Comptabilité, risque et performance, transmission d'entreprise, repreneur, cédant, changement de dirigeant, période de transition
Parce qu'elle s'apparente souvent à une création, en permettant l'installation d'un nouvel entrepreneur, la transmission ou la reprise d'entreprise est une opération délicate, une opération à risque. La transmission des Petites et Moyennes Entreprises est en effet le deuxième plus haut risque de financement bancaire, du fait du nombre important de défaillances.
Près de 30 % des opérations de transmission échouent dans les sept ans suivant la reprise, plus de 20 % dans les cinq premières années. Le risque lié aux opérations de transmission est ainsi deux fois supérieur au taux mesuré pour les entreprises en développement.
Au cours de mon apprentissage à la Banque du Développement des PME en tant qu'analyste crédit, j'ai eu l'occasion d'étudier plusieurs dossiers de demandes de crédit concernant des transmissions d'entreprise. J'ai remarqué que la plupart de ces facteurs de réussite tendent à être respecté par les établissements bancaires lors du montage de l'opération, afin de limiter les risques.
Toutefois, en étudiant certains dossiers de reprise je me suis demandé, si parfois le maintien du cédant ne pouvait pas plutôt être une source de risque, que de performance lors des transmissions de PME. En effet, la cohabitation entre les deux dirigeants peut être source de conflit du fait de méthodes de travail et de personnalité différentes, aussi les salariés n'ont plus de repères, ne savent plus qui est véritablement leur dirigeant.
C'est pourquoi j'ai choisi pour problématique : la période de transition ne constitue-t-elle pas un risque lors de la transmission d'une PME ?
Donckels (1996) définit la transmission comme le transfert de propriété et/ou de la direction à un membre de la famille ou à un tiers.
Pour Bragard et Van Caillie, il y a transmission d'entreprise lorsqu'il y a à la fois transfert des compétences de gestion de l'entreprise et donc apparition de nouveaux gestionnaires nantis de tous les pouvoirs de décision, et à la fois transfert du droit et des pouvoirs de propriété de l'entreprise entre un cessionnaire et un cédant détenant la majorité des droits de propriété de l'entreprise.
La transmission d'entreprise concerne tout type d'entreprise. Toutefois, les grandes entreprises ne représentent qu'une faible part des entreprises françaises. La majorité des entreprises (99,9%) sont des Petites et Moyennes Entreprises, c'est à dire des entreprises de plus de 10 et de moins de 500 salariés, et réalisant un chiffre d'affaires inférieur à 76M€ (BDPME, 2001).
Ainsi, les reprises concernent deux fois sur trois des fonds de commerce de très petite taille, c'est à dire des reprises de Très Petites Entreprises (Bonneau, 1997). La transmission des Petites et Moyennes Entreprises est un problème actuel au cœur des préoccupations des pouvoirs publics.
En effet, après la Seconde Guerre mondiale de nombreuses PME se sont créées en France.
Le tissu industriel français s'est fortement développé. Aujourd'hui, ce développement a pour conséquence directe qu'un grand nombre de dirigeants arrivent à l'âge de la retraite. Plus de 560 000 dirigeants de PME ont entre 50 et 59, et plus de 120 000 ont plus de 60 ans (APCE, 2003).
[...] Parmi les dirigeants de plus de cinquante ans, un sur deux n'a pas de successeur et ceci pour plusieurs raisons : les héritiers ne sont pas intéressés par la reprise, l'entreprise n'a plus de valeur car le matériel est obsolète, l'entreprise n'est pas rentable (Bonneau, 1997). Cela signifie que de nombreuses PME vont très prochainement disparaître. Chaque année, on constate que 2000 entreprises disparaissent faute d'avoir trouvé un repreneur ou suite à un problème lié à leur transmission (Deschamps et Paturel, 2001). Or les PME sont indispensables au bon fonctionnement de tout pays. Aujourd'hui, elles assurent un peu plus de la moitié du Produit Intérieur Brut français et réalisent 45% des investissements. [...]
[...] Les charges de remboursement des emprunts liées à la reprise sont trop élevées. L'entreprise ne dégage pas suffisamment de résultat pour y faire face. Le facteur financier constitue donc une réelle source d'échec lors des transmissions d'entreprises. [...]
[...] Enfin, j'analyserai et j'apporterai une critique objective de ces résultats. Partie 1 : La transmission : un facteur de risque et de performance pour les Petites et Moyennes Entreprises La transmission d'entreprise 1 Définition Donckels (1996) définit la transmission comme le transfert de propriété et/ou de la direction à un membre de la famille ou à un tiers. Pour Bragard et Van Caillie, il y a transmission d'entreprise lorsqu'il y a à la fois transfert des compétences de gestion de l'entreprise et donc apparition de nouveaux gestionnaires nantis de tous les pouvoirs de décision, et à la fois transfert du droit et des pouvoirs de propriété de l'entreprise entre un cessionnaire et un cédant détenant la majorité des droits de propriété de l'entreprise. [...]
[...] Risque et performance Sommaire Introduction 0 Partie 1 : La transmission : un facteur de risque et de performance pour les Petites et Moyennes Entreprises 2 Section 1. La transmission d'entreprise Définition Les enjeux de la transmission d'entreprise La reprise d'entreprise : une opération risquée Les principaux facteurs d'échec des transmissions d'entreprise 3 Section 2. Le processus de transmission d'entreprise La préparation de la transmission : la prise de conscience du dirigeant d'entreprise L'organisation de la transmission La recherche du repreneur idéal La nécessité de communiquer et d'informer L'information des partenaires L'information des salariés La transition entre le cédant et le repreneur Le déroulement de la phase de transition Les avantages d'une période de transition Les inconvénients d'une période de transition La durée de la période de transition Les facteurs de réussite de la période de transition entre le cédant et le repreneur 11 Section 3. [...]
[...] Il existe plusieurs facteurs permettant d'expliquer le taux important d'échec dans les opérations de transmission de PME Les principaux facteurs d'échec des transmissions d'entreprise D'après une étude réalisée par la Banque du Développement des PME (BDPME) en 1997, la défaillance d'une entreprise résulte toujours de la conjugaison de plusieurs facteurs négatifs. Un des principaux facteurs d'échec des transmissions de PME est le facteur financier. Dans les opérations de transmission un PER trop élevé (Price Earning Ratio = Cours / Résultat de l'action) et/ou un endettement trop lourd deviennent souvent une cause de défaillance. En effet, ces facteurs limitent la marge de manœuvre de l'entreprise. [...]
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