Dans quelle mesure les opportunités de croissance de la firme influencent la crédibilité des chiffres comptables manipulés, aux yeux des investisseurs ?
En effet, les manipulations comptables effectuées par les dirigeants pour des fins opportunistes peuvent affaiblir la pertinence, qui se traduit par l'intensité de l'association entre les bénéfices comptables et les rendements boursiers. Plusieurs circonstances peuvent constituer des raisons qui peuvent pousser les managers à adopter une approche opportuniste qui affaiblit la crédibilité des chiffres comptables aux yeux des investisseurs .Par ailleurs, les manipulations comptables peuvent, à travers leur contenu informationnel sur les performances futures, renforcer la pertinence des chiffres comptables. Cette approche informationnelle qui caractérise les bénéfices comptables des firmes ayant des opportunités de croissance prometteuses améliore la crédibilité des chiffres comptables aux yeux des investisseurs.
Par conséquent, notre objectif de recherche consiste à tester l'existence d'un impact présenté par les opportunités de croissance de la firme sur la pertinence de ses chiffres comptables qui sont manipulés.
[...] L'intérêt de gérer les résultats par les dirigeants reste toutefois lié au comportement des investisseurs. Ces derniers peuvent être non conscients de cette gestion de résultat et sont donc facilement induits en erreur par les manipulations comptables comme ils peuvent être avertis et prennent cette composante en considération lors de leur prise de décision. Il nous a donc paru intéressant de poser les questions suivantes : Est-ce que la gestion des résultats est valorisée par les investisseurs ? Y a-t-il un intérêt à gérer les résultats ? [...]
[...] Le coefficient de détermination de la régression nous renseigne sur le contenu informationnel des chiffres comptables. Il mesure la capacité des chiffres comptables à refléter l'information sur la valeur de l'entreprise qui est incorporée dans les cours de bourse. Plus les sont élevés, plus le contenu informationnel redondant du résultat comptable est important, et donc plus cet indicateur peut se substituer à la mesure du marché. Les coefficients moindres carrés des régressions, et appelés coefficient de réponse mesurent la relation entre les variables, et, plus prosaïquement, l'impact de l'unité de résultat ou de variation du résultat sur l'indice de performance boursière. [...]
[...] La gestion du résultat : une limite ou une nécessité ? Schipper (1989) définit la gestion des résultats –earnings management–, comme : une intervention délibérée [du dirigeant] dans le processus de présentation de l'information financière dans le but de s'approprier des gains personnels (Jeanjean, 2003). Cette gestion des résultats a pour objectif de se conformer aux résultats attendus (par exemple les prévisions des analystes ou des managers) et donc de gérer les impressions que les investisseurs ont de la firme, particulièrement, pour diminuer la perception du risque qu'ils peuvent avoir et donc faire baisser le coût de financement (Stolowy et Breton, 2003). [...]
[...] ( FPit = BPA it DIV it En remplaçant ( FPit de la relation par celle de la relation nous obtenons : ( P it = BPA it DIV it + ( it En divisant le tout par le prix de l'action en début de période Pi, nous pouvons écrire : ( P it+ DIV it = BPA it + ( it Pi, t-1 Pi, t-1 Ainsi : ( Pit : La variation du prix de marché de l'action i sur la période t ; ( FPit : La variation des fonds propres de l'action i sur la période t ; BPA it : Le bénéfice par action i de la période t ; ( it : le terme d'erreur. Ainsi selon cette approche, les fonds propres comptables constituent un bon estimateur de la valeur de l'entreprise. Le résultat comptable nous renseigne sur la valeur de l'entreprise parce qu'il mesure l'augmentation de ses fonds propres comptables. [...]
[...] Ronen et Sadan (1980) affirment que la gestion des résultats n'est peut- être pas aussi néfaste. Plus spécifiquement, ils soutiennent que cette pratique peut élargir les capacités des utilisateurs externes pour la prévision des résultats futurs. Dans le même domaine, Wang et Williams (1994) ont montré que, contrairement à l'opinion très répandue qui veut que la gestion des résultats constitue de la triche et trompe le lecteur, la gestion des résultats enrichit la valeur informationnelle des résultats publiés. Leur étude conforte l'hypothèse selon laquelle les marchés font bon accueil aux résultats lissés et les entreprises ayant des évolutions de résultats plus lissés sont censées comporter moins de risques. [...]
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