Hooliganisme, football, supporters, financement, éthique, plan Leproux, financement sportif, violence, politique, marketing sportif, médiatisation du sport, naming, sponsoring sportif, relations internationales, géopolitique, FIFA, PSG Paris Saint Germain, loi du 10 mai 2016, compétitivité, Canal +, BeIn Sports
Le football est aujourd'hui le sport qui compte le plus important économiquement au monde. De par son implantation traditionnelle en Europe et en Amérique latine, sa montée en puissance notable aux États-Unis, mais aussi dans les pays émergents d'Asie est constante et n'a que peu souffert de la crise économique et financière qui a touché les autres industries en 2008-2009.
Parallèlement, l'hooliganisme est une pratique qui, historiquement, est consubstantielle à la pratique du sport, sous toutes ses formes. En effet, l'engouement, les emportements propres aux manifestations drainant un grand nombre de personnes peuvent prendre des formes violentes, allant de la confrontation des paroles, à la confrontation des corps menant parfois à la mort. Cependant, son acceptation la plus courante concerne aujourd'hui les actions violentes de groupes organisés qui touchent, dans une large mesure, principalement le football masculin. Cette pratique, bien qu'ancienne, connaît depuis plusieurs années des variations dans l'intensité de ses pratiques.
Ainsi, si la lutte contre ces phénomènes apparaît systématiquement comme l'une des priorités affichées des dirigeants de clubs et de fédérations notamment pour faire face à la pression parfois ambigüe des pouvoirs publics en la matière, la perpétuation de cette pratique interroge. Source d'externalités négatives fortes, l'hooliganisme semble devoir être un obstacle au financement du football en tant qu'il décrédibilise la pratique de ce sport et limite les incitations aux financements d'évènements sportifs footballistiques. Il n'est d'ailleurs pas étonnant qu'à chaque évènement touchant à l'hooliganisme, l'argument visant à exclure les hooligans du champ social des « supporters » est une rhétorique classique.
Ainsi, il est intéressant de se demander dans quelle mesure l'hooliganisme constitue une externalité négative du football dont l'existence pénalise aujourd'hui, dans un contexte de forte concurrence, les modèles économiques des clubs. Cette réalité économique explique-t-elle, au-delà des considérations morales, les mesures de prévention et de contention prises depuis plusieurs années ?
[...] Dans ce cadre, une augmentation de la valeur de la marque comme propriété immatérielle de l'entreprise qu'est le club de football permet de relever le taux d'endettement possible, mais également d'offrir plus de garanties au prêteur, permettant de diminuer la prime de risque contenue dans le taux d'intérêt. Parallèlement, et sur le plan des droits de diffusion, la question de la notoriété influence la répartition des droits télévisés entre les clubs dans plusieurs championnats et notamment, le club français de Ligue 1 et de Ligue 2. La valorisation de la marque est donc un enjeu crucial pour les clubs et qui conditionne leur capacité financière et leur compétitivité. [...]
[...] La volonté d'impressionner, de faire peur, mais également la réputation que vont générer ces affrontements est considérée comme primordiale pour les hooligans. Ce genre de mécanisme explique, notamment, les confrontations fréquentes et violentes entre hooligans anglais et russes, pourtant peu opposés géopolitiquement. Ainsi, l'Euro 2016 qui a eu lieu en France a établi la supériorité des hooligans russes sur les autres nations de hooligan. Cette démonstration de force, non sans arrière-pensées politiques, s'accompagne presque d'une « professionnalisation » de l'activité d'hooliganisme, les participants russes réalisant des entraînements, des formations et refusant l'alcool. [...]
[...] Graphique montrant la répartition politique des supporters de trois grands clubs espagnols. Ces différences idéologiques sont notamment ce qui explique les rixes souvent violentes au parc des princes, entre le KOP de « Boulogne-boys » partisan d'une idéologie politique d'extrême droite et xénophobe au virage d'Auteuil, plus cosmopolite et considéré par le Kop de Boulogne comme concurrent. 1Idéologie politique des groupes d'ultra dans le Calcio Italien De plus, certains clubs, de par leur histoire, ont longtemps porté une connotation politique qui a parfois pu être exploitée à des fins politiciennes. [...]
[...] Ce type d'hooliganisme est finalement une transposition de l'hooliganisme de club à une autre échelle de territorialité. Le combat est ici perçu comme une modalité de défense non pas d'un espace régional, mais comme la « défense » de la nation comme espace symbolique. État des lieux des mesures de lutte et de prévention contre l'hooliganisme Les caractéristiques propres de l'hooliganisme, en tant qu'elles démontrant une structuration de l'action, la distinguent des mouvements de violence spontanés et de la gestion des foules au sens strict du terme. [...]
[...] De même les affrontements entre supporters anglais et allemands se veulent une reconstruction des oppositions issues de la Seconde Guerre mondiale. De même, les tensions qui ne manquent pas d'apparaître dans les matchs opposant la Grèce à une nation slave du football ne sont pas sans relation avec la situation de tension dans les Balkans, mais également les questions territoriales liées au découpage territorial entre la Macédoine et la Grèce. Parallèlement, les confrontations d'hooligans entre les supporters du pays de Galles ou écossais et les supporters anglais reflètent, là aussi, une dimension nationaliste et des considérations politiques. [...]
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