Smoby, Mattel, analyse financière, stratégies commerciales, étude de marché du jouet, rentabilité, illiquidité, capacité d'endettement, compte de résultats, actionnariat
Jusqu'en 2004, le groupe Smoby a connu une croissance exemplaire et un succès non négligeable. C'est ainsi que le groupe a maintenu sa politique d'extension à l'international et d'enrichissement de son groupe de filiales. Smoby procède alors à l'acquisition de Majorette en 2003 puis de Berchet en 2005, et devient ainsi le numéro 1 en France. Les difficultés financières ont commencé à se ressentir par les acteurs des marchés financiers dès la publication des comptes au 31.03.2005. Mais les avis étaient encore rassurés par la perspective de la prochaine acquisition.
Cependant, cette dernière opération semble avoir été « l'acquisition de trop ». Lourdement endetté, Berchet amplifie alors la dette du groupe Smoby surtout avec l'obligation du groupe d'abandonner ou de réorganiser certaines lignes de productions. Berchet a incontestablement été trop lourd à supporter par le groupe Smoby. Il est important de noter également que cette opération est arrivée à un moment où le secteur du jouet a commencé à ressentir très fortement la concurrence des acteurs asiatiques et une légère baisse de l'activité (-2%). Dans le même temps, le prix des matières premières ne cessait d'enfler.
Afin de pallier à cette difficulté, Smoby a notamment tenté de réduire ses coûts de production en procédant à la fermeture de trois sites industriels en France. Cependant, Smoby s'est retrouvé « étranglé » entre une clientèle insatisfaite et des fournisseurs de moins en moins confiants, ainsi qu'un endettement très lourd à assumer. Cette situation désastreuse a amené Smoby à recourir à un plan de sauvegarde en mars 2007, ce qui signifie qu'elle était au point d'être en cessation de paiement. Smoby a également été suspendu de cotation. Deux mois plus tard, la famille Breuil (co-fondatrice et actionnaire majoritaire) a cédé la prise de contrôle à l'américain MGA Entertainment, pour 1 euro symbolique. En effet, une recapitalisation du groupe paraissait le seul moyen pour pouvoir préserver le dernier grand représentant de l'industrie en France.
Le rachat du groupe par la société américaine présente une vraie tournure dans la gestion de l'entreprise. Que ce soit sur le plan commercial, marketing ou industriel les nouveaux propriétaires du groupe tendent plus à l'externalisation des activités que ce que le groupe a lui-même réalisé jusque-là, ce qui peut être une vraie solution pour réduire les charges liées aux lignes de production.
Personne n'aurait imaginé que 2 ans après cette acquisition de grande envergure, le groupe familial Smoby se retrouverait en procédure de sauvegarde. Une question reste pourtant en suspens : est-ce Berchet qui était déjà trop défaillant ? Ou bien, est-ce Smoby qui n'était pas assez solide pour absorber un tel passif ? Dans tous les cas, les équipes dirigeantes de Smoby (qui n'ont pas été gâtées par les conditions du marché) ont fait une réelle erreur d'appréciation en procédant à cette dernière opération d'acquisition.
[...] Il est évident que cette étude est ancienne, mais c'est la seule étude fiable que l'on a pu obtenir pour analyser la structure des clients de Smoby. Smoby ne donnant, par ailleurs aucune information à ce sujet. On remarquera que dans le compte de résultat, les achats consommés au sont supérieurs aux années suivantes, mais on peut supposer que cette somme a été surévaluée. On pourra notamment comparer l'écart entre les achats consommés au dans le rapport 2004-2005 et le rapport 2005-2006. L'intégration dans les comptes n'a débuté qu'en juillet 2005. [...]
[...] Analyse de la chute brutale de la rentabilité des Capitaux Engagés : Pourquoi le taux de marge opérationnelle s'est-il autant dégradé ? La part des achats consommés a nettement augmenté à partir de l'exercice 2005[4], du fait de la hausse du coût de deux matières plastiques essentielles à la production de jouets, mais aussi à l'activité industrielle de plasturgie. On constate également la hausse des charges externes à partir de 2005, qui est probablement due à l'évolution du cours des produits pétroliers et des frais générés par l'intégration de Berchet. [...]
[...] L'entreprise Smoby est-elle risquée ? 1 Risque de défaillance ou d'illiquidité : Depuis 2004, les ratios ne cessent de se dégrader pour arriver à des niveaux intenables. Il ainsi devenu très difficile de trouver des investisseurs, que ce soit sur le marché financier ou au niveau des banques. L'acquisition de Majorette en 2003 semble avoir été bien gérée au niveau de l'endettement car les ratios restent soutenables en 2004. A partir de l'exercice 2004, le ratio d'endettement global augmente de manière inquiétante, et atteint des niveaux insoutenables. [...]
[...] Cette situation désastreuse a amené Smoby à recourir à un plan de sauvegarde en mars 2007, ce qui signifie qu'elle était au point d'être en cessation de paiement. Smoby a également été suspendu de cotation. Deux mois plus tard, la famille Breuil (co-fondatrice et actionnaire majoritaire) a cédé la prise de contrôle à l'américain MGA Entertainment, pour 1 euro symbolique. En effet, une recapitalisation du groupe paraissait le seul moyen pour pouvoir préserver le dernier grand représentant de l'industrie en France. [...]
[...] Personne n'aurait imaginé que 2 ans après cette acquisition de grande envergure, le groupe familial Smoby se retrouverait en procédure de sauvegarde. Une question reste pourtant en suspens : est-ce Berchet qui était déjà trop défaillant ? Ou bien, est-ce Smoby qui n'était pas assez solide pour absorber un tel passif ? Dans tous les cas, les équipes dirigeantes de Smoby (qui n'ont pas été gâtées par les conditions du marché) ont fait une réelle erreur d'appréciation en procédant à cette dernière opération d'acquisition. [...]
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