Blanchiment de capitaux, lutte contre le blanchiment, techniques de blanchiment, paradis fiscaux
Historiquement la notion de blanchiment d'argent est apparue dans les années 20 aux États unis, à l'époque de la Prohibition. La première technique utilisée fut de se servir de laveries automatiques, commerce où les paiements se font par nature en monnaie fiduciaire, afin de mêler l'argent « sale », provenant de la vente illégale d'alcool, à de l'argent « propre », issu des revenus réguliers de l'activité de blanchisserie.
En effet, dans les années 1920, le gangster Al Capone (chef de la famille mafieuse de Chicago) racheta une chaîne entière de laveries automatiques où les ménagères payaient leur lessive en argent liquide. L'objet du projet était de camoufler la provenance de ses capitaux. Les recettes étant incontrôlables, il ne restait plus qu'à ajouter l'argent sale du trafic d'alcool à l'argent propre des blanchisseries pour en faire des sommes complètement licites.
En outre, l'expression « blanchiment d'argent » a été utilisée pour la première fois dans le cadre juridique en 1982 lors d'une affaire intéressant les États-Unis et impliquant la confiscation de fonds provenant de la cocaïne colombienne. Il est important de souligner que le terme « blanchiment » l'a emporté sur « blanchissage » après une longue lutte sémantique.
Les trois phases du blanchiment sont : le placement, l'empilage et l'intégration. On les appelle également le prélavage, le lavage et l'essorage. Le placement est le fait de convertir des espèces en biens susceptibles de revente afin d'écouler des sommes en liquide. En fait, on introduit dans le système des fonds d'origine inconnue, le plus souvent en espèces, qui proviennent d'un crime ou d'un délit. L'empilage consiste à dissimuler l'origine illicite des fonds en multipliant les opérations entre divers comptes, produits, établissements et personnes parfois dans plusieurs pays. Enfin, l'intégration est le fait de recycler les fonds blanchis dans l'économie légale en s'appuyant sur différentes techniques afin qu'ils puissent être utilisés.
Cependant, le blanchiment reste compliqué à déceler, car on n'a qu'une vision parcellaire de l'ensemble du processus. Il n'est pas nécessairement impliqué dans ces trois phases mais peut l'être dans l'une ou l'autre. En effet pour rendre plus difficile leur détection, les blanchisseurs multiplient les opérations et les intermédiaires.
[...] La crédibilité de l'opération repose sur la nature des relations contractuelles qu'entretiennent le débiteur principal et la partie tierce à la convention de prêt. La cession de prêt doit, si possible, apparaître comme une forme de compensation. Le crédit documentaire sur un faux contrat principal : Le crédit documentaire est une technique de paiement à l'international qui permet à deux partenaires étrangers qui ne se connaissent pas de vendre en étant certains du paiement et de l'acheminement de la cargaison transportée. [...]
[...] Côté français, le ministère des Finances assure que Paris n'a pas "eu recours à une telle méthode" pour récupérer la liste. Le scandale éclate en Allemagne, le 14 février. Une enquête est lancée contre le patron de la Deutsche Post, Klaus Zumwinkel. Vétéran de l'économie allemande, à la tête de la poste depuis dix-huit ans, Zumwinkel est accusé de fraude fiscale : il aurait détourné un million d'euros, en les envoyant au Liechtenstein, un paradis fiscal enclavé entre la Suisse et l'Autriche. [...]
[...] Depuis le début des années 1980, le mouvement ne s'est pas ralenti. Le rapport de l'OCDE d'avril 1998 précise ainsi que l'investissement direct étranger des pays du G7 dans un certain nombre de pays des Caraïbes et d'États insulaires d'Asie généralement considérés comme des pays à fiscalité peu élevée, a plus que quintuplé entre 1985 et 1994 pour s'établir à quelques 200 milliards de dollars, ce qui représente un accroissement bien supérieur à la croissance de l'encours actuel de l'investissement direct étranger Au premier trimestre 2004, le ministère du Commerce chinois s'inquiétait que des investissements directs étrangers en Chine provenaient des îles Vierges, des îles Caïmans et des Samoa. [...]
[...] En avril 1990, moins d'un an après sa création, le GAFI a publié un rapport contenant une série de quarante Recommandations qui fournissent un plan d'action complet pour lutter contre le blanchiment de capitaux. En 1991 et 1992, le nombre de membres du GAFI est passé de 16 initialement à 28. Depuis, le GAFI a continué d'étudier les méthodes employées pour blanchir les bénéfices d'origine criminelle, et a réalisé deux cycles d'évaluation mutuelle de ses pays membres et juridictions. Les quarante Recommandations ont été mises à jour de façon à prendre en compte les changements intervenus dans le blanchiment de capitaux, et le GAFI s'efforce d'encourager d'autres pays à travers le monde à adopter des mesures de lutte contre le blanchiment. [...]
[...] Sur la question du blanchiment d'argent, ces pays coopèrent : beaucoup ont adopté des normes en la matière plus strictes que les pays régulés. Ces centres sont en fait massivement intégrés au système financier international, comme l'ont montré les scandales financiers Enron ou Parmalat. Certains paradis fiscaux, au nom du secret bancaire, ne coopèrent que peu aux enquêtes des juges étrangers, faisant eux-mêmes leur contrôle de la délinquance financière et des risques bancaires et financiers. Ceci favoriserait l'opacité des circuits financiers utilisés par les sociétés qui y sont implantées, par des terroristes ou des mafieux de tous les pays du monde, par des entrepreneurs ou des hommes politiques corrompus, etc. [...]
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