Titrisation, hors bilan, rentabilité, impacts, banques, instruments financiers, produits dérivés, volatilité, gestion des risques, ROE
La crise financière actuelle est déjà, de par sa nature et ses répercussions, sans précédent. Mais si cette dernière a plongé l'économie réelle dans une période difficile de non-croissance, d'incertitude et d'une certaine perte de confiance de l'ensemble des acteurs, elle pourra surement se vanter d'avoir posé les bases d'un nouveau système, et d'avoir commencé le difficile chantier des réformes de la sphère financière.
Les activités de marché des banques se sont très nettement développées depuis 15 ans, et l'apparition des produits dérivés a ouvert la voie de nouvelles pratiques bancaires, en terme de couverture de risque notamment. L'incertitude globale des marchés met en lumière le problème de la régulation des établissements financiers, et leur gestion du risque, ce qui pose la question du difficile arbitrage réglementaire des activités hors bilan, comprenant en grande partie ces produits dérivés, et qui sont aujourd'hui « au cœur de la machine à engendrer des pertes » selon Michel Aglietta, mais qui permettaient hier des économies en capital.
Le hors bilan n'est donc pas sans impact sur la réelle santé financière des banques et autre établissement financier. Nous nous concentrerons dans ce mémoire sur la titrisation, part majoritaire des activités hors bilan en règle générale.
La titrisation d'actif ne cesse d'être une part importante et croissante des pratiques bancaires depuis le début des années 1990. Fin 2006, les montants en cours des actifs titrisés atteint 2.1 billions de dollars, et l'émission globale de CDO (collateralized debt obligations) environ 550 MM. Beaucoup de banques ont enregistré des bénéfices records issus de la titrisation jusqu'au second quartile 2007. Cependant, le marché ABS s'est depuis asséché dû à la récente crise de crédit déclenchée par les subprimes. Et beaucoup de banques habituées à exploiter le marché de la titrisation se sont ainsi retrouvées avec une demande presque nulle pour certains actifs titrisés, alors qu'elles auraient enregistré des prêts importants. Etant donné la croissance du marché de la titrisation, ainsi que les évènements récents liés à ce dernier, il nous a semblé important de comprendre comment les activités de titrisation affectaient la santé du secteur bancaire, et leur rentabilité financière plus particulièrement.
Nous commencerons par poser le cadre de notre mémoire en présentant le hors bilan et les risques liés, puis nous nous intéresserons davantage à la titrisation et au transfert de risque. Pour finir, et à l'aide d'un modèle mathématique, nous analyserons les effets d'un retraitement, dans le bilan de quelques grandes banques US, des actifs titrisés, et leur impact sur le ROE.
[...] Le risque de marché se calcule à partir de deux variables : ( La volatilité du sous-jacent qui mesure l'importance des fluctuations de valeur d'un actif et donc son risque. Elle se calcule mathématiquement par l'écart type des rentabilités de l'actif. ( La relation entre la valeur du produit dérivé et la valeur du sous- jacent qui peut varier considérablement selon la nature du contrat. Cette relation est appelée la Price sensitivity. Ce risque de marché se calcule pour chaque engagement du portefeuille. [...]
[...] De nombreuses techniques sont relativement récentes et l'innovation s'accélère. Des formules modernes, reposant sur des structures complexes et raffinées, cherchent à élargir la nature et la composition des créances sous-jacentes. Si les pertes de crédit ont été jusqu'à la crise ont été négligeables, la crise a véritablement mis à l'épreuve ces montages via des tensions ou des perturbations sur les marchés des titres. Du point de vue de la banque, elle est engagée dans des opérations de titrisation, au sens de la typologie Bâle II : - Originateur : conversion de créances en ABS, - Arrangeur : création d'entités spécifiques effectuées pour le compte de sa clientèle s'accompagnant de lignes de liquidités et le cas échéant de l'octroi de garanties - Investisseur : suivre et gérer le portefeuille d'ABS pour le compte de clients 3 Gestion des risques grâce à la titrisation Les institutions financières font face à cinq risques majeurs : crédit, taux d'intérêt, prix, monnaie, et liquidité. [...]
[...] Il existe dorénavant une nécessaire cohérence entre les objectifs d'une stratégie, bancaire ou d'entreprise, et les décisions de gestion du bilan et donc a posteriori de la gestion du hors-bilan. Une stratégie peut être caractérisée par trois points non indépendants : un produit, un niveau de risque et un objectif de rentabilité. Nous nous concentrerons sur les enjeux des engagements hors bilan et leurs risques concernant le secteur bancaire en particulier Une notion de comptabilité à grands intérêts 1 Historique L'entrée en vigueur du nouveau plan comptable de 1984 fait du bilan, du compte de résultat et des annexes, l'épine dorsale de l'information comptable et financière. [...]
[...] Hors bilan et rentabilité : impacts de la titrisation Sommaire I. Le Hors-bilan : le no man's land comptable au centre des stratégies d'entreprise mais non sans risque 3 A. Une notion de comptabilité à grands intérêts Historique Les règles de constatation et de comptabilisation Pourquoi les banques ont-elles recours aux engagements hors-bilan ? 4 B. Les divers engagements hors-bilan Les engagements de financement ou de garanties Les engagements sur instruments financiers à terme ou produits dérivés 6 C. Les risques liés au Hors Bilan Les risques systémiques et opératoires Le risque de contrepartie Risque de marché et volatilité 8 II. [...]
[...] On peut prendre le cas des CDO par exemple, mais nous développerons ce point dans la deuxième partie. Le hors-bilan est donc un puissant outil de gestion de bilan. Les stratégies hors bilan sont devenues un volet fondamental de la stratégie bancaire et une des sources essentielles de rentabilité Les divers engagements hors bilan Les engagements du hors-bilan bancaire peuvent se regrouper autour de deux ensembles : ( Les engagements de financement ou de garanties sur titres et sur opérations de change. [...]
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