Le secteur des Hedge Funds a connu un essor considérable dés l'aube des années 90, essor rythmé par l'augmentation du nombre de fonds crées conjuguées à un accroissement du volume de l'actif géré. On estime qu'il existe plus de 7000 hedge
funds dans le monde, gérant au minimum 870 milliards de dollars. Les opérateurs du NYSE estiment que durant 2004, presque la moitié du volume traité quotidiennement est relative aux hedge Funds. Ce type de gestion dite alternative a détourné l'intérêt des investisseurs aussi bien institutionnels (banques d'investissement, fonds de pension publics et privés, fondations et dotations des universités), que particuliers dits accrédités des instruments classiques.
Flexibilité des stratégies d'investissement, structure de frais avantageuse, corrélation faible avec les classes d'actifs traditionnels, réglementation quasi-absente sont tous des facteurs
qui contribuent à la fascination pour les hedge funds. L'attrait des hedge funds émane également
de leur performance, qui ne se mesure pas en termes relatifs (par rapport à un indice par exemple) mais en terme absolus. Selon MC Fall Lamm (1999), les hedge funds peuvent même remplacer les obligations dans les portefeuilles des investisseurs, tellement ils ont une volatilité semblable à celle des obligations.
Cependant, un retournement de situation a marqué le monde des hedge funds après la
chute de certains fonds américains tels que le LTCM (long Term Capital Management) et le fonds Quantum. Vers la fin 2002, 57% des hedge funds sont au-dessous de leur plus haut niveau historique. Des vagues de faillites n'ont pas tardé à succéder : en 2002, Lipper Convertible de Lipper & Co, puis Bristol de Beacon Hill Asset Management ont subi chacun une perte de 400 millions de dollars. Vers janvier 2003, vient le tour du Heifuku Hedge Fun qui enregistre une
perte de 300 millions de dollars. The Strategic Allocation Programme of John W Henry of Boca Raton, Florida, estime perdre 27% de la valeur de son actif net durant l'année 2005. Quadriga a perdu plus de 1/3 de sa valeur depuis décembre 2004.
En conséquence, les investisseurs, ne comprenant pas les coulisses de cette gestion ni les risques potentiels, sont devenus sceptiques à l'égard de ce « black box ».
Pour pallier à cet effondrement massif des hedge funds, la COB, consciente de l'impact d'un tel
phénomène, exige dorénavant une demande d'agrément spécifique de ceux qui optent pour une
gestion alternative.
Tous ces derniers évenements nous invitent à réexaminer le couple risque-rendement comme cadre de mesure de la performance des hedge funds et mettre en cause la validité de la volatilité comme mesure de risque des hedge funds.
[...] Le LTCM avait lui-même un système suffisamment sophistiqué de calcul de la VaR, basé sur des données historiques afin de limiter des pertes potentielles, mais tout cela n'a pas empêché son effondrement qui a été précipité en gros à cause du concours de circonstances exceptionnelles sur les marchés vers la fin 1998 conjuguées à un effet de levier excessif. Selon Jorion (2001), la VaR et particulièrement la VaR de Cornish-Fisher a l'avantage de tenir compte de la non linéarité des distibutions. Dans le cas des hedge funds caractérisés par des distributions non gaussiennes, elle se présente comme une application du calcul de la VaR qui prend en considération les queues de distribution épaisses. [...]
[...] (1999), The Performance of Hedge Funds: Risk, Return and Incentives, Journal of Finance. Aftalion F. (2003), La nouvelle finance et la gestion de portefeuille, Economica. Agarwal V., Naik N.Y (2000), On taking the Alternative Route: Risks, Rewards, Style and Performance Persistence of Hedge Funds, Journal of Alternative Investments. Agarwal V., Naik N.Y (2000), Multi-Period Performance Persistence Analysis of Hedge Funds, forthcoming in Journal of Financial and Quantitative Analysis. Agarwal V., Naik N.Y (2000), Performance Evaluation of Hedge Funds with Option-Based and Buy-and-hold Strategies, Working paper. [...]
[...] On trouve des hedge funds qui investissent dans les devises, d'autres dans les obligations. Certains capitalisent sur les tendances de l'économie, tandis que d'autres focalisent sur les titres accusant des anomalies de pricing (sous-évaluation). L'analyse de ces styles nous permettra d'avoir une idée des risques et des compensations auxquelles donnent droit les hedge funds. On recense ici quatre groupes de stratégies : Les stratégies d'arbitrage, de revenus fixes, de participation, exotiques et diversifiée. D'après HFR, ces stratégies couvrent de l'ensemble des actifs gérés par les hedge funds pendant le quatrième trimestre de l'année I 2.1 Les stratégies d'arbitrage On reprend ici la notion d'arbitrage telle qu'elle est définie en mathématiques financière : Il s'agit de réaliser un gain sans risque en tirant profit des disparités existant dans la valeur des actifs financiers. [...]
[...] Les praticiens utilisent les deux termes indifféremment dans un but de simplicité pendant qu'il ne s'agit pas de la même notion. En effet, le hedge fund est la structure tandis que la gestion alternative est l'ensemble des pratiques et stratégies envisagées par un hedge fund. Les spécialistes s'accordent sur la définition de la gestion alternative comme une gestion décorrélée des marchés financiers traditionnels, cherchant à s'abstraire des indices boursiers et visant à offrir une performance régulière et absolue. Ce type de gestion vise alors un objectif de performance absolue par opposition à performance relative (à un indice ou benchmark). [...]
[...] En admettant que le risque d'un actif est mesuré par son écart-type, le ratio de Sharpe, pour un portefeuille ou un titre se définit comme suit : Sharpei = E ( Ri ) R0 σ ( Ri ) Avec R0, le taux sans risqué l'espérance de rentabilité du portefeuille ou du titre i σ son écart-type Ce ratio mesure l'excès de rentabilité ou prime de risque d'un portefeuille par rapport au taux sans risque, rapporté au risque total du portefeuille, mesuré par son écart-type. Cependant, il faut faire attention, en pratique, à plusieurs problèmes statistiques qui peuvent être envisagés lors de l'application de ce ratio. Dés que la distribution des rendements n'est pas gaussienne, ce ratio donne des résultats erronés quant aux rendements et risque de l'investissement. [...]
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