WorldCom, accounting fraud at WorldCom, Wirecard, scandale, direction d'entreprise, irrégularité comptable, gestion autocratique, modèle Blake et Mouton, système d'écriture comptable falsifié, éthique, procédure de contrôle, conseil d'administration, code de conduite
Le cas « Accounting fraud at WorldCom » ne fait malheureusement pas figure d'exception et n'est pas sans me rappeler le scandale qui a touché en 2020 la société allemande Wirecard. Dans ces deux exemples, un système frauduleux organisé par la Direction de l'entreprise reposait sur l'inscription d'irrégularités comptables de grande ampleur visant à gonfler artificiellement le bilan des sociétés.
[...] Si Ebbers en est bien le principal instigateur, ce dernier s'est appuyé sur une garde rapprochée pour déployer un système frauduleux autant favorisé par l'immobilisme généralisé qui régnait au sein de l'entreprise que par une culture d'entreprise pernicieuse avec : Des procédures de contrôle déficientes et la coexistence de divers systèmes comptables incompatibles ; L'incapacité du Conseil d'Administration à exercer un rôle critique ; Des départements clés fonctionnant en silo, localisés en différents lieux géographiques avec des modes de gestion propres et non harmonisés ; Une fonction juridique peu influente et discréditée par la direction ; L'inexistence d'une politique interne ou d'un code de conduite de l'entreprise et la volonté affichée de la direction de ne pas en créer ; La tolérance voire l'encouragement de la direction vis-à-vis de comportements déviants (menaces, mises sous pression) à destination de certains employés afin que ces derniers s'exécutent ; L'existence de compensations exceptionnelles non justifiées en particulier pour des salariés des services financiers, comptables et des relations avec les investisseurs; La complicité d'un cabinet d'audit (Andersen) laxiste et négligent ; La rétention d'informations vis-à-vis du contrôle interne et de l'auditeur externe ainsi que la falsification de données financières et comptables ; À l'évidence, ce contexte oppressant et malsain a pesé sur l'attitude et le comportement de certains collaborateurs qui se sont révélés être des chainons essentiels ayant permis à ce système de s'ancrer et de perdurer. C'est notamment le cas de Betty Vinson au sein du Département de la Comptabilité générale. [...]
[...] Si la situation de cette dernière au sein de l'organisation était particulièrement délicate, elle n'excuse pas selon moi un comportement qui s'appuie sur des tactiques de rationalisation pour justifier de ses actes. Privilégiant une logique court-termiste et individualiste résultante de son calcul hédoniste, elle essaye de se convaincre du bien-fondé de son action, déniant sa responsabilité autant que les conséquences de ses actes (« ces pratiques sont dans le meilleur intérêt de l'organisation, temporaire, et sans conséquence »). L'analyse de son comportement nous amène in fine à nous interroger sur les options plus éthiques et morales dont disposait Betty Vinson, options dont les répercussions personnelles à long terme auraient été moins douloureuses pour cette dernière : Refuser d'obtempérer, possiblement, démissionner et quitter l'entreprise ; Reporter ces pratiques frauduleuses au Département de Contrôle interne et/ou en externe, à la SEC. [...]
[...] Collaboratrice lambda de prime abord, loyale, mais surtout manipulable et prête à faire tout ce qu'on lui demande, elle non sans quelques tergiversations, cédées face à la pression d'une hiérarchie impliquée dans les malversations, qui lui ordonna de passer des écritures frauduleuses. Pourtant probablement consciente de l'irrégularité d'une telle action, elle privilégia sa position personnelle et le confort financier qu'elle lui offrait, au détriment de sa déontologie et de son éthique professionnelle. Et c'est en cela que l'on retrouve toute la force du système orchestré par B. Ebbers et déployé par S. [...]
[...] Cependant, comme tout procédé pyramidal, il s'accompagne d'une limite : son caractère « intuitu personæ » dans le sens où il est dépendant du bon vouloir, de la complaisance et de la connivence de quelques collaborateurs opérant à des postes clés de l'entreprise. Et, à l'instar de Cynthia Cooper, Directrice du service d'audit interne de WorldCom, il s'avère que tous n'étaient pas prêts à se compromettre personnellement. D'un naturel « forte tête », Cynthia Cooper apparait à cheval quant à la nature « indépendante et objective » que l'on confère à la mission d'audit interne au sein d'une organisation (profession dont il faut rappeler qu'elle est normée par le CRIPP). [...]
[...] WorldCom - « Accounting fraud at WorldCom » Le cas « Accounting fraud at WorldCom » ne fait malheureusement pas figure d'exception et n'est pas sans me rappeler le scandale qui a touché en 2020 la société allemande Wirecard [HYPERLINK: https://fr.wikipedia.org/wiki/Wirecard]. Dans ces deux exemples, un système frauduleux organisé par la Direction de l'entreprise reposait sur l'inscription d'irrégularités comptables de grande ampleur visant à gonfler artificiellement le bilan des sociétés. On retrouve à la tête de ce système chez WorldCom, société américaine de téléphonie longue distance créée en 1983, Bernard Ebbers, adepte d'un style de gestion autocratique (au sens du modèle de Blake et Mouton - confère annexe 1). [...]
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