Le centre d'affaires du Crédit Agricole nous a permis d'apprécier la notion de risque de crédit aux entreprises, d'une part lorsque la banque décide d'accompagner l'entreprise en finançant les besoins liés à son activité, et d'autre part lorsqu'au contraire elle décide de se retirer afin de ne pas mener une politique de soutien abusif aux entreprises en difficulté.
En effet, les risques de l'octroi d'un crédit pour le banquier sont les suivants :
- le risque d'insolvabilité du débiteur,
- le risque d'immobilisation des fonds avancés,
- les risques spécifiques liés à la gestion de la banque (taux, liquidité, etc.),
- le risque de crédit,
- le risque opérationnel,
- et le risque de marché.
Il s'agit ainsi pour le chargé d'affaires de bien évaluer la situation de l'entreprise, et de prendre la décision commerciale concernant le crédit accordé ou non, en minimisant au maximum le risque pris par la banque.
Les entreprises que forment les portefeuilles des chargés d'affaires du centre d'affaires d'Ile de France Nord sont des PME. C'est pourquoi nous nous intéresserons uniquement à cette catégorie d'entreprises en opposition avec les « grandes entreprises » qui peuvent grâce à l'essor des marchés financiers accéder aux marchés actions, ou obligataires pour se financer.
On peut en effet estimer que les PME possèdent une difficulté supplémentaire quant à l'accès au financement, car elles n'ont aucune obligation de communication financière, et paraissent ainsi moins transparentes aux yeux des investisseurs que les grandes entreprises, ce qui est un frein pour se financer sur les marchés des capitaux et les orientent vers le financement bancaire.
La première solution qui apparaît face à cet obstacle est de développer une relation de confiance entre le chargé d'affaires et le gérant afin de collecter de l'information utile pour une meilleure perception des risques. Cette information se situe bien au-delà de la collecte des données comptables et financières.
Après avoir présenté le centre d'affaires d'Ile de de France Nord du Crédit Agricole que nous avons étudié, nous nous pencherons donc sur l'analyse du risque crédit au sein du Crédit Agricole, et sur les critères sur lesquels est basée la décision d'octroi de crédit à une entreprise. Une interview du directeur du centre d'affaires, nous permettra enfin de mettre en exergue les ambiguïtés du modèle d'évaluation du risque du Crédit Agricole et d'apprécier les réels éléments à appréhender pour prendre les décisions liées au crédit.
[...] Une analyse opérationnelle est tout d'abord effectuée, s'articulant autour d'indicateurs indispensables révélés par les soldes intermédiaires de gestion (SIG) : Le chargé d'affaires s'intéresse tout d'abord à l'évolution du chiffre d'affaires, il ventile le chiffre obtenu en fonction de l'effet volume et de l'effet prix, il s'intéresse également à la part du chiffre d'affaires réalisée à l'étranger. A ce stade de l'analyse il faut connaître la situation du marché: offre, demande, concurrence. Il est indispensable ensuite d'établir un lien entre chiffre d'affaires et marges d'exploitation. Une entreprise qui maintient ces marges en période de récession prouve que la maîtrise de ses charges de structure est bonne. [...]
[...] Chaque année, la Direction des Entreprises diffuse auprès des chargés d'affaires des orientations générales en matière de crédit et de risque qui actualisent les préoccupations, dans le cadre de cette politique de risque En aval Le suivi des risques Au cours de la vie de l'engagement, un suivi attentif des anomalies est exercé quotidiennement à travers les listings des comptes présentant des anomalies de fonctionnement et communément appelé suspens Des revues de portefeuilles systématiques sont organisées chaque semestre dans chaque unité de la Direction des Entreprises, sur la base du fichier des notations, des anomalies constatées au jour le jour ainsi que du fichier mensuel des clients sensibles. Tous les engagements à court terme font l'objet d'un examen annuel. De plus, chaque année, il est procédé à une revue des moyens termes secs destinée à évaluer le risque sur des emprunteurs qui ne disposent au Crédit Agricole que de financements à terme. Lorsque la situation d'un client devient dangereuse, il est possible de procéder à un désengagement. [...]
[...] De plus, l'évolution de la trésorerie, la note du groupe dans le cas d'entreprises faisant l'objet d'une étude consolidée, et le risque lié au pays sont également pris en compte. Cette notation interne de l'entreprise permet de définir la probabilité de défaillance. La note va de pour une entreprise de qualité excellente à pour une entreprise de qualité médiocre. A chaque grade de notation correspond une probabilité de défaillance : de 0,03% pour les notes à 20% pour E-. L'influence de la note de contrepartie est donc considérable dans le calcul de l'exigence en fonds propres, donc du coût de refinancement et de la marge sur crédits. [...]
[...] Le lien entre croissance et compétitivité est indispensable pour que la situation financière et la valeur de l'entreprise soient bonnes. L'ETE en reste le meilleur indicateur, en effet il traduit les flux de trésorerie c'est à dire le solde des dépenses et des recettes liées à l'exploitation; il est à différencier de l'EBE qui mesure la richesse créée par l'entreprise c'est à dire : produits d'exploitation charges d'exploitation consommées. Le critère le plus important reste celui de la rentabilité économique, mis en avant grâce à des ratios tels que l'EBE/ CA HT * 100 qui mesure la compétitivité de l'entreprise en fonction de son activité commerciale ou industrielle, ou encore l'EBE / VA * 100 qui est un indicateur de rentabilité interne de l'entreprise. [...]
[...] Elle a une stratégie claire, connaît bien sont marché et s'y fixe des objectifs. L'entreprise de qualité se rapproche de ces normes : - le plus gros client ne représente pas plus de 20 à 25% de son chiffre d'affaires. - le couple produit/marché permet de supposer des perspectives favorables : plusieurs produits pérennes sur des marchés en développement ou à maturité. - son chiffre d'affaires est en croissance régulière sur plusieurs exercices, et son résultat courant avant impôts est en hausse parallèlement à l'évolution de l'activité. [...]
Référence bibliographique
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