L'Investissement Socialement Responsable (ISR) est méconnu en France aujourd'hui et pour ceux qui connaissent le concept il apparaît très souvent comme récent. Or, c'est un concept très ancien puisqu'il trouve ses sources dans des textes fondateurs comme la Bible ou le Coran par exemple. Dans le courant du XVIIe siècle, le fondateur du méthodisme (doctrine influente aux Etats-Unis), John Wesley, considère que c'est un des enseignements fondamentaux du Nouveau Testament.
La crise économique actuelle qui a eu pour point de départ le scandale des subprimes aux Etats-Unis a engendré une grande méfiance de la part du grand public vis-à-vis de la finance moderne et en particulier de la bourse. Le système financier actuel est sans cesse remis en cause ce qui relance de nombreux débats. On parle aujourd'hui beaucoup de l'investissement socialement responsable dans les journaux comme une autre forme de placer des fonds tout en étant éthique, dans une optique de développement durable. Toutefois, il ne faut pas voir ici de la charité pure et simple puisqu'il y a également des exigences de rendements. De nombreuses études ont été menées pour comparer les performances financières entre les indices boursiers éthiques et les indices « classiques » de références (Dow Jones, S&P 500…) par le passé, mais nous ne connaissons pas le comportement des indices éthiques en temps de crise économique. D'autre part, nous ne connaissons que très peu l'avis du grand public sur l'ISR alors que la période actuelle est propice à une méfiance vis-à-vis de la bourse.
Ces événements récents nous mènent à nous poser la question suivante : l'investissement socialement responsable est-il moins touché par la crise financière que l'investissement boursier conventionnel ?
[...] Le graphique ci-dessous présente la performance moyenne de nos deux indices éthiques en comparaison de la performance moyenne de nos deux indices conventionnels entre janvier 2008 et fin mars 2009. D'après le graphique, nos deux types d'indices semblent très fortement corrélés, ce qui n'est pas étonnant à la vue des corrélations individuelles calculées précédemment. Le coefficient de corrélation entre les deux moyennes est de 0.98 (cf. annexe ce qui est très proche du maximum. Les indices conventionnels et socialement responsables ont donc un comportement très proche face à la crise puisque leurs fluctuations se suivent de manière quasi parfaite. [...]
[...] Les mesures de performances ont été effectuées à partir des indices suivants : indice de Sharpe, indice de Modigliani et Modigliani ou l'indice de Jensen. Il ressort que les fonds éthiques ont des performances globalement moins bonnes que celles des fonds classiques même si la différence reste faible. En revanche les deux échantillons ont des performances inférieures aux indices de marché 500 Les auteurs ont effectué d'autres mesures pour tenir compte du changement du bêta des fonds dans le temps (hypothèse à 1 précédemment) et prendre en compte le market timing des gestionnaires (leurs anticipations) d'après le modèle de Treynor et Mazuy (1966) et Merton et Henriksson (1981). [...]
[...] Question 8 Le concept d'investissement socialement responsable n'est pas nouveau et pourtant il reste méconnu en France puisque 87% des personnes interrogées avouaient ne pas le connaître. Le questionnaire étant auto-administré, il n'est pas possible d'évaluer le réel degré de connaissance des personnes ayant répondu oui à la première question. Il est en de même pour la deuxième, nous ferons ainsi confiance à la bonne foi des personnes interrogées. La crise n'a révélé le concept d'ISR que pour 23% (seulement des 119 personnes interrogées) des 13% qui le connaissaient auparavant. [...]
[...] Les tests réalisés s'appuient sur une question posée en 1999 par le journal Business Week : Can business meet new social, environmental, and financial expectations and still win ? Les auteurs ont posé quatre hypothèses de travail pour tenter de répondre à cette question en analysant les 52 études retenues : - Hypothèse 1 : il y a une corrélation positive entre la performance sociale de l'entreprise (degré de respect de l'éthique) et sa performance financière - Hypothèse 2 : la performance éthique a des effets internes (dans l'organisation de l'entreprise) et externes (en termes d'image et de réputation) entrainant une meilleure performance financière - Hypothèse 3 : la relation entre performances éthique et financière est positive car les efforts éthiques améliorent les capacités des managers et la connaissance de nombreux facteurs importants pour l'entreprise (environnement, politique, social ) et d'autre part l'image de marque sur les marchés - Hypothèse 4 : les fortes différences des résultats dans les études sont dues à des erreurs statistiques ou méthodologiques. [...]
[...] La sélection des entreprises entrant dans la composition de l'indice passe par l'exclusion de certains secteurs d'activité ce que l'on appelle le screening négatif. Les entreprises évoluant dans les secteurs suivants ne peuvent entrer dans les 400 choisies : industrie du tabac, de l'alcool, des armes à feu, de l'armement militaire, des jeux d'argent et du nucléaire. Les autres entreprises sont évaluées selon les respects des ESG factors. La partie environnement évalue la part des énergies renouvelables utilisées par l'entreprise, la prise en compte du réchauffement climatique ou le respect des règlementations environnementales. [...]
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