Cas pratiques, requalification, contrat de travail, recrutement, jurisprudence, autoentrepreneur, prestation, rémunération, lien de subordination juridique, promesse d'embauche
1. Le contrat entre un auto-entrepreneur et une plateforme de mise en relation par voie électronique peut-il être requalifié en contrat de travail, bien qu'il stipule ne pas en être un, et si oui, à quelles conditions ?
2. Le retrait d'une offre d'embauche précisant le poste à pourvoir, la date à laquelle il sera disponible, et le salaire, ouvre-t-il droit à des indemnités pour le candidat à l'emploi ?
[...] À travers ces notes, on peut estimer que la plateforme dispose d'un pouvoir de contrôle : elle peut vérifier la qualité de la prestation effectuée. Enfin, si ces notes sont mauvaises, la plateforme peut suspendre l'activité du livreur, voire, si les mauvaises notes perdurent, le désinscrire de la plateforme, c'est-à- dire l'exclure, lui interdire de continuer à effectuer des courses. Ceci caractérise un pouvoir de sanction de la plateforme. On peut donc caractériser ici l'existence d'un lien de subordination juridique. [...]
[...] Trois critères doivent donc être réunis : l'effectuation d'une prestation de travail, l'existence d'une rémunération, et celle d'un lien de subordination juridique. En l'espèce, l'autoentrepreneur travaille depuis six mois avec la plateforme, pour laquelle il effectue des livraisons de plis et de colis à vélo. Il effectue donc bien une prestation de travail pour la plateforme. Il est payé à la course, sur la base d'un forfait horaire, par la plateforme, qui lui reverse une partie du prix payé par les clients. [...]
[...] 2 cas pratiques sur la requalification en contrat de travail I. Cas pratique 1 Un autoentrepreneur conclut un contrat avec une société gérant une plateforme de mise en relation en ligne entre des particuliers et des cyclistes effectuant des livraisons dans l'heure. Ce contrat stipule que relations entre la plateforme numérique et les livreurs cyclistes sont exclusives de tout lien de subordination » et que présent contrat n'est pas un contrat de travail ». Cependant, l'autoentrepreneur est soumis à un certain nombre de règles, qui pourraient faire penser à un contrat de travail. [...]
[...] Cela signifie que la promesse d'embauche ne doit pas nécessairement être acceptée pour valoir contrat de travail. Le non-respect de la promesse d'embauche entraîne donc les mêmes conséquences que la rupture du contrat de travail par l'employeur en un licenciement sans cause réelle et sérieuse. En l'espèce, la société a signalé à la candidate son intention de l'engager à un poste précis. Elle a également précisé la date à laquelle le poste serait disponible, et le salaire correspondant. Ce que le DRH de la société qualifie d'offre d'embauche peut donc en réalité être qualifié de promesse d'embauche, les critères de précision de l'emploi proposé et de la date d'entrée en fonctions étant respectés. [...]
[...] La promesse d'embauche doit mentionner le poste de travail proposé et la date d'embauche. Dans un arrêt du 7 novembre 2007, la Cour de cassation avait ainsi considéré que l'engagement d'une société à embaucher un candidat à un poste précis constituait une promesse ferme et définitive d'embauche, acceptée par le salarié, ce dont il résultait la formation du contrat de travail. Dans son arrêt du 15 décembre 2010, la chambre sociale de la Cour de cassation est allée encore plus loin, en affirmant dans un attendu de principe que « constitue une promesse d'embauche valant contrat de travail l'écrit qui précise l'emploi proposé et la date d'entrée en fonction ». [...]
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