L'économie mondiale connaît une croissance soutenue depuis plus d'une vingtaine d'années, ponctuée cependant par des crises économiques et/ou financières. Cette progression des richesses produites au niveau international s'est par ailleurs accompagnée de l'émergence de nouvelles économies en Asie, dont les taux de croissance ont été, et demeurent supérieurs à ceux des économies dites matures que sont l'Europe, les Etats-Unis ou même le Japon. L'avènement des ces pays sur la scène internationale s'est d'ailleurs traduite par une littérature abondante sur le sujet et a donné lieu à diverses expressions relatant ce phénomène ; les « 4 dragons » regroupaient ainsi la Corée du Sud, Hong Kong, Singapour et Taiwan qui intégrèrent les NPI (nouveaux pays industrialisés) dans les années 80. Les « tigres asiatiques » désignent désormais cinq États qui sont dits « nouveaux pays exportateurs » (NPE). Il s'agit de la Thaïlande, de la Malaisie, de l'Indonésie, des Philippines et de Bruneï.
Cette terminologie, quelque soit sa pertinence, illustre une incontestable montée en puissance de nombreux pays d'Asie. Le continent est en effet en passe de réussir le rattrapage économique que la plupart des pays en développement dans le reste du monde n'ont pas réussi à réaliser. Cette tendance, solide, semble par ailleurs se renforcer dans les épreuves. L'Asie a démontré sa capacité à amortir rapidement les chocs (crise de 97-97, SRAS en 2003) et affiche des taux de croissance oscillant autour de 6-7%, tirés par la Chine (10% annuels) et l'Inde (8.4% en 2006). Ainsi, Sans prolonger mécaniquement les courbes, on peut raisonnablement penser que l'Asie tirera pour une longue période la croissance mondiale.
Cette croissance mondiale n'est cependant pas uniquement le fait d'un dynamisme asiatique. Il revêt également une dimension sectorielle au sein des économies occidentales et s'explique par l'apparition de nouvelles opportunités technologiques : l'avènement de l'informatique dans les années 70, la programmation de logiciels, le secteur de la santé, les biotechnologies, les NTIC (nouvelles technologies de l'information et de la communication) ou aujourd'hui les sciences de l'environnement (« cleantech »). En outre, si ces opportunités de croissance se sont concrétisées, c'est grâce à des modalités de financement innovantes, dont le meilleur exemple est le capital risque ; ce type de financement consiste à investir en fonds propres dans des entreprises en phase de démarrage afin de contribuer à leur viabilité économique immédiate, puis les développer, l'objectif final étant de réaliser une plus value maximale via une cession de participation. Ainsi, si les taux de croissance européens (2.6% en 2006), américains (3.3%) ou japonais (2.7%) demeurent inférieurs à ceux de la plupart des pays asiatiques, ils contribuent également à la tendance mondiale.
Il apparaît donc inconcevable d'appréhender le phénomène de croissance économique mondiale comme étant la résultante de deux facteurs distincts et indépendants : l'émergence des économies asiatiques d'une part, un dynamisme occidental entretenu par des vagues d'opportunités technologiques et des modalités de financement innovantes d'autre part. Il convient en effet de déterminer dans quelle mesure le processus d'innovations technologiques caractérise aussi le développement des pays asiatiques. Dans le cadre de notre étude, nous nous intéresserons plus particulièrement au dynamisme du capital risque dans cette région, caractérisée par des contextes historiques, politiques, réglementaires, économiques et culturels différents selon les pays. Afin d'adopter une démarche pertinente nous restreindrons notre champ d'analyse aux pays asiatiques en voie de développement, présentant des environnements socio-économiques comparables et permettant au capital risque d'exister, même à un stade embryonnaire.
Ainsi, nous exclurons de notre étude le Laos ou le Cambodge, pays caractérisés par un manque infrastructures, des investissements directs étrangers (IDE) limités, et une forte pauvreté. A l'inverse, le Japon, deuxième puissance économique mondiale, ne peut être considéré comme un pays en voie de développement. Par conséquent, et bien qu'un marché du capital risque japonais existe, nous l'écarterons de notre analyse pour nous concentrer finalement sur les pays suivants : la Chine et l'Inde essentiellement, mais aussi Singapour, Taiwan, la Corée du Sud, et Hong Kong. Nous évoquerons plus brièvement les cas du Vietnam, de la Thaïlande, de la Malaisie, de l'Indonésie et des Philippines.
Nous dresserons ainsi un panorama des caractéristiques nationales des marchés du capital risque en Asie, ainsi que leur évolutions récentes. Cette démarche nous amènera à répondre aux questions suivantes : quel est le niveau de soutien du gouvernement ? Quelles sont les problématiques réglementaires, financières et culturelles de chacun de ces pays ?
Nous insisterons plus particulièrement sur les stratégies de sortie réalisables dans ces pays, dans la mesure où il s'agit d'un facteur exerçant une influence significative sur les décisions des investisseurs.
Afin de compléter cette approche essentiellement empirique, nous adopterons une démarche davantage analytique qui nous permettra de synthétiser les caractéristiques communes des marchés nationaux du capital risque en Asie. Cette réflexion nous amènera à nous interroger sur la pertinence du concept d'un marché asiatique du capital risque. En d'autres termes, les particularités politiques, financières ou culturelles relèvent elles d'un degré d'homogénéité suffisant pour légitimer l'idée d'un processus d'uniformisation ? Celui-ci, enfin, implique t-il une convergence vers le modèle américain ou tend-il à conserver ses spécificités asiatiques ?
[...] On peut citer à titre d'exemple la Beijing University et la Tsinghua University. Elle bénéficie d'un réservoir d'étudiants considérables qui leur permettent d'avoir une très forte sélectivité : sur les 7 millions d'étudiants arrivant à l'université chaque année, la Tsinghua University en sélectionne 200. Aussi, de nombreux étudiants chinois intègrent les meilleures universités américaines. Par ailleurs, le gouvernement investit des sommes très importantes dans la recherche et l'éducation. La Chine dispose donc de très bons ingénieurs et scientifiques avec un niveau de compétence comparable aux pays occidentaux mais avec un coût bien moins important. [...]
[...] Ainsi, en 1997, il n'existe pas encore de véritable industrie du capital-risque en Corée du Sud. Malgré un volontarisme affiché, l'Etat n'a jamais cherché à comprendre les conditions favorables à cette industrie sur le long terme, et a préféré mener un pilotage à vue avec des décisions et des mesures souvent contradictoires. De la crise asiatique à l'éclatement de la bulle Internet La crise asiatique provoque une prise de conscience dans l'économie coréenne. La croyance du too big to fail a montré ses limites avec la quasi-faillite de Chaebols comme Daewoo ou Kia. [...]
[...] Enfin, le type de rémunération accordée aux fonds de Capital-risque rend difficile les comparaisons internationales en termes de retour su Investissement. Les fonds taiwanais peuvent donc pâtir d'un manque de confiance des investisseurs institutionnels Stratégies de sortie Alors que Taiwan était critiqué dans les années 80 pour l'inefficacité de son marché financier (Venture Capital Journal, 1985), la situation a radicalement changé aujourd'hui. (TSEC). En sociétés étaient cotées à la Bourse de Taiwan, la TSEC (Taiwan Stock Exchange Corp.), avec une capitalisation boursière totale de 506,19 milliards de dollars et des échanges proches de 2,31 milliards de dollars en moyenne chaque jour. [...]
[...] En outre, les restrictions sectorielles en matière d'investissements étrangers tombent une à une. Par exemple, l'accord préalable autrefois nécessaire pour investir dans une entreprise immobilière, de la presse écrite, une radio, une société de télécoms ou une compagnie aérienne est aujourd'hui caduc. De la même manière, les autorisations pour le transfert de parts ou actions entre Indiens et investisseurs étrangers sont désormais beaucoup plus faciles à obtenir. Beaucoup de critiques concernaient la Press Note 18 datant de 1998 et visant à protéger les intérêts des entreprises indiennes. [...]
[...] Stratégies de sorties Hong Kong dispose de la septième place financière mondiale en terme de capitalisation avec le HKSE. Les obligations préalables à une introduction en bourse sont importantes mais garantissent aux investisseurs un bon niveau de transparence. Néanmoins, ces obligations sont beaucoup trop lourdes pour introduire en bourse une entreprise innovante. Afin de permettre aux start-ups asiatiques (et notamment de Chine) de trouver des sources de financement via les marchés boursiers, le Growth Enterprise Market a été mis en place. [...]
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