Produits dérivés du crédit, produits dérivés, crédit, unfunded credit derivatives, funded credit directives, transfert des risques, marchés financiers, subprimes
Les récentes crises bancaires russe et asiatique l'ont démontré : dans un monde « globalisé » où les marchés financiers ont connu depuis quinze ans un formidable essor, les risques encourus par les banques n'ont pas fondamentalement changé de nature. Certes, des événements ponctuels, tels la faillite de la Barings ou la récente affaire LTCM sont venus rappeler l'importance prise par les risques de marché. Les problèmes de spreads de taux, notamment, se sont fait ressentir avec une acuité particulière au cours des années 97 et 98. Néanmoins, les principaux risques auxquels les banques restent confrontées demeurent les risques de contrepartie, c'est-à-dire la probabilité de défaut d'un client auquel elles ont accordé un prêt.
[...] C'est un facteur qui a souvent été négligé dans les explications concernant la crise de crédit, mais l'effet de levier que proposent les produits dérivés de crédit et plus particulièrement les produits structurés de crédit, type CDO ou ABS, a eu un rôle majeur dans cette crise. C'est dans la création et la multiplication de ces derniers produits que réside l'un des facteurs les plus significatifs de cette crise. En raison de la prolifération rapide de ces instruments, les intervenants de marché ne disposent pas de données sur longue période pour évaluer le comportement futur de ces structures financières en période de tensions. [...]
[...] Malgré ces effets attendus, on a vu fleurir ces dernières années des rapports traitant des effets attendus des dérivés de crédit sur la stabilité financière : travaux conjoints de la commission bancaire et de la commission de contrôle des assurances (2002), Bank of England (2001), Joint Forum (2005), FMI (2006) Leurs conclusions sont pour le moins ambiguës : les vertus des dérivés de crédit y sont reconnues, ce sentiment étant étayé par le fait que les crises récentes[72] n'ont pas fait ressortir de difficultés particulières inhérentes aux dérivés de crédit, mais dans le même temps, des recommandations en terme de réglementation prudentielle y sont faites afin de préserver la sphère financière d'éventuels méfaits de ces instruments. Il est évident que cette ambiguïté se retrouve dans les événements de l'été 2007, par l'intermédiaire de la crise des subprimes. [...]
[...] Les entités de référence des dérivés de crédit ne sont pas nombreuses. En d'entre elles sont des entreprises (General Motors, DaimlerChrysler, Ford Motor, France Telecom arrivent de loin en tête de la liste) des établissements financiers (Deutsche Bank, Goldman Sachs, JP Morgan) et des États (Brésil, Italie, Russie). Le marché des dérivés de crédit concerne de plus en plus les entités les moins bien notées et donc en principe le plus risqué[31]. Entre 2003 et 2005, la part des entités notées au moins A est passée d'environs 60% à 33% tandis que la part des speculative grade (un rating inférieur à BBB) passe de moins de 20% à 37%[32]. [...]
[...] Il existe différentes typologies des produits dérivés de crédit. On pourrait distinguer les classements selon les événements de crédit, selon que l'instrument dérivé soit lié à un événement de crédit ou alors à une modification du spread de signature, mais dans notre cas nous avons opté pour une typologie où l'achat du risque est soit purement synthétique et n'implique aucun coût de financement (unfunded credit derivatives), soit par opposition le cas où l'achat de protection est financé (funded credit derivatives) Unfunded Credit Derivatives Cette catégorie implique donc que l'acheteur de risque, ou le vendeur de protection s'exposent à un risque sans devoir financer l'actif ou la créance porteuse de risque. [...]
[...] En outre, il est impératif de noter que des réglementations supplémentaires ne seront pas d'une grande efficacité (car à chaque fois qu'on établit une nouvelle réglementation, de par sa nature, une innovation financière serait facilement capable de la détourner), mais il nous faut une amélioration des règles du jeu existantes. Finalement, et pour reprendre la fameuse expression de Warren Buffet le célèbre milliardaire et investisseur américain, sans une maîtrise totale, tant sur le plan technique et opérationnel que réglementaire, des produits dérivés de crédit, ils restent de véritable Armes de destruction massive Bibliographie : Ouvrages : - Jacques ATTALI (2009), LA CRISE, ET APRES ? Le livre de poche. - Richard BRUYERE (2004), LES PRODUITS DERIVES DE CREDITS, Economica. [...]
Référence bibliographique
Source fiable, format APALecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture