banque de détail, crise financière, institutions bancaires, gestion d'actifs, banques d'investissement, crise des subprimes
Le mois de septembre 2008 fut le témoin d'événements soulevant de profondes réflexions sur la hiérarchie des banques dans le monde. La banque Lehman Brothers s'effondre sous la pression financière initiée par la crise des « subprimes » un an plus tôt. La faillite d'un des piliers de la finance internationale annonce la généralisation de la crise de confiance et la fin du prestige d'un modèle : celui de la banque d'investissement et de financement.
En effet, le rachat d'une partie des actifs de Lehman Brothers par Barclays et l'acquisition totale de Merryl Lynch, en ce même mois de septembre, par Bank of America annoncent la revanche des banques de détail sur les prestigieuses banques d'investissement.
Les rachats d'établissements décrits plus haut impliquent deux éléments: les banques d'investissement et de financement se montrent fort exposées à la crise tandis que les banques de détail y résistent. Cependant, quelle hypothèse nous permet de formuler une première explication de ce bilan?
Les banques de détail se distinguent par un niveau moindre de désintermédiation que les banques d'investissement. Ainsi, les réseaux de détail augmentent-ils leurs encours de crédit par la transformation des dépôts de leurs clients en prêts. Ces dépôts offrent le double avantage de la modicité de la ressource et de la stabilité d'un système de financement déconnecté de la volatilité des places monétaires et financières. Mais la globalisation du monde de la finance, s'incarnant dans un développement orthodoxe de la banque d'investissement, confère à la banque de détail une forte spécificité statutaire.
Dans quelle mesure la particularité de ce type d'établissement a-t-elle limité les impacts de la crise bancaire en France ? A la lumière de l'étude présente, nous aborderons les attributs inhérents à la banque de détail, nous amenant à la qualifier de valeur refuge face à la crise.
[...] En l'espèce, la titrisation permet aux banques de transférer le risque de crédit. L'établissement cède le crédit octroyé sur le marché et sa base de fonds propres demeure intacte. La titrisation concernait surtout les prêts immobiliers aux Etats-Unis mais s'est rapidement généralisée à toutes sortes de prêts (prêts à la consommation ou encore découverts bancaires). Ce type de montage existe depuis la fin des années 60 aux Etats-Unis mais il s'est considérablement développé ces dix dernières années [ARTUS, BETBEZE, DE BOISSIEU, GUNTHER CAPELLE-BLANCARD, 2008]. [...]
[...] - La chaîne de valeur est fondée sur la conservation de l'intégralité de la marge réalisée sur les produits, et son allocation en interne entre producteurs et distributeurs, de façon optimale pour la banque : c'est- à-dire en s'écartant le moins possible du principe d'intermédiation. - La fidélisation clients grâce à la vente de plusieurs produits permet d'amortir dans la durée d'importants coûts d'acquisition. L'effet induit sur la fidélisation client est valorisé au-delà du produit net bancaire (PNB) dégagé, ce qui implique que les produits les plus fidélisants ne sont pas forcément les plus générateurs. [...]
[...] En effet, le courtier est là pour défendre les intérêts du client contrairement à la banque dont l'objectif est de vendre ses produits. Le marché bancaire anglais est comparable à ce que nous connaissons pour le marché de l'assurance en France. Pendant qu'en France se développaient, durant les années 90, les réseaux de banques de détail, l'Angleterre développait le courtage bancaire. Nous pouvons constater, à la vue du graphique suivant, que cette évolution du courtage a commencé aux Etats-Unis durant les années 70-80. Graphique 3 Le système bancaire américain tire son modèle du système anglais, mais celui-ci apparaît comme amplifié. [...]
[...] http://www.banque-france.fr/ Conseil d'analyse économique du premier ministre. http://www.cae.gouv.fr Observatoire Socio-Politique du Monde Anglophone. http://ospoma.wordpress.com R. Bogaert, G.Kurgan-Van Hentenryk et H. Van der Wee, History of European Banking, Fonds Mercator, Antwerp p.293. [...]
[...] L'idée de perdre un gros client devient donc l'obsession et le principal risque de la banque, laissant libre cours aux ciblages marketing des plus insistants et des plus individualisants. Graphique 1 Cette crise qu'a connue la banque de détail au début des années 2000 peut être imputée à un défaut dans l'environnement réglementaire et une conséquence imprévisible l'année du vote de la loi bancaire. La loi bancaire de 1984 fait apparaître un contresens. En effet, la désintermédiation et la déréglementation conduisent à des directions inverses. [...]
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