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Lorsque la balance commerciale d'un État est excédentaire (parce qu'il exporte plus qu'il n'importe, c'est le cas de la Chine) ou lorsque ses richesses naturelles (pétrole, gaz…) sont abondantes, un État génère de l'argent qu'un fonds se charge de gérer. Cette gestion peut avoir différentes finalités : constituer des réserves en prévision d'une situation économique amenée à se détériorer, ou investir et faire fructifier à long terme ses investissements qui se matérialisent, dans la plupart des cas, par une prise de participation dans le capital d'une grande entreprise mais peuvent également prendre la forme d'achat d'obligations d'État, d'achat d'immobilier… La spécificité de ces fonds, appelés « fonds souverains » (sovereign wealth funds en anglais), réside dans la nature de leurs détenteurs : des investisseurs institutionnels, les États. Ils peuvent avoir différentes formes juridiques, différents cadres institutionnels et structures de gouvernance.
Ces fonds gérant l'épargne nationale ne sont pas nouveaux. Même si les événements récents les ont mis en exergue, leur création remonte à plus de 50 ans. En effet, tout commence en 1950, lorsque Sheikh Abdullah III Al-Salem Al-Sabah – Hakim du Koweït de janvier 1950 jusqu'en juin 1961 où il devient Émir – décide que les revenus tirés de la production et la vente de pétrole seraient utilisés pour améliorer le niveau de vie de son peuple et surtout pour s'émanciper du protectorat britannique en place à l'époque. C'est ainsi qu'il crée en 1953 la Kuwaït Investement Authority, le tout premier fonds souverain, devenu à ce jour un des géants.
Depuis ce jour presque tous les États ont créé leurs fonds souverains, s'alimentant de revenus de plus en plus diversifiés. Il est à noter que souvent les fonds souverains les plus riches proviennent de Pays du Golfe. Il y a deux raisons à cette « main mise » : historique tout d'abord. C'est eux qui, les premiers, ont inventé le principe d'investissement de l'épargne nationale. La seconde est plus économique : dans ces pays, il n'y a pas de système d'imposition. L'État ne perçoit aucune part du revenu de ses administrés (en respect des lois de la Charia), ce qui limite ses recettes. Il s'est donc tourné vers de nouvelles sources de financement pour pallier ce manque.
[...] Quel est l'avenir des fonds souverains ? Leur rôle sera-t-il prépondérant pour sortir de la crise ? C'est à ces questions que nous allons répondre dans la dernière partie Quelles perspectives à moyen et long terme ? Quelles prévisions de croissance dans les années à venir ? Fin 2008, les grands acteurs de l‘économie mondiale prévoyaient une croissance régulière des fonds souverains de à par an jusqu'en 2012 pour atteindre un encours total de à milliards de dollars (voir le graphique ci-dessous). [...]
[...] Livres - Les fonds souverains : instruments financiers ou armes politiques Jean-Marc Puel, Éditions Autrement, avril 2009. - Les fonds souverains : ces nouveaux acteurs de l'économie mondiale, Caroline Bertin-Delacour, Eyrolles, avril 2009. - La crise financière en 40 concepts clés, sous la direction de Catherine Karyotis, Revue Banque Édition, mars 2009. - L'état du monde édition 2009, sous la direction de Bertrand Badie et Sandrine Tolotti, La Découverte, septembre 2008. - Fonds souverains : à nouvelle crise, nouvelles solutions sous la direction de Jean-Paul Betbèze, Les Cahiers du Cercle des économistes, PUF, avril 2008. [...]
[...] Il est à noter que souvent les fonds souverains les plus riches proviennent de Pays du Golfe. Il y a deux raisons à cette main mise : historique tout d'abord. C'est eux qui, les premiers, ont inventé le principe d'investissement de l'épargne nationale. La seconde est plus économique : dans ces pays, il n'y a pas de système d'imposition. L'État ne perçoit aucune part du revenu de ses administrés (en respect des lois de la Charia), ce qui limite ses recettes. [...]
[...] Il serait alors intéressant de faire un parallèle entre fonds souverains offensifs et fonds de private equity ou hedge funds ces derniers étant plus nombreux que les fonds souverains, peu réglementés et identifiés comme facteurs aggravants de la crise financière mondiale A n n e x e CARTOGRAPHIE DES PRISES DE PARTICIPATION RÉVÉLÉES École de Guerre Économique ; http://www.infoguerre.fr/?p=1260 B i b l i o g r a p h i e Rapports - Bilan et perspectives des fonds souverains Banque de France, novembre 2008. - Rapport sur les fonds souverains Alain Demarolle, Minefi, mai 2008. - Rapport d'information n°336 : le rôle des fonds souverains Jean Arthuis, Sénat, mai 2008, http://www.senat.fr/rap/r07- 336/r07-336_mono.html Dossiers - Les fonds souverains : conquête de la politique par la finance Anouar ACHOUR, Hélène COMETTO, Samuel DESCAMPS, Christophe HAMMOND, Alice LACOYE-MATEUS, École de Guerre Économique, décembre 2007. [...]
[...] Mais ce principe fera-t-il partie des pratiques à observer dans les années à venir ? Tous les pays bénéficiaires des flux d'investissement se sont mobilisés pour riposter à une éventuelle menace de la part des fonds souverains offensifs, seuls les moyens d'actions diffèrent : seuil critique de participation ou secteurs sensibles sont pour l'instant le bras armé des gouvernements occidentaux. Si chaque pays se défend selon ses propres moyens, tous sont d'accord sur un point : il faut élaborer un cadre régulateur pour ces fonds souverains. [...]
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