Les opérations de fusion-acquisition ont connu, à la fin des années 1990 et au début
des années 2000, une véritable effervescence. Plus de 1.000 opérations se sont effectuées
chaque année durant cette période, alors qu'au début des années 1980 on en comptabilisait
péniblement 300 par an1. D'autre part, le montant des acquisitions s'est envolé. Pour preuve,
le montant des dix plus importantes opérations de fusion-acquisition réalisées en 2000
représentait près de 383 milliards de dollars2, soit l'équivalent du produit national brut de
l'Australie.
En face d'un tel phénomène, il parait intéressant de se demander pourquoi les
entreprises concernées cherchent à tout prix à devenir des mastodontes de l'économie ? Quels
sont les déterminants stratégiques qui poussent ces entreprises à se développer d'une telle
façon ? Les opérations de fusions-acquisitions sont-elles véritablement créatrices de valeur ?
Enfin, quelle est la réaction du marché face à l'annonce d'une telle opération ?
L'objectif de cette étude est donc, au travers d'un cadre théorique, de mettre en
évidence de manière empirique l'impact de l'annonce d'une opération de fusion acquisition
sur le marché français entre 1997 et 2001.
Afin d'établir ce cadre théorique, nous étudierons dans un premier temps les
caractéristiques des opérations de fusion-acquisition et les différentes vagues de fusionsacquisitions
qui ont frappé les marchés internationaux (Chapitre 1). Puis, nous dresserons
dans un deuxième temps les aspects théoriques et présenterons les résultats des précédentes
études empiriques menées sur les fusions-acquisitions (Chapitre 2). Par la suite, nous
mettrons en évidence de manière empirique l'impact de l'annonce d'une opération de fusionacquisition
sur le marché français entre 1997 et 2001 (Chapitre 3). Enfin, nous présenterons
nos résultats et émettrons certaines critiques à leur égard (Chapitre 4).
[...] Journal of Law, Economics and Organisation, vol pp.225- Ibid p Ibid p Husson B., Les prises de contrôle sur le marché français enrichissent-elles les actionnaires ? Revue Finance, vol.9, pp.35- Charletty-Lepers P., Sassenou M., L'impact patrimonial des offres publiques d'achat et d'échange Revue économique, vol.45, mai 1994, pp.625- Dumontier P., Pécherot B., Determinants of returns to acquiring firms around tender offer announcement dates : The French evidence Publication de recherche du CERAG, Université Grenoble Phélizon C., L'impact des offers publiques sur la richesse des actionnaires : une étude des anticipations des agents selon le motif de l'acquisition Revue d'économie financière, mai 2001, pp.139- La revue de la littérature étant très importante, il ne s'agit là que des études réellement significative Ibid p Le succès s'entend par la réalisation effective de l'opération entre les sociétés concernées On s'aperçoit que les sociétés initiatrices génèrent des gains très faibles compris entre et en fonction de la fenêtre d'étude, en cas de succès de l'opération, alors que ces gains ne sont que de à 2,45% en cas d'échec de l'opération. [...]
[...] Les études empiriques se sont également intéressées à la répartition des rendements anormaux entre la société initiatrice et la société cible Une prime concédée aux sociétés cibles Dans leur revue de la littérature, Jensen et Ruback (1983)57 présentent les résultats des différentes études menées entre 1977 et 1983 et ayant étudiée comme évènement la date d'annonce d'une opération de fusion-acquisition (Annexe 1 pp.50-51). Ils différencient les résultats obtenus par chacune des études en fonction du succès ou non de l'opération58. Il en ressort un accroissement significatif de la valeur pour les actionnaires. [...]
[...] Les fondements théoriques sous-jacents aux opérations de fusion-acquisition ne semblent pas expliquer la performance ou la non performance d'une opération, et les auteurs s'étant attelé à cette problématique ont avancé de nombreuses hypothèses sans que les unes ou les autres soient privilégiées. Ainsi, les opérations de fusion-acquisition restent encore sans aucun doute des boîtes noires encore très mystérieuses. Aussi, les études empiriques menées auparavant, au travers de la méthodologie d'étude d'évènement, concluaient à une rentabilité anormale moyenne cumulée globalement positive lors de l'annonce d'une opération de fusion-acquisition. [...]
[...] Mitchell, Mark L., Mulherin J., The Impact Of Industry Shocks On Takeover And Restructuring Activity Journal of Financial Economics, vol.41, pp.193-229 Morck R., Shleifer A., Vishny R., Do managerial objectives drive bad acquisition ? Journal of Finance, vol.45, pp.31-48. Mucchielli J-L., Kohler P., Déterminants et conséquences des fusions-acquisitions Revue Française de Gestion, novembre-décembre 2000, pp.6-19. Mueller D., Mergers in Dictionary of Money and Finance, vol.11-13, pp.700-707. Pécherot B., La performance sur longue période des acquéreurs français Banque et marché, n°46,mai-juin 2000, pp.31-39. Phélizon C., L'impact des offers publiques sur la richesse des actionnaires : une étude des anticipations des agents selon le motif de l'acquisition Revue d'économie financière, mai 2001, pp.139-152. [...]
[...] Stigler (1950)16 estime que la motivation principale des dirigeants d'entreprise est d'acquérir un pouvoir de monopole (mergers for monopoly). Ainsi, sur les 92 plus importantes fusions-acquisitions de l'époque aboutirent à un contrôle de plus de la moitié du marché. Les secteurs les plus caractéristiques de cette vague de concentration sont les chemins de fer, l'acier et le pétrole. L'exemple le plus représentatif de cette période est celui de la Standard Oil Company. Créée en 1870, elle détenait plus de 90% des capacités de raffinage américaines à la fin du 19ème siècle. [...]
Référence bibliographique
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