Juste valeur, avantages et limites, modèle en coûts historiques, inflation, principe de prudence, immobilisations incorporelles, goodwill, immobilisations corporelles, capitaux propres
La comptabilité a connu tout au long de son histoire des évolutions très importantes toujours dans le but de mieux servir l'économie elle-même très mouvante. La représentation comptable correspond en effet à un contexte économique et historique généralement admis qui permet d'évaluer et de synthétiser les informations relatives aux transactions d'une entreprise et refléter une image de son patrimoine.
Jusqu'au XXIe siècle, la comptabilité privilégiait la présentation des comptes au coût historique fondée sur le principe de prudence. Elle était appréciée des autorités de contrôle grâce à la facilité pratique de vérification des comptes. Face au développement de la finance dans un contexte d'économie mondiale qui implique des instruments financiers de plus en plus complexes tels que les dérivés, le modèle comptable en coût historique est devenu inadapté à la représentation de la valeur des actifs des entreprises.
Ce mouvement, en faveur de la nouvelle comptabilisation en fair value souvent traduit en français « en juste valeur » est d'initiative américaine par le Financial Accounting Standards Board (FASB) puis a été poursuivi par l'International Accounting Starndard Committee (IASC). Il s'agit actuellement de l'évolution la plus importante et la plus commentée. La doctrine est controversée. Cette évolution permettrait une image plus représentative de la valeur des entreprises et faciliterait ainsi la visibilité des investisseurs.
Quelles sont les avantages et les limites de ce concept émergent qu'est la juste valeur ?
[...] Ce débat autour de la juste valeur a opposé les partisans de la comptabilité au coût historique dite statique à ceux de la comptabilité à la valeur de marché dite dynamique. De plus, il a été accentué sur les avantages et les critiques adressées à chacun de ces modèles d'évaluation. Alors que le modèle du coût historique s'intéresse plus à la fiabilité, objectivité et vérifiabilité de l'information, celui de la juste valeur fait allusion davantage à la pertinence de l'évaluation nécessaire à la prise de décision par les utilisateurs. [...]
[...] La norme IFRS 3 a supprimé l'amortissement systématique du goodwill. Ce dernier est désormais affecté, à la date d'acquisition, à une ou plusieurs unités génératrices de trésorerie (UGT) et soumis annuellement au test de dépréciation (impairment test) visant à s'assurer que sa valeur recouvrable n'est pas inférieure à sa valeur nette comptable. Les écarts d'acquisition négatifs sont enregistrés immédiatement en résultat Les immobilisations corporelles et la juste valeur La comptabilisation des immobilisations corporelles par composants sera obligatoire à compter du 1er janvier 2005 en application des normes IFRS dans les comptes consolidés des groupes cotés. [...]
[...] Les valeurs des stocks sont différentes selon le moment où l'entrepreneur les achète. L'évaluation inscrite au bilan n'est donc pas objective et l'information n'est pas transparente Troisième limite du modèle traditionnel du coût historique : le revers de l'application du principe de prudence Comme nous l'avons développé ci-dessus et illustré ci-dessus avec l'exemple des plus-values des portefeuilles-titres et par application du principe de prudence, tout événement qui risque de diminuer la valeur du patrimoine de l'entreprise doit être pris en compte. [...]
[...] Par ailleurs, la norme IAS 22 relative à la consolidation prévoit à propos de l'évaluation des actifs à consolider pour la première fois après une acquisition de société, le dispositif suivant d'évaluation à la juste valeur pour les titres : - titres négociables à la valeur de marché, - titres non négociables à des valeurs estimées qui prennent en compte des caractéristiques telles que le ratio cours/bénéfice, les rendements sur dividendes et les taux de croissance attendus de titres comparables des entreprises ayant des caractéristiques analogues. La question de juste valeur est surtout posée et traitée au niveau des postes de l'actif. Cependant, elle se présente également au niveau du passif. Il est bien certain par exemple que sur le plan économique, une dette à très long terme et à taux fixe peu élevé représente une charge différente d'une dette à plus court terme et à taux d'intérêt plus fort. [...]
[...] Ce serait une solution permettant l'atténuation des conflits des intérêts. Par exemple, entre les dirigeants de l'entreprise et ses investisseurs, l'évaluation d'un bien ne poserait pas de problème d'évaluation puisque serait inscrite au bilan une valeur unique (prix principal et frais accessoires). Les méthodes de calcul pour évaluer un bien dans un bilan selon le concept de la juste valeur sont diverses et les résultats peuvent diverger à la différence du prix d'acquisition. Malgré ces qualités avancées, le modèle du coût historique bien que prééminent et ayant fait ses preuves à travers le temps est largement critiqué -Les limites du coût historique Le modèle traditionnel du coût historique a fait l'objet de vives critiques Première limite du modèle traditionnel du coût historique : absence des effets de l'inflation On peut reprocher, tout d'abord à la méthode comptable d'évaluation traditionnelle l'absence des effets de l'inflation concernant les évaluations des biens au bilan de l'entreprise. [...]
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