Les marchés financiers occupent une place prépondérante dans tous les pays développés, aussi bien pour les États, les entreprises ou les investisseurs. Considérés par certains comme un circuit sanguin et par d'autres comme un moteur de développement économique, ces premiers sont le lieu par excellence de rencontre de milliers d'agents économiques qui négocient et échangent des valeurs mobilières. Leur bon fonctionnement est tellement important et délicat qu'ils risquent – en cas de défaillance – de mettre en péril en plongeant des nations entières dans des crises noires que nul ne sait comment y sortir .
En effet, les aléas financiers cachent de nombreux mystères car la sphère boursière est avant tout un secteur peuplé de professionnels dont la logique de comportement reste mal définie. Ces derniers sont supposés rationaliser leurs comportements et leurs choix en anticipant l'évolution du prix de leurs actifs. Une information sur les performances passées peut, dés lors, paraître obsolète. L'actionnaire anticipe les résultats futurs dans ses décisions d'achat-vente. Lorsqu'il escompte une diminution des performances de l'entreprise, c'est-à-dire une diminution de la rémunération de ses apports, il va vendre. Il achètera dans le cas opposé. C'est à partir de l'information dont il dispose qu'il effectue son choix. Ce processus est la clé même des liens qui existent entre la communication financière et le cours de la bourse.
Les études évènementielles présentées dans la littérature financière et comptable font partie des tests qui analysent de telles relations. Ainsi, plusieurs auteurs se sont intéressé à l'analyse du comportement des investisseurs lors de la publication d'information comptable et a tester les effets de cette divulgation sur le cours boursier, et a déterminer la réaction du marché.
Ces travaux ont abouti à des résultats divergents. En effet, tandis que certaines études comme celles des pionniers Ball et Brown (1968), Beaver (1968), ou celles de Foster, Jenkins et Vickray (1986) et Martinez (2004) ont abouti à l'absence d'un effet informationnel. D'autres études comme Firth (1981) arrivent à la conclusion inverse, c'est-à-dire l'existence de réaction des marchés.
Au États-Unis, plusieurs chercheurs se sont intéressés aux études évènementielles relatives à l'introduction des normes "SFAS"sur le marché américain. Les résultats de ces études nous ont laissé face à une situation assez perplexe, du fait de la divergence des résultas obtenus. A titre d'exemple, Khurana (1991) a étudié les effets de la norme SFAS No. 94, et a arrivé à la conclusion que celle-ci a causée un excès négatif des rendements boursiers, et qui varie en fonction de l'ancienne politique de consolidation adoptée par les firmes. D'autre part, Wasley et Linsmeier (1992), ont analysé l'impact de l'exposé-sondage (ED, exposure draft) relatif au SFAS No. 2, et ont trouvé une réaction significative de sa divulgation sur les rendements. Lee et Stiner (1993) ont étudié l'impact de SFAS No. 96 sur les rendements des banques, et ont trouvé que la réaction dépend du caractère informationnel concernant cette norme. Rezaee (1994) a étudié les effets de SFAS No. 52 et a arrivé à la conclusion que ces derniers dépendent de la taille et de levier financier des firmes. En fin, Beatty et al. (1996) se sont intéressé aux effets de SFAS No. 115 sur les compagnies d'assurance et les banques, et ont trouvé que contrairement aux compagnies d'assurance, les banques ont affiché une réaction significative.
En Europe, l'introduction des normes comptables internationales IAS/IFRS peut être perçue comme un évènement susceptible d'agiter les marchés financiers, et produire une réaction dans les cours boursiers. En effet, de part que ce nouveau référentiel est supposé faciliter la comparabilité des comptes pour un fonctionnement efficient du marché des capitaux, sur la base d'un bon rapport entre coût et efficacité, et permettant, à terme, la baisse du coût du capital. Il soutient la protection des investisseurs et la préservation de la confiance envers les marchés financiers (Granier, 2003, 2ème Partie), et présente une réelle révolution en matière comptable en faisant appel à une philosophie totalement nouvelle et différente .
De même, dans le contexte actuel, les quelques 7 000 entreprises européennes, dont près de 1 100 groupes français ont dors et déjà publié – pour la première fois – leurs comptes consolidés du 1er trimestre 2005 selon les nouvelles normes IFRS. Cette nouvelle situation nous a incité a nous demander sur ce que s'est passé réellement sur terrain, et quelles est le degré de la réaction du marché financier français suite à un tel chamboulement comptable ?
Ceci étant dit, afin d'élucider les réponses de ces questions, il nous a semblé judicieux de réaliser à travers ce mémoire de recherche, une étude évènementielle qui se focalise sur l'analyse de la réaction du marché français suite à la première publication des comptes consolidés en normes IFRS.
Problématique et méthodologie de recherche
Partant de l'hypothèse d'efficience des marchés financiers sous sa forme semi-forte (Fama, 1965), l'ensemble des informations disponibles relatives à un titre devrait être reflété dans le prix de cet actif au moment même où l'information est rendue publique. En se basant sur cette première, nous considérons que l'apport informationnel des normes IFRS est reflété immédiatement dans les rendements boursiers.
Notre objectif à travers ce mémoire est d'analyser l'impact de la première publication d'information financières en normes IFRS sur le marché financier français, cette recherche va se limiter à l'analyse des rendements des sociétés cotées sur le CAC 40, et nous affinons notre problématique da la manière suivante :
Quelle est la réaction du marché financier français (CAC 40) lors de la première publication des résultats des firmes en nouvelles normes comptables internationales (IFRS) ?
Cette problématique soulève plusieurs questions sous-jacentes au quelles nous allons essayer de répondre tout au long de ce mémoire, à savoir :
Qu'est-ce que les nouvelles normes comptables internationales ? Qui sont les organismes qui les produisent ? Sur quelle philosophie sont elles basées ? Quels sont les changements inhérents à l'adoption des normes comptables internationales « IFRS »? Telles sont les questions qui seront traitées en première partie.
Dans une deuxième partie, des questions théoriques seront abordées, telles que : comment devrait être théoriquement les conséquences d'une telle adoption sur les marchés financiers ? Quels sont les méthodes et les outils financiers utilisés pour mesurer la réaction des marchés ? Comment le marché américain a-t-il réagi lors de l'adoption des normes SFAS ?
Finalement, la dernière partie fera l'objet d'un traitement empirique d'un cas concert, dans lequel nous répondons à des interrogations de type : Qu'est ce qu'il en est sur le plan pratique des effets de l'adoption des normes IFRS sur les résultats des entreprises ? Comment le marché a-t-il réagi réellement à l'annonce des résultats du premier trimestre 2005 en normes IFRS ? Et quelle est son ampleur ?
Ce mémoire se terminera par la présentation d'une conclusion générale, qui mettra en relief les principaux apports de cette recherche, ainsi que les limites inhérentes et les pistes de recherches envisageables.
[...] Dans la deuxième phase, les auteurs ont cherché à déterminer si le changement des dépenses en peut être attribué au moins partiellement à la norme SFAS 2. Pour cela, ils ont cherché a mesuré le degré d'association entre la réaction des rendements à l'annonce initiale de changement de la technique comptable et tout déclin qui en résulte dans les dépenses en Cette phase s'explique par la possibilité d'avoir autres facteurs (exp. : la situation macro- économique, les difficultés financières, etc.) qui influencent sur les rendements. exp. Ball (1980) et Elliott et al. [...]
[...] Ainsi, nous pouvons les classer en trois types selon leur cadre thématique qui permet de situer chacune des normes dans un contexte particulier. Les normes qui définissent les grands modes de comptabilisation, de présentation ou d'information requise quelle que soit la nature des opérations ou l'activité exercée. Elles peuvent se décliner en trois sous-niveaux : les normes en matière de présentation des comptes, d'évaluation et d'information financière ; Les normes “spécifiques” qui ont trait à une nature particulière de comptes ou de type d'opérations ; Les normes “métiers” qui décrivent les modes de comptabilisation applicables à une activité spécifique. [...]
[...] Figure 3 : La structure de l'IASB Source : Site Internet de l'IASB : www.iasb.org in ( Frydlender A. et al p.12) 2.3 Processus d'élaboration des normes par l'IASB L'élaboration d'une norme internationale est soumise à une procédure à l'anglo-saxonne prédéfinie et encadrée, intitulée due process c'est-à- dire top down puis bottom up Cette procédure publique et contradictoire repose sur un processus de concertation avec toutes les parties intéressées à l'information financière, à savoir, les préparateurs et les utilisateurs au sens large puisqu'il recouvre toute la communauté financière. [...]
[...] La période pré-SFAS2 commence par la plus ancienne année où les données relatives aux dépenses en R&D et ventes étaient disponibles (typiquement 1971) et se termine à l'année qui précède l'adoption de la norme SFAS 2. Tandis que la période post- SFAS 2 a commencé par l'année de l'adoption de celle-ci et s'est terminée en 1978. et représentent le ratio de la somme des dépenses annuelles en R&D de toutes les firmes industrielles appartenant à l'échantillon sur les ventes annuelles de ces mêmes firmes, pour toute la période pré- et post- SFAS 2. [...]
[...] En fait, la durée de la période étudiée, souvent appelée fenêtre d'événement, est laissée à l'appréciation du chercheur. Il faut qu'elle ne soit ni trop courte pour ne pas atténuer l'impact de l'événement, ni trop longue pour ne pas risquer de prendre en compte d'autres événements qui pourraient survenir à proximité de l'événement étudié et qui biaiseraient les conclusions tirées des résultats obtenus. Ainsi, le principe de cette étape est simple, mais son application est moindre. Tout d'abord, il consiste à recentrer la date d'annonce à la date zéro. [...]
Référence bibliographique
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