Parmi les lieux communs les plus répandus, les déficits américains occupent une place de choix. Au café du commerce, on aime à penser que la situation est dramatique et qu'il faut s'attendre à un véritable séisme sur la planète financière.
Au regard de la tendance à la dégradation de la balance courante, cette inquiétude semble justifiée. Ces dernières années, les déficits sont tels que la dépendance vis-à-vis de l'étranger est inévitable. La balance des transactions courantes est déficitaire depuis 1992 ; le rythme de dégradation s'est même accéléré, comme l'illustre le graphique ci-dessous.
La balance courante comptabilise la totalité des transactions économiques résultant des échanges internationaux de biens et services ainsi que des revenus et transferts courants.
Une balance courante négative traduit le fait que les Etats-Unis vivent au dessus de leurs moyens. Il faut donc pour financer le déficit, faire appel au reste du monde. Cette dépendance financière est d'autant plus grande que l'épargne intérieure ne suffit pas financer les investissements intérieurs. Jusqu'ici, des flux de capitaux venus de l'étranger viennent pallier ces déséquilibres. Mais peut-on se contenter d'une situation aussi précaire ?
En effet, la dépendance financière s'accentue. Or, tout déséquilibre, d'autant plus lorsqu'il atteint cette ampleur, crée une tension palpable puisque l'on imagine mal comment la situation pourrait se rétablir en douceur. La dépendance financière des Etats-Unis est-elle une bombe à retardement pour l'économie mondiale ? Le train de vie des américains ne risque t-il pas à terme de se payer au prix fort ?
Afin d'apporter une réponse à ces interrogations, il faut tout d'abord s'intéresser aux origines de cette dépendance financière. Ainsi nous verrons s'il s'agit d'un phénomène passager ou bien profondément enraciné. Nous nous interrogerons ensuite sur la viabilité de la situation et nous déterminerons si nous sommes confrontés à une menace urgente ou à un déséquilibre lancinant. Puis, nous chercherons à comprendre pourquoi la crise n'a pas encore éclatée. Enfin, nous nous pencherons sur les solutions à apporter, d'abord au regard des politiques menées jusqu'ici, puis en envisageant d'autres remèdes.
[...] Il sert à la fois d'unité de compte et de réserve de valeur. - En premier lieu, il sert au règlement des transactions internationales. En 1995 par exemple du commerce mondial était libellé en dollar. Aujourd'hui, l'euro vient quelque peu contester cette position sans pour autant la remettre en cause. - En outre, chaque banque centrale est soucieuse de détenir une part de ses réserves en dollar, puisque c'est une réserve de valeur sûre. En 1996, le dollar représentait 63,7% des réserves de change mondiales. [...]
[...] Déficits et dépendance financière des Etats-Unis Sommaire - Introduction - I. Comment a-t-il pris une telle ampleur? - II. Un déficit "sans pleurs" (Rueff)? - III. Pourquoi la crise n'a-t-elle pas encore éclatée? - IV. Qu'a-t-on fait jusqu'ici pour pallier le problème? - V. Peut-on envisager d'autres remèdes? [...]
[...] La balance courante comptabilise la totalité des transactions économiques résultant des échanges internationaux de biens et services ainsi que des revenus et transferts courants. Une balance courante négative traduit le fait que les Etats-Unis vivent au dessus de leurs moyens. Il faut donc pour financer le déficit, faire appel au reste du monde. Cette dépendance financière est d'autant plus grande que l'épargne intérieure ne suffit pas financer les investissements intérieurs. Jusqu'ici, des flux de capitaux venus de l'étranger viennent pallier ces déséquilibres. Mais peut-on se contenter d'une situation aussi précaire ? En effet, la dépendance financière s'accentue. [...]
[...] La Chine est bien entendu le destinataire implicite de ce message. De même, la mise en place de quotas ferait pression sur l'empire du milieu. Cependant, l'appréciation du yuan n'est pas exempte de risques et d'effets pervers. En décidant de ne plus arrimer leur monnaie au dollar, les autorités chinoises vendraient en masse des bons du trésor américain, les taux d'intérêt à long terme ne pourraient alors qu'augmenter et le dollar pourrait chuter de manière brutale. Un tel crash aurait bien entendu des répercussions dramatiques sur l'économie mondiale. [...]
[...] La concentration est donc manifeste. Or, pour éviter de mettre tous les œufs dans le même panier, les créditeurs étrangers pourraient bien être incités à réduire leurs placements aux Etats-Unis Pourquoi la crise n'a t'elle pas encore éclaté ? Suivant cette logique, les financeurs devraient s'inquiéter de l'ampleur que prennent les déséquilibres et être tentés de retirer leurs capitaux compte tenu de leur aversion pour le risque. Les capitaux à court et long termes entrent et sortent du pays sans contrainte, dès lors si la défiance survient envers le pays, les capitaux s'envolent et le pays concerné plonge dans la crise comme ce fut le cas en Thaïlande en 1997. [...]
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