Le système bancaire et financier français connaît, depuis la seconde partie des années 1990, une restructuration continue et a vécu quelques opérations de concentration d'envergure, dont les effets ont affecté aussi bien son organisation que les conditions d'activité de l'ensemble de ses établissements, quelle que soit la diversité de leurs statuts.
Le développement général des activités de marché a entraîné une « marchéisation » des conditions bancaires des opérations traditionnelles. Le financement de l'économie nécessite aujourd'hui des capitaux importants qui peuvent provenir soit du système bancaire, soit des agents ayant réalisé une épargne. Les modalités de l'ajustement entre les besoins et les capacités de financement permettent d'opposer deux circuits : le financement intermédié (passant par les banques) ; et le financement direct par les marchés. Durant la période des Trente Glorieuses, le financement de l'économie française a largement fait appel au crédit, en raison de la faible activité du marché financier. Mais aujourd'hui, le phénomène de libéralisation des économies, permettant à l'ajustement des prix d'équilibrer le marché, oblige le secteur bancaire à se restructurer et à adopter de nouvelles stratégies. Cette situation inédite dans les économies mondialisées et notamment en France nous invite à nous demander si les banques ont encore un rôle à jouer dans le financement de l'économie, ou si le financement par le marché tend à devenir le plus efficace, et donc à se généraliser. Les banques ont-elles encore un rôle important à jouer face à l'intervention des fonds d'investissements?
Pour étudier cette question, il convient tout d'abord de définir le rôle de la banque dans l'économie française actuelle, ses fonctions traditionnelles, pour ensuite montrer comment le système bancaire a peu à peu laissé la place aux marchés financiers. Dans un deuxième temps, nous verrons pourquoi les marchés financiers connaissent un tel succès notamment concernant le financement des entreprises, et surtout pourquoi les fonds d'investissement sont aujourd'hui des véhicules privilégiés pour l'épargne des particuliers. Les banques, devenues de véritables entreprise ont du suivre cette évolution et se tourner vers l'avenir et la modernité. Nous verrons donc enfin comment le système bancaire français a trouvé des parades et solutions pour suivre le mouvement et quelles fonctions, traditionnelles ou innovantes, peuvent désormais être assurées par les banques.
[...] La marchéisation des intermédiaires financiers traduit le fait que l'activité et les résultats des banques dépendent davantage des conditions du marché (en termes de taux) et de leurs activités sur les marchés. Banques et marchés paraissent, à la fois, plus concurrents et plus complémentaires : concurrents, du fait de la désintermédiation complémentaires car : - les marchés assurent la liquidité de certaines créances - les banques contribuent à la liquidité et la stabilité des marchés. Mis à part cette complémentarité entre la banque et les fonds d'investissement, nous pouvons également parler de coalition. [...]
[...] La plus grande partie de l'intermédiation de marché dépend des banques. D'une part les principaux établissements sont des banques universelles traitant toute la gamme des opérations sur titres. Par ailleurs les entreprises d'investissement sont largement contrôlées par les banques. Les opérations de marché ont ainsi pris une place centrale dans l'activité des banques Cette intermédiation «marchéisée» en pleine croissance, laisse apparaître clairement une forme d'unicité de l'intermédiation financière. Ces activités de marché, ne sont la propriété exclusive d'aucun intermédiaire financier. Tous, qu'ils soient bancaires ou non, peuvent les exercer. [...]
[...] Ces dernières opérations sur les produits dérivés ont connu un développement extrêmement rapide. Nous enregistrons d'ailleurs une progression allant de à à l'actif selon les groupes examinés. Ces nouvelles activités représentent une part de plus en plus croissante de la marge bénéficiaire des institutions bancaires. En effet, ces dernières détiennent des hors-bilan qui représentent un poids exorbitant comparé au bilan. Ces nouvelles activités de marché semblent aujourd'hui prendre le dessus sur la traditionnelle intermédiation de bilan. Un renouveau de l'intermédiation Les intermédiaires de marché Les intermédiaires de marché sont nécessaires au bon fonctionnement des marchés financiers. [...]
[...] Dans un univers incertain et par l'asymétrie d'information, l'intermédiaire bancaire “monétise“ les créances : elle transforme en moyens de paiement, à peu près incontestables, des créances sur lesquelles pèsent toujours le soupçon, ce qui les rend inaptes au paiement.» (Thérèse Chevallier-Farat, Revue d'économie politique 102, de sept-oct 1992). La banque est la firme spécialisée dans la production de liquidité. Son métier est de répondre à la demande de fonds dont les agents non financiers ont besoin pour régler des dettes et/ou pour réaliser des dépenses, immédiates ou futures. Les fonds d'investissement ne sont pas créateurs de monnaie, ils ne parviennent à assurer les paiements que parce qu'ils dépendent des banques qui “assurent“ à leur place. [...]
[...] Dans la réalité, l'activité des OPCVM correspond très largement à de l'intermédiation bancaire pour deux séries de raisons : Les OPCVM sont contrôlés à hauteur de 80% par les principaux groupes bancaires. Ainsi les produits de placement offerts par les OPCVM sont pour la plupart diffusés et gérés par les grands réseaux bancaires. Le seul intermédiaire connu du client est le guichet bancaire. Les OPCVM investissent une partie importante de leurs ressources en titres émis par les banques. La diminution de la part des dépôts a vue dans le passif des banques a été compensée par l'acquisition de certificats de dépôts émis par les banques. [...]
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