fonds souverains, économie mondiale, matières premières, réserves de change, gouvernance, stratégies d'investissements, système financier international, France, FSI, Daher, Valeo
En 2008, la crise des subprimes amorcée aux Etats-Unis se traduit sur les marchés financiers par une crise de liquidité. En effet, la majorité des grandes institutions financières – Citigroup, Morgan Stanley, Lehman Brothers qui par la suite fera très vite faillite, Bank of America, BNP Paribas, Morgan Chase – connaît une des plus graves crises depuis celle de 1929. La banque d'investissement Merryl Linch, numéro trois à Wall Street est rachetée par Bank of America, elle-même renflouée par l'Etat américain, qui réinvestit près de vingt milliards de dollars dans le système financier. Si cet apport permit de calmer les marchés et d'éviter une crise systémique qui aurait eu de plus graves conséquences que ce que l'on a connu jusqu'à présent, les banques se virent également par ailleurs recapitalisées par des entités inattendues mais pour le moins actives depuis longtemps sur les marchés financiers, les fonds souverains d'investissement, à hauteur de près de cent milliards de dollars.
Apparus depuis 1953 précisément, les fonds souverains se définissent comme des fonds d'investissement d'Etat, gérés et contrôlés directement ou indirectement par des gouvernements. Investissant des actifs financiers sur un horizon de long terme, ils se sont depuis cette époque multipliés, pour parvenir à un nombre de quarante-six aujourd'hui, majoritairement répartis au Koweït, en Norvège, en Russie, à Singapour et aux Emirats Arabes Unis. Notre étude a donc pour but de s'intéresser à ces investisseurs d'Etat qui prennent chaque jour une part croissante dans le système financier, et qui selon les experts, pourraient à l'avenir représenter environ 15 à 20% de la valeur des actifs financiers mondiaux d'ici 10 ans, et près de 5% de la richesse mondiale.
[...] Ainsi les pays asiatiques peuvent-ils disposer d'un pouvoir non négligeable en matière de gestion de leur monnaie nationale. La politique monétaire chinoise est d'ailleurs souvent le sujet de tensions internationales avec l'Europe ou les États-Unis. Après avoir étudié les origines des fonds souverains d'investissement, nous traiterons de leurs spécificités: leurs typologies, leurs modes de gouvernance, et leurs stratégies d'investissement. Caractéristiques des fonds souverains Typologie des fonds souverains Le nombre de fonds souverains est en constante augmentation. De nombreux états ont ainsi créé récemment leur propre fonds, voyant ceux des pays du Golfe prendre un tel essor. [...]
[...] En effet, fondée sur des réserves captives, elle n'est pas soumise aux mêmes règles. Cela peut donc inciter ses dirigeants à l'orienter vers les investissements qui leur seraient profitables personnellement, plutôt que vers ceux qui satisferaient l'intérêt général (les plus profitables en d'autres termes). On pourrait penser que les fonds défendent leurs choix d'investissement par le fait qu'ils bénéficient bien à la collectivité (malgré la difficulté de définir leur réelle contribution sociale), et que ce ne sont pas les motivations personnelles des dirigeants qui les ont guidées. [...]
[...] Leurs objectifs seraient-ils du même ordre ? Nous résumerons dans cette dernière partie la pensée de Gille Saint Paul[18], professeur-chercheur de la Toulouse School of Economics, qui, dans l'article Fonds souverains et nationalisme économique s'interroge en effet sur les différences entre les objectifs des fonds privés et ceux d'organismes publics. Un fonds privé cherche logiquement avant tout à maximiser le rendement de son capital. Dès que son taux de rendement devient inférieur à celui de la moyenne du marché, ce dernier peut choisir de se retirer et de porter son choix sur d'autres valeurs. [...]
[...] Les fonds souverains recherchant de la rentabilité, il va de soit que les investissements doivent leur être profitables. Cela impose donc la mise en place de structures d'accueil adaptées à ces acteurs, comme nous le verrons par la suite dans notre étude. L'aide publique au développement pourra ainsi évoluer vers de nouvelles formes, moins traditionnelles, et être fortement conditionnelles. Abordons maintenant en dernier point de ces contributions positives la question des opportunités existantes pour les pays d'accueil des fonds d'investissement souverains, et notamment pour les entreprises dont le capital est en partie détenu par un fonds. [...]
[...] Nous analyserons dans la seconde partie les enjeux économiques que revêtent notamment les investissements des fonds souverains dans des entreprises étrangères Cartographie et listing des principaux fonds Voir annexe 1 et 2. La première partie de ce mémoire avait pour but d'étudier les principales caractéristiques des fonds d'investissement souverains. Nous avons en effet vu que ces fonds étaient relativement récents, mais pouvaient se différencier selon l'origine de leurs ressources, et selon leurs stratégies d'investissement. Tandis que ces fonds se montrent aujourd'hui de plus en plus présents sur la scène financière internationale, ils ne sont toutefois pas sans poser de questions et d'interrogations, notamment chez les pays développés en manque de liquidités. [...]
Référence bibliographique
Source fiable, format APALecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture