A titre liminaire, il convient, avant d'étudier précisément les éléments permettant d'évaluer la valeur d'une entreprise cible, de revenir sur la spécificité du montage LBO. Le leverage buy out est, schématiquement, une opération qui permet à des investisseurs d'acquérir une entreprise, voire même un groupe d'entreprises à moindre coût grâce à un effet de levier. Ces derniers vont en effet créer une structure ad hoc, appelée holding d'acquisition, qu'ils détiendront à 100% (par hypothèse). Cette dernière procédera elle-même à l'acquisition des titres de la société cible. Pour ce faire, la holding va s'endetter considérablement auprès d'investissements financiers ou auprès d'entités qui lui sont liées. Dans un second temps, est mis en place une intégration fiscale entre la holding d'acquisition et la cible, de sorte que les frais d'acquisition (intérêts d'emprunt notamment) vont venir s'imputer sur le résultat que l'on espère bénéficiaire de la cible. Grâce à ce schéma d'acquisition, c'est en quelque sorte la cible qui va elle-même financer son acquisition grâce à ses résultats bénéficiaires.
Les investisseurs pourront donc acquérir la cible sans s'être personnellement endetté, la dette d'acquisition étant logée dans la holding.
[...] On obtient alors : Valeur de l'entreprise = [CFt / + Vr / Avec : CFt : cash-flow de la période t ; n : durée d'actualisation des flux ; k : taux d'actualisation (coût d'option du capital) ; Vr : valeur résiduelle en fin de période Une précision est cependant à apporter : La méthode des discounted cash-flows est fondée sur l'utilisation d'un business plan. Celui-ci s'appuie sur un ensemble d'hypothèses relatives à l'évolution de l'activité de l'entreprise, compte tenu de l'horizon de prévision utilisé. Le problème posé par la mise en place de cette méthode réside alors dans la fiabilité et dans le réalisme des projections prises en compte. [...]
[...] La méthode patrimoniale est simple, elle consiste à étudier systématiquement la valeur de chacun des actifs et des passifs inscrits au bilan d'une entreprise. En effet, les valeurs comptables sont souvent éloignées des valeurs réelles pour des raisons comptables, fiscales, historiques. Ces valeurs comptables doivent donc être corrigées, réévaluées, pour déterminer un actif net comptable réévalué. Il s'agit de méthodes additives, puisqu'à la somme des actifs réévalués, on retranche la somme des passifs exigibles réévalués. C'est donc au niveau de chaque actif et de chaque passif exigible que se pose le problème de l'évaluation. [...]
[...] Le développement des méthodes patrimoniales au travers de l'utilisation du concept de goodwill (cf. infra) montre bien que l'évaluation d'actifs intangibles se passe difficilement d'un calcul de rentabilité. Mais bien plus encore, c'est la nature des économies modernes, largement tertiarisées, qui confèrent aux entreprises des caractéristiques qui rendent les méthodes de calcul d'actif net corrigé peu opérationnelles. En effet, les entreprises modernes, tournées vers les services sont de plus en plus marquées par l'absence d'actifs tangibles (cabinets de conseil, prestations de services informatiques, agences de publicité, entreprises de télécommunications . [...]
[...] II-6 Les autres flux financiers non soumis à l'IS Tous les autres flux affectant la trésorerie de l'entreprise, et retraités de leur incidence fiscale sont également à prendre en compte. Il convient ensuite d'apprécier la valeur résiduelle de l'entreprise Il existe de nombreuses formules d'appréciation de la valeur résiduelle d'une entreprise. L'objet n'est pas ici de présenter un panorama exhaustif de ces méthodes. Celle retenue ici consiste à évaluer le montant de l'actif net réel à la fin de la période de prévision. [...]
[...] L'évaluation d'une société est une étape déterminante lorsqu'il est décidé d'acquérir une société par le biais d'un schéma LBO. L'évaluation d'entreprises consiste donc techniquement à évaluer le prix auquel une entreprise peut être acquise au cours d'une opération d'ingénierie (acquisition, fusion L'évaluation d'entreprises telle qu'elle est enseignée et pratiquée en France est marquée par une forte influence de la pensée comptable, une omniprésence des aspects patrimoniaux, une faible prise en compte des contextes transactionnels (marché ou transaction privée), un lien entre stratégie et valeur encore trop souvent négligé et une prépondérance des raisonnements fondés sur le passé des entreprises à évaluer. [...]
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