Problématique, atteinte, autosuffisance, opérationnel, institutions, personnes, faible revenu, microfinance
Construire un secteur financier viable et accessible à tous demeure l'un des défis de plusieurs organismes internationaux (CGAP 2012, PNUD 2006, BIT 2005, AFD 2010). Cet objectif semble avoir plus d'acceptions en République Démocratique du Congo où moins de 6 % de la population a un compte bancaire (FPM, 2013), soit environ 4 millions de comptes bancaires pour 72 millions d'habitants.
Malgré le nombre croissant des institutions financières qui s'installent en RDC (KFW, 2011), la majeure partie de la population demeure toujours hors du système financier. Le secteur classique étant incapable d'intégrer les laissés-pour-compte considérés comme la couche essentiellement pauvre (BAD, 2010) l'industrie microfinancière congolaise, 150 fois plus visible que le secteur classique (KALALA F, 2010 p 18), se présente comme une alternative efficace pour une inclusion financière des personnes à faible revenu en RD Congo. Malheureusement, son insuffisance de professionnalisme (BCC 2010, KALALA F, 2006, PASMIF 2007 cité par KALALA F, 2010) constitue une entrave à cette convergence. Son taux de pénétration a été de 6,7 % en 2011. De plus, beaucoup de ses institutions sont encore très loin d'une autosuffisance opérationnelle. Pour certaines, il s'ajoute une dépendance financière qui handicape dans bien des cas la viabilité financière.
La moyenne de l'autosuffisance opérationnelle, au niveau national, est de 98 % (BCC 2011, p 44) contre une moyenne de 108 % pour la ville de Kinshasa (BCC 2011 p 92). La somme de ces éléments nous conduit à la présomption selon laquelle, de manière globale, les ISFD congolaises ont non seulement une portée sociale faible, mais sont aussi moins viables.
[...] En dernier, ce ciblage peut aussi être méthodologique, c'est-à-dire adapter sa méthodologie au profil de personnes à faible revenu. Cela passe souvent par la mise en place des techniques spécifiques telles que : le crédit à caution solidaire, le crédit warranté, le leasing 2. Qualité des services Une institution qui arrive à offrir des services adaptés aux besoins de sa cible a plus des chances d'avoir une portée sociale plus grande. Cette bonne qualité est perçue au travers l'étendue de la gamme des services que l'ISFD met à la disposition de ses bénéficiaires, le niveau de proximité de services rendus, le taux d'intérêt qu'il applique, le temps et tant d'autres La responsabilité sociale envers les clients Il s'agit pour l'institution de mettre en place des mécanismes lui permettant d'être responsable de ses actes. [...]
[...] Méthodes et techniques Les techniques documentaires, d'observation et d'interview nous ont permis d'obtenir les informations nécessaires pour une analyse pertinente. Les informations recueillies ont été analysées par les méthodes quantitatives (analyse descriptive, estimation par enveloppement des données, estimation avec les méthodes censurées) et qualitatives (analyse SWOT et benchmark). Intérêt du sujet Ce mémoire, tâchant de dénicher les principaux achoppements à l'atteinte de l'autosuffisance opérationnelle et à la portée sociale, présente essentiellement les intérêts suivants : À l'issue de cette analyse, non seulement la littérature sur la microfinance en RDC sera enrichie par cet essai, les résultats serviront certainement de lumière aux dirigeants des ISFD dans leur gestion des charges, politiques de crédit, politique tarifaire, ciblage des clients, etc. [...]
[...] Toutefois, la recherche des performances financières, avec des taux d'intérêt élevés, conduit parfois aux effets pervers sur les objectifs sociaux et inversement. La question se pose donc de savoir le lien existant entre ces deux missions Lien entre les performances sociales et financières[14] La relation existante entre la mission sociale et financière n'est pas toujours univoque. Pour une bonne analyse de cette dernière, deux dimensions sont prises en compte pour formuler les différentes hypothèses : le signe de la relation et la direction de la causalité (O'Bannon et al cité par BERGUIGA op cit). [...]
[...] Une autre justification est que la méthode DEA permet de réaliser une analyse de l'efficacité à des situations multi produits et de rendements d'échelle non constants. Elle compare toutes les unités similaires dans une population donnée en prenant en compte simultanément plusieurs dimensions. Il existe donc plusieurs variables dépendantes considérées comme output et plusieurs variables indépendantes considérées comme input. Chaque institution de l'échantillon est considérée comme une unité décisionnelle (Decision-making Unit DMU) qui transforme des inputs en outputs. Ainsi, Chaque DMU consomme un montant m de différents inputs afin de produire s différents outputs. [...]
[...] Les conclusions de NIYONGABO Ephrem sur une étude effectuée une année plus tard étayent les arguments de Teshome et Mees. NIYONGABO présente les mécanismes mis en place par une institution burundaise (FENACOBU) pour être viables financièrement tout en servant les personnes à faible revenu. Tableau 3 : performances de la FENACOBU Source : NIYONGABO Ephrem Au-delà des stratégies accoutumées, la FENACOBU avait mis en place une politique de collecte de l'épargne à terme spécial[34] très efficace, celle- ci lui a permis de faire des placements et d'accroitre ses produits financiers, par ricochet ses revenus d'exploitation. [...]
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