On peut distinguer deux courants de pensées en matière de gouvernance. Un qui défend l'idée que la séparation entre propriété et contrôle entrainerait un conflit d'intérêt entre les insiders et les autres actionnaires (chacun poursuit des objectifs propres souvent non compatibles) et pour éviter ces conflits il suffit d'accumuler les deux fonctions. Autrement dit plus l'actionnariat des dirigeants augmente plus l'alignement des intérêts est assuré (thèse de convergence). D'autres auteurs remarquent une relation non linéaire entre la concentration de l'actionnariat et la valeur de l'entreprise, la destruction de valeur apparait à un stade de forte concentration de la propriété dans les mains des insiders (thèse de l'enracinement). La théorie de l'agence de Jensen et Meckling est venue quant à elle s'interroger sur l'efficience des entreprises ouvertes dans lesquelles la propriété n'est pas exclusivement réservée au dirigeant. Cependant, la relation entre les deux variables étudiées, à savoir la concentration de l'actionnariat et la performance des firmes, est une relation à double sens, elles dépendent étroitement l'une de l'autre.
Dans ce travail, nous allons aborder la théorie des droits de propriété (1) et celle de l'agence (2) avant de passer à celle de l'enracinement (3). Ensuite, sera étudié le lien de codétermination entre la concentration de l'actionnariat et la performance des entreprises (4).
[...] Meckling, (1976), «Theory of the Firm: Managerial Behavior, Agency Costs and Ownership Structure», Journal of Financial Economics, Vol No p. 305-360. Zingales L., (2000) Search of New Foundations», Journal of Finance p. 1623-1653. [...]
[...] Il n'y aurait donc pas de conflits d'intérêts dans ce cas. En confiant les droits décisionnels d'allocation des ressources à ceux qui en ont le droit de propriété on aboutira à une bonne optimisation de ces ressources (efficience allocative). La théorie de l'agence L'individualisation de l'entreprise suggérée par la théorie des droits de propriété a fait objet de critiques surtout à partir de la deuxième moitié de la décennie soixante dix avec l'émergence de réflexions sur les implications organisationnelles et comportementales des droits de propriétés. [...]
[...] Tout individu au sein de l'organisation poursuit ses propres objectifs, dans le cadre de contraintes imposées par le système environnant ; les agents économiques (propriétaires et employés) maximisent leur fonction d'utilité dont le profit n'est qu'une composante. Compte tenu d'une information imparfaite, les coûts de transaction constituent un élément essentiel du comportement des agents dans l'entreprise. Les tenants de cette approche considèrent la propriété privée, en vertu de son caractère exclusif et transférable, comme le meilleur moyen de valorisation des ressources. Toute propriété commune, en raison de son caractère non exclusif, conduirait nécessairement à une sur-utilisation des richesses. [...]
[...] Néanmoins, la montée en force d'autres parties prenantes (stakeholders, qui participent aussi à la création des rentes et qu'il faut distribuer entre ces parties) surtout celle du capital humain, exige aussi de prendre en considération des contrats implicites qui existent au sein de l'entreprise. Pour terminer, on peut remarquer que la plupart des études réalisées portent sur les grandes entreprises cotées, à croire que les entreprises familiales n'existent pas ou ne constituent qu'une part marginale du nombre d'entreprises dans l'économie mondiale. Il serait donc judicieux de s'intéresser aux systèmes de gouvernance qui règnent dans les entreprises familiales. [...]
[...] Concentration de l'actionnariat, valeur et performance des entreprises Introduction : La relation entre la structure de l'actionnariat et la performance de l'entreprise a fait l'objet de plusieurs études empiriques notamment sur les entreprises cotées sur les marchés américain et britannique. L'objectif étant de trouver le sens de la relation qui existerait entre la concentration de l'actionnariat, soit dans les mains des dirigeants (insiders), et les performances, généralement représentées par le cours boursier en partant de l'idée que le cours est l'indicateur le plus fiable de cette performance dans un marché efficient. [...]
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