Depuis février 2006, l'actualité du secteur de l'énergie a pour toile de fond la naissance difficile et controversée d'un géant, au travers des avancées du projet de fusion GDF-SUEZ. Mais avant de rentrer dans le détail de ce processus particulier, il convient tout d'abord de préciser ce que regroupe cette notion de fusion dans un cadre plus général. Il s'agit en fait de la forme d'alliance la plus aboutie entre deux entreprises : les sociétés se fondent en une seule et même entité, regroupant l'ensemble de leurs activités, actifs, passifs, comptes clients, etc.
Dans un contexte d'économie globalisée, la nécessité d'atteindre des seuils critiques dans bien des secteurs poussent les grands acteurs économiques à racheter ou fusionner entre eux, afin de rester viables à des échelles planétaires. Ainsi, on observe que le volume des fusions acquisitions dans le monde suit un trend croissant, avec un record pour l'année 2007 établi à 4 380 milliards de dollar, soit 24% de mieux que l'année 2006 alors que 2007 connaît pourtant une crise financière avec l'éclatement de la bulle spéculative immobilière aux Etats-Unis (crise des subprimes). C'est donc dans un environnement propice aux rachats divers et variés que l'idée de la fusion GDF-Suez prend forme, avec en but avoué de fonder le plus grand groupe énergétique européen devant EDF et E. ON et d'empêcher le rachat d'un grand groupe franco-belge (Suez) par des investisseurs étrangers à l'hexagone comme l'italien Enel. Néanmoins, cette fusion est loin de faire l'unanimité, tant à Bruxelles qu'au sein de ses groupes, car personne ne peut assurer qu'une synergie se créera du fait ce cette fusion, et qu'il n'y aura pas d'effets négatifs sur les plans sociaux ou même économiques.
C'est donc un processus complexe qui s'est engagé il y a maintenant 2 ans et c'est légitimement que nous allons nous intéresser plus en détails aux différents points clés de ce dossier épineux qui a connu de nombreux rebondissements au cours de cette période… et qui en connaîtra peut être encore !
Ainsi, dans une première partie nous analyserons les prémisses de la naissance de cette fusion entre Gaz de France et Suez, puis nous observerons plus en profondeur quelles critiques et difficultés a rencontré ce projet. Enfin, nous verrons les obstacles qui ont été surmontés et qui permettent d'affirmer que la fusion aura lieu en juin prochain.
[...] -les prix réglementés: La commission considère que les prix réglementés en vigueur se caractérisent par un niveau inférieur au prix du marché et qu'ils empêchent de ce fait l'entrée des concurrents sur le marché. La commission exigera que soit mis un terme aux prix réglementés. Et tant pis si, une fois encore, le consommateur en fait les frais. La position de la Commission européenne paraît donc claire: remettre en cause le système gazier français vieux de soixante ans d'existence mais qui a pourtant fait ses preuves aussi bien en matière d'approvisionnement qu'en matière de prix. [...]
[...] Par conséquent, la détermination de la parité de fusion est une étape primordiale pour le succès de la fusion. b. Le problème rencontré dans la fusion GDF-Suez. Le problème majeur qui explique le retard pris dans la fusion entre les deux groupes gaziers vient justement de cette parité de fusion. La parité permet d'obtenir l'accord des deux actionnariats, sans lequel il est impossible de réaliser l'opération. De ce fait, l'idéal pour qu'une fusion réussisse, est que le cours des deux actions soit assez proche. [...]
[...] Or, les activités de GDF-Suez seront : le nucléaire, l'hydraulique et le thermique. En d'autres termes, GDF-Suez sera producteur d'électricité. Il s'agit donc de se demander combien de temps sera nécessaire pour que de nouveaux fournisseurs puissent concurrencer GDF-Suez sur le marché de l'électricité. D'autre part, en encourageant vivement la fusion de Gaz de France et Suez, l'Etat français marque sa volonté de conserver ses champions nationaux au détriment du marché européen. Cette démarche pose ainsi la question de la responsabilité des gouvernements dans le processus de consolidation sur les différents marchés. [...]
[...] Guy Verhofstadt et Nicolas Sarkozy entendent de toute manière préserver les intérêts nationaux de leurs Etats respectifs. b. Un éternel débat politique Alors que les élections présidentielles avaient déjà retardé le processus de fusion, il semble aujourd'hui que le gouvernement ait du mal à défendre ce projet. D'une part, les libéraux les plus convaincus, avec à leur tête Alain Madelin, parlent de fièvre protectionniste de mesure électoraliste et d'un retour à l'économie mixte. A l'opposé, l'Humanité dénonce la fin du service public à la française, de l'égalité d'accès et de traitement des usagers et du développement durable des territoires, sans parler des risques d'inflation du gaz (partie B). [...]
[...] C'est donc un processus complexe qui s'est engagé il y a maintenant 2 ans et c'est légitimement que nous allons nous intéresser plus en détail aux différents points clés de ce dossier épineux qui a connu de nombreux rebondissements au cours de cette période et qui en connaîtra peut-être encore ! Ainsi, dans une première partie nous analyserons les prémisses de la naissance de cette fusion entre Gaz de France et Suez, puis nous observerons plus en profondeur quelles critiques et difficultés a rencontré ce projet. Enfin, nous verrons les obstacles qui ont été surmontés et qui permettent d'affirmer que la fusion aura lieu en juin prochain. La naissance du projet de fusion Suez-GDF A. Présentation des entreprises 1. [...]
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