Position extérieure nette, effet de valorisation, balance des paiements, relations économiques d'un pays, bilan financier, économie suisse, franc suisse, PIB Produit Intérieur Brut, investissements financiers, valeur des actions, cours boursier, variations du taux de change, BNS Banque Nationale Suisse
Pour mesurer les relations économiques d'un pays avec le reste du monde, nous pouvons utiliser deux outils statistiques. Premièrement, la balance des paiements représente le flux de toutes les transactions entre un pays et le reste du monde sur une période donnée. Deuxièmement, la position extérieure nette renseigne sur la situation financière d'un pays par rapport au reste du monde à un instant donné. Si la balance des paiements indique un flux sur une période, la position extérieure nette montre un stock à un instant précis. Comme la position extérieure est basée sur les mêmes catégories que le compte financier de la balance des paiements, nous pouvons faire le lien entre les flux du compte financier et le stock de la position extérieure. Pour faire un parallèle, le compte financier est un peu comme le compte pertes et profits d'un pays, et la position extérieure de son bilan en fin de période.
Depuis le début des années 2000, la Suisse présente chaque année un excédent de sa balance des paiements, et donc de son compte financier. En d'autres termes, la Suisse a tendance à investir dans le reste du monde année après année, ses achats d'actifs étrangers étant supérieurs aux achats de titres suisses par les étrangers.
[...] Nous verrons par la suite comment les variations du taux de change impactent la position extérieure. L'effet de levier de la position extérieure Comme nous l'avons vu précédemment, la position extérieure de la Suisse semble stable au cours du temps, mais cette stabilité cache un effet de levier entre les actifs et les passifs. Prenons la figure 2.1 représentant le total des actifs et des passifs ainsi que la position nette, qui est la différence entre les actifs et les passifs. [...]
[...] Or, si l'on cumule les flux financiers au fil du temps, et que l'on compare le résultat à la position nette extérieure sur la même période, on remarque un net écart entre les deux courbes comme le montre la figure I. Alors que le cumul des flux financiers ne cesse de s'accroître depuis les années 2000, passant de 105% du PIB en 2000 à près de 215% du PIB en 2020, la position extérieure nette reste stable sur la même période. L'écart se monte en 2020 à 124% du PIB. Ceci montre clairement que l'épargne n'est pas la seule composante qui affecte la valeur de la fortune. Nous allons voir que cet écart s'explique par des effets de valorisation. [...]
[...] Nous reviendrons sur ce point pour expliquer les effets de valorisation. Si nous revenons à la figure 1.2 vue précédemment, nous observons une augmentation similaire de l'effet de levier entre les monnaies étrangères et le franc suisse. Ceci est d'autant plus marqué dès la fin de l'année 2008, les passifs en franc suisse passant de 122% du PIB au 1[er] trimestre 2009 à 343% au 3[ème] trimestre 2020, et les actifs en monnaies étrangères passant de 234% du PIB au 4[ème] trimestre 2008 à 429% du PIB au 3[ème] trimestre 2020. [...]
[...] Ces fluctuations ne sont pas dues à des flux de transactions, elles n'apparaissent donc pas dans les statistiques du compte financier. Pour connaître la nature de ces effets de valorisation, regardons la figure 3.1 qui montre les variations de la position extérieure d'une année à l'autre. Les barres rouges indiquent les flux financiers, et nous voyons qu'ils sont chaque année excédentaire, atteignant parfois jusqu'à 18% du PIB. Mais cet excédent est compensé d'une part par des variations de taux de change (barres bleues), et d'autre part par des variations de prix (barres vertes). [...]
[...] La BNS s'est donc substituée au secteur privé à partir de la crise de 2008. La position extérieure peut également être décomposée par monnaie, en différenciant entre les actifs détenus en franc suisse, et ceux détenus en monnaie étrangère. La figure 1.2 nous montre que les actifs de la Suisse sont majoritairement détenus en monnaie étrangère (ligne bleue), c'est-à-dire que la Suisse a une position créancière en monnaie étrangère. En effet, lorsque les suisses achètent des titres étrangers ils sont souvent libellés dans la monnaie du pays émetteur. [...]
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