Au-delà du fait d'atteindre un niveau de performance et d'efficacité supérieures des marchés financiers, ces nouveaux acteurs se situent véritablement à mi-chemin entre un simple intermédiaire (offrant aux investisseurs une contrepartie à leurs échanges) et un véritable marché (créant un espace de transactions quasi-autonome). Il est possible de les définir comme des systèmes privés de négociation de titres totalement électroniques. Les ECN (Electronic Communication Networks), CN (Crossing Networks) ou ATS (Alternative Trading System) constituent dès lors une génération de nouveaux courtiers électroniques se comportant comme des marchés financiers.
L'objectif de ce mémoire, en deux parties, vise à établir l'ensemble des mécanismes économiques relatifs aux changements induits par ces nouveaux acteurs aussi bien en terme de microstructure que d'efficacité du marché financier.
[...] L'amélioration et l'harmonisation des coûts de transactions globales sur le NASDAQ constituent une première conséquence positive de l'apparition des ECN sur ce marché. Les investisseurs ont accès de manière plus uniforme aux mêmes prestations. Par ailleurs, la formation des prix est moins biaisée par la place prise par les coûts de fonctionnement du marché et donc la recherche de contrepartie pour un ordre s'effectue de manière plus fluide. C - Conséquences sur la liquidité des titres : La technologie offerte par les ECN sur le marché a permis d'améliorer très sensiblement la liquidité et la qualité du marché. [...]
[...] Le market maker désigné, qui a l'obligation de compenser l'ordre dès lors qu'il a affiché ses prix, peut décider de l'exécuter à partir de son propre inventaire ou de le retourner vers un autre market maker. Parallèlement, acheter un titre par l'intermédiaire d'un ECN inclut les étapes suivantes : Le broker envoie un ordre d'achat sur un ECN, puis le système électronique recherche automatiquement les ordres susceptibles de couvrir cet achat dans le carnet. Ainsi, si l'ordinateur trouve assez de contreparties, l'ordre est exécuté puis reporté sur le système de cotation. Sinon, il n'est pas exécuté et est inscrit dans une liste d'attente de l'ECN. [...]
[...] Soucieuse de rétablir une concurrence plus équitable, la SEC a opté pour un changement de décimalisation en avril 2001 : les prix sont désormais affichés en cents : 0.01 cents pour le NASDAQ et 0.001 pour les ECN avec l'obligation pour ces dernières d'afficher leurs prix sur le NASDAQ conformément à l'échelon de cotation à 0.01 ce qui a réduit l'opportunité que représentait la règle de priorité des prix pour les ECN. Cette diminution du tick size moyen sous l'impulsion des nouveaux entrants a permis une baisse significative des spreads. De manière général, le NASDAQ a connu une amélioration significative de ses coûts, largement répercutée sur les fourchettes de prix et donc bénéficiant directement aux investisseurs. [...]
[...] Les ECN présentent des activités similaires à celle d'un intermédiaire financier type broker (il n'investit pas ses propres fonds mais permets la négociation et la compensation des ordres) et également des activités conformes à celles d'une place de marché à part entière (ils gèrent leur propre système de cotation et font office d'espace d'interactions directes entre offreurs et demandeurs de capitaux). Cette dualité au sein de leurs fonctions a créé une ambiguïté concernant la nature de la concurrence générée par les ECN, en partie levée par la loi de 1998 sur les ATS. Alors que, suite à la loi de 1997, les ECN étaient contraintes, pour obtenir une intégration officielle à certains marchés tels que le NASDAQ, de s'enregistrer en tant qu'intermédiaire, la régulation de 1998 leur a permis de choisir entre ce statut et celui de bourse. [...]
[...] Nous avons ainsi commencé par mettre en évidence l'augmentation du nombre de transactions réalisées sur le NASDAQ grâce notamment aux horaires d'ouverture des marchés, puisque ces systèmes ont rendu possible des transactions hors séances. Ensuite nous avons étudié et remarqué la diminution sensible des coûts de transaction, notamment la baisse des coûts implicites (fourchette de prix plus faible). Cette baisse est non seulement bénéfique de manière globale, puisque le processus de formation prix s'en retrouve moins bruité, mais également de manière individuelle puisqu'elle a bénéficié à tous les types d'investisseurs. Enfin nous avons décrit les progrès effectués en terme de vitesse d'exécution des ordres. [...]
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