Les dernières décennies ont été marquées par la libéralisation économique, la globalisation financière ainsi que l'explosion spectaculaire du commerce international. Confrontées à cette mondialisation, les entreprises et les institutions financières se sont de plus en plus orientées vers l'international. Les opérations en dehors du territoire national représentent une source de contraintes mais aussi d'opportunités. Des techniques financières plus ou moins appropriées se sont progressivement développées pour tirer profit des avantages et réduire les menaces de l'internationalisation des activités. Les instruments utilisés étaient une simple extension de l'économie domestique et la finance internationale apparaît comme un simple prolongement des modèles d'équilibres internes qui permet de passer d'un espace national fermé à un espace international ouvert. La confrontation au marché de change est la première manifestation concrète de la réalité internationale.
Toute entreprise qui exporte ou importe, tout particulier qui se rend à l'étranger, toute institution, financière ou non financière, qui prête ou emprunte sur les marchés étrangers ou internationaux se heurte immédiatement à un problème de change.
Du fait de cette confrontation, les entreprises et les institutions financières ou non financières se trouvent face à des risques spécifiques qu'elles ne rencontrent pas sur les marchés domestiques, comme le risque de change, ou à des risques auxquels elles doivent déjà faire face sur leur marché national mais qui prennent une nouvelle dimension dans le contexte international, comme le risque de contrepartie (ou de crédit) et le risque du taux d'intérêt.
Dans le but de limiter les menaces de cette contrainte, la gestion de ces nouveaux risques, nombreux et multiformes, a donné naissances à des techniques de couverture originales.
Dans ce présent travail, nous nous concentrons sur le risque majeur auquel sont confrontées les entreprises dans leurs relations internationales qu'est le risque de change, ainsi que sur les techniques de couverture contre ce risque et finalement les instruments de couverture utilisés en Tunisie.
Après avoir fonctionné d'une manière satisfaisante pendant quelques années, le système de Bretton Woods montra de nombreuses défaillances : D'une part plusieurs pays éprouvaient des difficultés à maintenir un système de change fixe et d'autre part, la plupart des devises fortes s'étaient appréciées par rapport au Dollar, ce qui a poussé le gouvernement américain à supprimer la convertibilité du Dollar en or et à abandonner définitivement en 1973 le système de parité pour être remplacé par le système monétaire actuel qui se base sur des taux de change flottants.
En réaction à la décision américaine, les pays développés, dans leur très grande majorité, adoptèrent un système de change flottant, mais ils ne purent se résoudre à l'abandon des changes fixes.
En effet, les dix pays les plus riches du monde décidèrent en conséquences de rétablir un système de change fixe, mais en prévoyant, toutefois, un élargissement des marges de fluctuation par rapport au dollar de 2,25% de part et d'autre de la parité.
Le déséquilibre de la Balance des Paiements américaine a fait que la spéculation à la baisse du dollar reprit de manière intensive ce qui a mené à la fermeture du marché de change à plusieurs reprises.
En conséquences, les autorités monétaires abandonnèrent cette fois définitivement les changes fixes le régime retenu fut celui des changes flottant généralisé à toutes les devises. Le flottement n'était cependant pas une règle absolue. Certaines devises ont conservé un taux de change fixe par rapport à d'autres monnaies comme le Dollar américain et le Franc français.
Le système monétaire international actuel est un système hybride et instable, marqué par la forte fluctuation des monnaies notamment à court terme, ainsi que par l'importance de l'intervention des Banques Centrales.
Depuis plusieurs années, les marchés financiers internationaux se sont considérablement développés. Ainsi, les montants empruntés sur les marchés internationaux des capitaux n'ont pas cessé de croître.
L'instauration de réglementation nationale limitant l'octroi de crédits à des non-résidents ainsi que des besoins trop importants pour pouvoir être satisfaits sur des marchés nationaux furent à l'origine de ces marchés. Mais de nombreux facteurs renforcèrent le poids des marchés internationaux et entraînèrent des modifications de leur composition.
Par exemple, la part des crédits bancaires dans les financements internationaux a fortement décru au profit des émissions de titres. En effet, de nombreuses entreprises ont préféré s'adresser directement aux détenteurs de capitaux, et afin d'intéresser plus d'investisseurs, elles ont émis des titres à faible montant nominal.
Le développement de l'incertitude, ces dernières années, a été à la source de nombreuses innovations, ceci afin de couvrir en particulier les risques de non-remboursement de pays en voie de développement, les risques de taux d'intérêt et de change.
Cette vague d'innovations et de déréglementations a pour résultat de bouleverser en profondeur la géographie financière mondiale. Auparavant, on observait une juxtaposition de marchés financiers et monétaires nationaux cloisonnés auxquels se superposait l'euro-marché, le lien entre ces différents compartiments s'opérant grâce au marché des changes et sous le contrôle des banques centrales. Aujourd'hui, on assiste à l'émergence d'un système financier intégré à l'échelle mondiale, à la naissance d'un vaste et unique marché international des capitaux.
[...] Définition : Une position de change naît de la présence dans le patrimoine d'une entreprise des actifs ou des passifs libellés en devises étrangères. Chaque position de change est à l'origine d'un risque de perte de change qui se manifeste par : Une diminution de la valeur d'un poste de l'actif libellé en monnaie nationale si le taux de change varie entre la date de l'enregistrement de l'opération et de son échéance ou la date de clôture de l'exercice. Une augmentation de la valeur d'un poste du passif en cas d'appréciation de la monnaie étrangère. [...]
[...] Ces techniques ont suscité un regain d'intérêt depuis quelques années du fait que les fluctuations des taux de change sont de plus en plus importantes et les modèles de prévision basés sur les variables économiques et l'analyse fondamentale sont peu fiables. Ces méthodes économiques sont fondées sur l'existence de relations stables entre le cours de change et diverses variables économiques. Destinées à formuler des prévisions à moyen et long terme, ces méthodes fondamentales recourent de plus en plus fréquemment à l'économétrie et à des modèles quantifiés et informatisés. [...]
[...] La théorie de la parité des pouvoirs d'achat n'est jamais parfaitement vérifiée. Les informations que l'on peut en tirer quand l'évolution du taux de change est donc incertaine. Elles doivent être au mieux considérées comme des tendances. Il n'en, demeure pas moins que l'observation de l'écart, à un moment donné, entre le différentiel de change effectivement enregistré sur le marché et celui qui résulterait de la stricte application de la parité des pouvoirs d'achat, fournit une indication précieuse sur l'évolution future des cours de devises. [...]
[...] Le risque de change de transaction résulte de l'activité de commerce international d'une entreprise. Il est caractérisé : - soit par une nature commerciale, il résulte donc des activités d'import et d'export qui font l'objet d'une facturation en devise. Ce risque de change dit commercial est donc constitué de soldes et de flux ayant pour origine les dettes et les créances commerciales. - Soit par une nature financière, il résulte donc des opérations de prêts ou d'emprunts dans une devise autre que la monnaie de référence. [...]
[...] Quelle que soit la précision de ces méthodes, elles restent imprécises. La prévision du taux de change nécessite un travail continu et régulier pour recueillir l'information suivie des positions de change, analyser l'influence de toutes les variables et toutes les politiques susceptibles d'affecter les taux de change. Prévoir l'évolution des taux est une opération très délicate d'une part elle est indispensable pour gérer une position de change et d'autre part l'expérience quotidienne des opérateurs et les résultats de nombreuses études empiriques prouvent qu'il est impossible d'anticiper correctement les taux de change. [...]
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