Ce travail sera consacré aux conséquences de l'émergence de l'investissement socialement responsable, à savoir la diffusion d'une nouvelle forme de notation (section 1), de nouvelles stratégies d'investissement (section 2), de nouveaux fonds (section 3), et de nouveaux modèles d'évaluation de la performance (section 4).
Le mouvement de l'investissement socialement responsable manifeste sa présence par l'émergence et le développement de différents mécanismes innovateurs, dont la création de nouvelles agences de notation sociétale, l'apparition de nouvelles approches et de nouveaux outils et méthodes d'évaluation extra-financière qui sont propres à chaque agence de notation.
L'analyse extra-financière ou la notation sociétale et environnementale « évalue les engagements, les politiques mises en œuvre et les performances de l'entreprise dans les domaines sociaux, environnementaux et de gouvernance, liés à ses activités » . En fait, cette analyse tente de traiter méthodiquement des éléments moins quantifiables que ceux de l'analyse financière classique.
Selon Geneviève Ferone , la notation sociétale permet « d'analyser la performance de l'entreprise sous toutes ses dimensions, y compris celles qui sont toujours délaissées parce que jugées inintéressantes alors que précisément dans le long, voire le très long terme, elles peuvent influer sur la performance. Il s'agit, par exemple, des ressources humaines, des relations clients et fournisseurs, mais aussi de la dimension sociale, sociétale : les relations entre l'entreprise et la société dans les collectivités où elle est implantée, les problèmes d'environnement, et bien sûr la relation avec l'actionnaire sous l'angle du gouvernement d'entreprise, de l'équilibre des pouvoirs, de la transparence de l'information ».
[...] Ainsi, en fonction des attentes des investisseurs, plusieurs approches de l'analyse extra-financière ont été développées. Il s'agit essentiellement de l'approche évitement l'approche de performance et l'approche risques et opportunités Approche d'évitement : L'analyse extra-financière dans une approche d'évitement se base sur la stratégie de sélection négative c'est-à-dire l'utilisation de critères d'exclusion[5] définis soit par l'agence elle-même, soit par les clients. En fait, il s'agit d'évaluer l'implication de l'entreprise dans des secteurs d'activité que les investisseurs souhaitent exclure de l'univers d'investissement pour des raisons morales ou religieuses. [...]
[...] 135-155 Dossier : Investissement socialement responsable, un engagement durable Analyse Financière, 24, juillet août septembre 2007, p. 9-42 Koleva Petia (2005), La responsabilité sociale des entreprises dans les pays européens en transition : Réalité et limites La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion 211-212, janvier-avril, p. 155-168 Lauriol J. (2004/5), Le développement durable à la recherche d'un corps de doctrine Revue Française de Gestion, n°152, p. 137-150 Loiselet E. (2003/2), Investissement socialement responsable : l'âge de la diffusion L'Économie Politique, p. [...]
[...] Zarlowski (2003/6), La notation sociale. Entretien avec Geneviève Ferone Revue française de gestion, 147, p Novethic, Le media en ligne du développement durable : http://www.novethic.fr/ Pagès Adrienne (2006), Op. Cit., p Cf. Tableau 7 Novethic, Le media en ligne du développement durable : http://www.novethic.fr/ Novethic, Le media en ligne du développement durable : http://www.novethic.fr/ Ibid. Cité dans Brito C. de, J.-P. Desmartin, V. Lucas-Leclin & F. Perrin (2005), Op. Cit., p Novethic, Le media en ligne du développement durable : http://www.novethic.fr/ Brito C. [...]
[...] Ainsi, l'exigence de responsabilité sociale s'exerce non plus dans le processus de sélection des titres du portefeuille, mais dans la relation avec les sociétés qui le composent. L'évaluation des entreprises doit impérativement tenir compte d'une consultation des différentes parties prenantes (stakeholders)[56] de l'entreprise. On parlera ici d'une approche multi-stakeholders Comme nous l'avons déjà cité, l'engagement actionnarial consiste, pour les investisseurs, à exiger des entreprises une politique de responsabilité sociale plus forte, par un dialogue direct (participation aux réunions d'analystes, sollicitation par courrier ou entretien de l'entreprise), mais aussi par l'exercice des droits de vote en assemblée générale (participation aux AG, exercice du droit de vote, proposition de résolution, convocation d'AG extraordinaires). [...]
[...] (2008/1), Les entreprises cotées ont-elles pour seule responsabilité de servir l'intérêt de leurs actionnaires ? Regards croisés sur l'économie, p. 86-96 Renaudin A. & J. Fourquet (2007), Les actionnaires individuels et l'Investissement Socialement Responsable Ifop - Département Opinion Publique, Juin Reverdy T. (2005/1), Les normes environnementales en entreprise : la trajectoire mouvementée d'une mode managériale Sociologies Pratiques, 10, p. 97-119 Reynaud & al. (2008/1), La responsabilité sociale de l'entreprise à l'épreuve de l'Europe Revue française de gestion, 180, p. 109-130 Rodd A. [...]
Référence bibliographique
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