L'éclatement de la bulle technologique des années 2000, en sonnant le glas de « l'exubérance irrationnelle » a révélé les excès et consacré la faillite de la gestion traditionnelle de patrimoine. Effondrement des prix des actions et des rendements obligataires ; faillites retentissantes de grandes multinationales ; taux directeurs au plus bas ; contraction des principaux indicateurs macroéconomiques, bien sombre tableau sur l'ensemble des places financières suscitant des craintes de déflation. Face à ce désastre, les investisseurs désireux de défendre leurs portefeuilles, voire de les faire fructifier à nouveau se sont naturellement tournés vers la gestion « alternative ».
Performance absolue réalisée sur des marchés aussi bien baissiers que haussiers et donc décorrelée des rendements indiciels des marchés traditionnels tel est l'objectif principal de ce véhicule d'investissement tout particulier.
S'il on assiste aujourd'hui à un réel engouement pour la gestion alternative, la technique est cinquantenaire. Toujours sujette à des réactions polémiques, sa diffusion dans le monde financier a été restreinte. Aussi elle a été réservée pendant de nombreuses années, aux fins stratèges financiers renforçant donc ainsi l'idée de la suspicion, l'incompréhension et l'envie de la part de la communauté financière. La complexité des stratégies mises en oeuvre, l'importance des apports minimum et l'opacité qui l'entourent ont suffit à dégoûter le grand nombre.
Son développement récent à la faveur de la morosité des bourses et le creux qui s'en est suivi entre 2003 et 2005 (période de basse volatilité sur les marchés) a de quoi intriguer. S'il est indéniable qu'elle permet de garantir un niveau de performance absolue, les soubresauts et quasi faillites de certains fonds alternatifs ont fait peser de grosses tensions sur les marchés (LTCM, QUANTUM, Manhattan…..) . Lorsque l'on sait qu'elle représente environ 1500 milliards de dollars d'actifs sous gestion dans le monde entier, la question centrale est donc de savoir quelle est la réelle incidence et l'impact de ce type de gestion sur les portefeuilles d'investissement et le marché financier dans son ensemble ? Est-elle compatible avec la notion d'efficience des marchés ? A quel prix la garantie de performance se paie t elle (en terme de risques supplémentaires )? Pourquoi ces véhicules d'investissement sont pour la plupart localisés offshore ? Quels sont les enjeux et les perspectives que pose son développement ?
[...] Ce qui permet de détecter les imperfections de marché. Les recommandations et autres opinions des analystes sont au cœur du système, la performance du portefeuille final dépendant de la qualité de leurs préconisations[20]. Théoriquement, le modèle veut qu'un HF soit systématiquement plus long que short ou à l'inverse il peut choisir de vendre plus qu'il n'achète. L'exposition brute et l'exposition nette permettent de fixer un ordre d'idées sur les positions prises[21]. Un gérant acheteur aura tendance à avoir une exposition nette positive tandis que l'exposition nette négative sera le fait d'un gérant vendeur. [...]
[...] Cela en raison des sensibilités des titres qui ne sont pas nécessairement identiques. Les fonds neutres ont l'objectif d'éliminer cette exposition résiduelle au risque de marché pour ne conserver in fine que les risques spécifiques des titres sélectionnés. Pour ce faire, les gérants se servent en général des contrats à terme sur indice ou alors en recherchant la combinaison optimale entre positions acheteuses et vendeuses (celle dont le bêta final est égal à mais cela en référence à un marché, secteur ou un style de gestion. [...]
[...] La faillite LTCM aura été un moment douloureux dans l'histoire des Hedge Fund. On aurait pu présupposer que cet épisode allait sonner le glas pour l'industrie, mais paradoxalement l'effet inverse s'est produit. En effet, portée par la faiblesse des taux d'intérêt et l'orientation spéculative des marchés actions, l'industrie a poursuivi sa croissance quoique mieux encadrée et plus transparente des faillites des Hedge Fund étant imputables à des risques opérationnels (dissimulation de pertes, fraudes, transactions non autorisées) contre seulement liés aux risques des investissements eux-mêmes, les autorités de tutelle ont mis en place des dispositifs réglementaires sur mesure[17] . [...]
[...] C'est ce qui marque leur différence avec les L.S.E. Les gérants s'intéressent en réalité aux signaux prodromiques des retournements de la conjoncture Les Fonds de Commodities Trading Advisor (CTA) ou Contrats à terme Un fonds CTA est un fonds qui prend de paris sur des futures tous marchés confondus. C'est la diversification des positions prises qui assure la décorrélation avec les marchés traditionnels. Historiquement, les premiers CTAs n'investissaient que dans des contrats à terme de matières premières. Aujourd'hui, leur univers d'investissement s'est considérablement élargi et malgré leur nom, ils ont en fait accès à tous les types de produits dérivés y compris ceux ayant d'autres sous- jacents que les matières premières. [...]
[...] Prêt de titres Souvent appelé location de titres (stock lending ou securities lending). C'est une opération financière standard qui peut se schématiser en termes de flux de la manière suivante. Un investisseur prête temporairement des titres qu'il détient en portefeuille. La contrepartie s'engage à lui restituer au terme convenu un nombre équivalent de même nature et qualité plus une commission préalablement convenue. Les prêteurs sont essentiellement des établissements de crédit, des compagnies d'assurance des fonds de pension et des organismes de placement collectif. [...]
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