Depuis quelques temps déjà, pour beaucoup de grandes sociétés, le développement des activités internationales est l'un des objectifs les plus importants, voire même une condition nécessaire au succès dans un contexte de compétition internationale. Des institutions internationales comme le GATT (General Agreement on Tariffs and Trade) ou l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce) ont pour objectif le développement du commerce mondial grâce, notamment, à une réduction des barrières douanières. De nouveaux marchés s'ouvrent ainsi aux entreprises. À ce titre, de nombreuses questions concrètes se posent :
- Comment font les sociétés qui désirent opérer par-delà leurs frontières nationales (et donc culturelles) pour transmettre des informations économiques appropriées à la prise de décisions ?
- Concrètement, comment un investisseur australien analyse-t-il les comptes d'une société française pour décider si un investissement en vaut la peine ?
- Comment une société allemande présente-t-elle ses comptes à la communauté financière new-yorkaise ?
- Et comment ceux-ci sont-ils interprétés par les investisseurs américains ?
- Analysent-ils ces informations avec une vision américaine de la comptabilité ou essaient-ils de tenir compte du fait que ces documents émanent d'une société allemande ?
[...] C'est en novembre 1995 que la Commission européenne a souligné la nécessité pour l'Union d'agir sans tarder afin que les préparateurs et les utilisateurs de comptes aient l'assurance que les entreprises désireuses de lever des capitaux sur le marché américain, et les autres marchés mondiaux, n'auraient pas à sortir du cadre comptable de l'Union. et que fut créé un nouveau modèle comptable : la juste valeur. C'est en effet l'Union Européenne qui est à l'origine de ces normes partant du constat qu'il existait un réel manque de transparence et de comparabilité au sein de l'Europe. [...]
[...] Il y a donc pour les entreprises un effort encore très important de pédagogie et de vulgarisation à effectuer. Si les grandes entreprises européennes ont massivement et réellement conscience des enjeux soulevés par le passage aux normes IAS/IFRS, leur niveau de préparation et d'anticipation est plutôt insuffisant, selon une enquête de Pricewaterhouse Coopers datant de décembre 2005 : Selon cette enquête, la majorité des gestionnaires de fonds affirme comprendre les implications des normes IFRS ; 73% d'entre eux pensent disposer de bonnes connaissances à ce sujet et 76% s'estiment également confiants quant à leur compréhension de l'impact de ces normes sur les entreprises dans lesquelles ils investissent. [...]
[...] En effet, en privilégiant les concertations avec les grosses sociétés cotées, l'IASB ne s'est pas réellement soucié des attentes des PME. Il faut garder en mémoire que le nombre total moyen de salariés dans les PME européennes est inférieur à dix personnes et que souvent le service comptable est d'une taille réduite. Les normes IFRS ne sont pas des principes simples à mettre en oeuvre et à interpréter et peu de services comptables de PME sont actuellement dotés des compétences et du temps leur permettant de les appliquer au quotidien. [...]
[...] Cependant, dans le cadre de la mondialisation des marchés, on ne peut que se louer d'aller vers une comparabilité croissante des grandes sociétés cotées, d'autant que ces nouvelles normes convergent de plus en plus avec les normes américaines, jusqu'ici seules à prétendre à une reconnaissance internationale. Nombreux y voient un progrès de la transparence, facteur de confiance dont les marchés financiers ont bien besoin. Mais ne soyons pas trop naïfs. Les US GAAP et les meilleurs cabinets d'audit n'ont pas empêché les scandales financiers. [...]
[...] L'assimilation de la comptabilité à un langage est pertinente dans le sens où la comptabilité est un instrument, créé par la société dans le but de ordonner et de transmettre de l'information. C'est une construction sociale qui reflète la société dans laquelle elle s'est développée. Si on jette un regard sur l'ensemble des règles comptables d'un pays, on constate qu'il s'agit d'un ensemble d'obligations légales apparues au fil du temps et d'une série de pratiques élaborées par les parties concernées en réponse à des circonstances particulières. : Axel Haller et Peter Walton, Comptabilité internationale (1997). [...]
Référence bibliographique
Source fiable, format APALecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture