La crise bancaire résulte de la fragilisation croissante du système bancaire japonais depuis les années 80 ; c'est le mouvement de libéralisation financière qui, en ouvrant le secteur bancaire japonais à l'international, a introduit des éléments de perturbation du marché japonais, jusque là très réglementé et très protectionniste. Contrairement aux banques françaises, les banques japonaises n'ont pas su accompagner la désintermédiation bancaire et le développement des marchés financiers. Désormais, le système bancaire japonais entrevoit la fin d'une longue période de graves difficultés structurelles, à la faveur notamment du redressement de l'économie japonaise, de la bonne tenue des marchés boursiers depuis 2003 et des restructurations importantes effectuées par les banques depuis plusieurs années. Les créances douteuses ont été largement apurées dans les grandes banques, dans une moindre mesure dans les établissements locaux. Les résultats se sont globalement redressés, principalement grâce à la réduction des charges sur créances douteuses, mais les banques peinent à augmenter leurs marges et leur rentabilité brute malgré des efforts réalisés pour développer de nouvelles activités et des alliances commerciales. Par ailleurs, leur situation financière globale n'est pas complètement normalisée en raison principalement de l'importance des fonds publics restant à rembourser. Dans ce contexte, le renforcement de la rentabilité demeure une priorité, que l'autorité de régulation soutient pleinement en essayant de favoriser les synergies entre les différents métiers de la banque, de l'assurance, du titre et de la gestion d'actifs. Nous verrons donc quelle a été l'évolution des créances douteuses début le début des années 90 jusqu'à nos jours, puis nous nous demanderons comment classer ces créances douteuses en catégories. Enfin, nous verrons les mesures apportées au Japon face à ce problème, et les conséquences de ces mesures.
[...] Évolution des demandes de prêts, classés par type d'entreprise Source: Bank of Japan (22 octobre 2007) 2 Conséquences sur les économies des autres pays. Le Japon n'est pas un cas isolé puisque de nombreux pays furent confrontés à des crises bancaires au cours des dernières décennies. Les États-Unis (défaillances des Caisses d'Épargne), la Suède (sauvetage des deux principales banques en 1990-1993), la Finlande en sont les plus connues. La résolution de la crise suédoise constitue un exemple à suivre. L'autorité de tutelle a pris le contrôle des banques et les a recapitalisées par l'injection de fonds publics, pour un montant d'environ du PIB. [...]
[...] Les crédits qui sont en retard, ne serait-ce que d'un jour, doivent être impérativement distingués des crédits sains. Un exemple de balance âgée, avec les pourcentages de provisionnement pour chaque classe d'ancienneté, est donné dans le tableau suivant : Exemple de balance âgée avec provisionnement pour créances douteuses correspondant. Source : OCDE Dans cet exemple, le pourcentage de provisionnement est appliqué à l'encours total des crédits de chaque catégorie et pas seulement au montant des remboursements en retard Évolution du montant des créances douteuses au sein des bilans des banques nippones 1 Point de situation à la fin du vingtième siècle A cette époque, le montant des créances douteuses s'élevait à près de 21 trillions de Yens pour l'ensemble des 17 plus grandes banques japonaises, ce qui représente de l'encours total des prêts. [...]
[...] Elles ont également vendu certaines de leurs filiales contre du cash. Depuis plusieurs années compte tenu du renforcement de la concurrence, les opérations à l'international étaient considérées comme vulnérables du fait de leur coût puisque l'activité de crédit est principalement libellée en dollars, devise sur laquelle les banques japonaises ne disposent pas de base de dépôt et qui était devenue d'autant plus chère que le Japan Premium (prime de risque payée par les banques) augmentait. Ce retrait se traduit dans les chiffres d'activité. [...]
[...] C'est également la première banque japonaise de par le montant de ses mauvaises créances. Le groupe offre une gamme complète de services mais n'excelle dans aucun domaine. Cependant sa grande force tient à son énorme clientèle entreprises et 31 millions de particuliers sont clients du nouveau groupe. Il doit néanmoins remédier au problème fondamental des banques nippones à savoir leur manque de profitabilité. Trois nouveaux acteurs sont ensuite apparus au printemps 2001 : UFJ Holdings (née de la fusion de Sanwa, Tokai Bank et Toyo Trust), la Sumitomo- Mitsui Banking Corporation (Sumitomo Bank et Sakura Bank) et enfin le Mitsubishi Tokyo Financial Group (Bank of Tokyo Mitsubishi et Mitsui Trust). [...]
[...] L'éclatement des bulles spéculatives boursière et immobilière a mis en difficulté différentes catégories d'établissements financiers, d'autant plus fragilisés que leurs actifs étaient adossés à des garanties immobilières et que le développement du marché boursier les avait privés des clients les plus solides - les grandes entreprises Dans le but de maintenir leur volume d'affaires, les banques se sont tournées vers des clients plus fragiles les PME et les sociétés immobilières. Dès lors, avec la multiplication des faillites, les créances douteuses s'accumulèrent L'apparition des créances douteuses. Entre 1989 et 1990, l'indice Nikkei 225 a chuté de 40% et a continué à baisser jusqu'en 2003, année où la tendance a légèrement changé. [...]
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