamisme de l'entreprise 22 A. Accroissement de la notoriété 23 B. Facteur de mobilisation interne 23 II. Accroître les possibilités de financement 24 A. Renforcer les fonds propres de la société 24 B. Multiplier les possibilités de financement 24 C. Améliorer son pouvoir de négociation 24 D. [...]
[...] Une exception française de plus. Elle n'a pas échappé aux autorités de Bruxelles, qui estiment que ces dispositions portent atteinte au principe de la libre circulation des capitaux. Elles l'ont fait savoir à notre ministre des Sports, Monsieur Lamour, qui a deux mois pour répondre. Sinon, la France recevra un avis motivé tendant à la modification de notre législation nationale. A vrai dire, on ne voit franchement pas pourquoi les clubs français ne pourraient pas faire appel public à l'épargne. [...]
[...] Les contraintes et les frais d'introduction augmentent quand on passe du nouveau marché au second marché et au premier marché (ex-cote officielle). Les coûts indirects Les coûts indirects viennent s'y ajouter. Les règles de transparence qui s'appliquent aux entreprises cotées les obligent à fournir des informations qui ont une valeur stratégique (par exemple la politique marketing, les projets de recherche et développement). Lorsque la confidentialité est un élément essentiel de l'avantage concurrentiel, il peut être préférable de limiter les sources de financement en gardant des relations privilégiées avec un banquier ou un petit nombre d'investisseurs. [...]
[...] Mais qu'en est-il pour les clubs de Ligue 1 ? En France, les enchères concernant le championnat de football devraient reprendre dès septembre 2004, avec un nouvel appel d'offres lancé par la Ligue de Football Professionnel. Aujourd'hui, le contrat qui lie les clubs aux deux diffuseurs, TPS et Canal+, s'élève comme nous l'avons dit précédemment à 350 millions d'euros par an. Une somme supportée à 87% par Canal+, comme le souligne très bien Monsieur Bertrand Meheut, le patron de la chaîne cryptée. [...]
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