Mémoire, déterminants, structure financière, application, échantillon, entreprises tunisiennes, Tunisie, Afrique du Nord
Depuis les travaux fondateurs de Modigliani et Miller (1958) qui concluent à la non pertinence du choix du financement par fonds propres ou par endettement, les travaux sur ce thème se sont attachés à relâcher successivement ou conjointement les hypothèses initiales stipulant que le choix de capital n'a pas d'intérêt du fait de son effet neutre sur la valeur de la firme. Traditionnellement, la structure du capital est supposée être le résultat de l'échange permanent entre les avantages de l'économie d'impôts liés à l'endettement et le risque de faillite qui favorise le financement interne. Cette théorie est connue sous le nom de la trade off theory (TOT) et elle est issue des travaux de Myers (1984). Cependant, d'autres études ont utilisé d'autres théories, en essayant de trouver des explications supplémentaires pour la structure financière. Citant par exemple la théorie d'agence initiée avec le séminaire de Jensen et Meckling (1976). Selon cette théorie, la structure optimale de capital de financement s'obtient par arbitrage entre les coûts d'agence associés au financement par fonds propres externes et ceux liés à l'endettement ; L'optimum correspond à la minimisation des coûts d'agence totaux.
Pour tenir compte des imperfections des marchés liées aux asymétries d'informations d'autres théories ont émergé, telles que la théorie du signal de Ross (1977) et celle proposée par Myers (1984) à savoir la théorie du financement hiérarchique (Hoang Quan (2002), p 74).
Trente ans après l'apparition du théorème de Modigliani et Miller (1958) où les chercheurs supposent la neutralité de la structure de capital, Miller en 1989 publie un nouveau article est affirme que : « The view that capital structure is literally irrelevant or that "nothing matters" in corporate finance, through still sometimes attributed to us, ... is far from what we ever actually said about the real world applications of our theoretical propositions » p. 7. Ainsi, ce sujet se rapportant à l'étude du comportement financier des entreprises reste toujours d'actualité puisque nous ne disposons pas de théories capables d'expliquer leur choix financier. Malgré les nombreux travaux portant sur la structure financière, nous ne savons toujours pas comment les entreprises établissent leur choix en matière de financement (Myers (1993), p. 4). « Depuis la parution, il y a (presque un demi siècle), de l'article de MoMi (1958), la question de la détermination de la structure financière optimale, a focalisé tout un courant de recherches, sans que l'on parvienne ni à l'élaboration d'un modèle théorique satisfaisant ni à des tests empiriques significatifs et convaincants : nous sommes selon l'expression du professeur Myers (1984), en présence d'un "puzzle" » (Abaoub (1994), p. 438). Toutefois, il faut aussi signaler que suite aux travaux de Baker et Wurgler (2002), plusieurs travaux se sont penchés sur l'étude des déterminants de la structure de capital dans l'optique du Market Timing. Selon ce « nouveau » cadre théorique, les firmes émettent des actions lorsque les conditions du marché sont favorables et les rachètent dans le cas contraire.
Par ailleurs, le choix d'un mode de financement particulier dépend d'un certain nombre de facteurs explicatifs de la structure de capital. En effet, selon Frank et Goyal ((2001), p. 11) « la structure de capital nous renseigne fondamentalement sur la façon avec laquelle les différents facteurs financiers affectent l'endettement ». Cependant, « A la question "quels sont les déterminants du niveau d'endettement des entreprises ?", nous ne saurons apporter de réponses définitives » (Abaoub, 1994, p 438). Il est important d'étendre les connaissances sur ce sujet qui a été largement développé en référence aux Etats-Unis puis élargi à d'autres pays développés, entre autres par Rajan et Zingales (1995) et Kremp et al. (1999) et par la suite aux pays en voie de développement (Booth et al. (2001)). Même les études empiriques sur la structure de capital des PME ont été dominées par les études qui utilisent des données américaines et du Royaume-Uni (Mac an Bhaird et al. (2006), p 20). La littérature empirique internationale relative aux déterminants de la structure financière se caractérise par le fait que les auteurs ne testent pas un modèle théorique précis (Kremp et al (2001), p155). Mais, ils présentent plutôt une succession d'hypothèses relatives à différentes théories sur la structure du capital : théorie de la hiérarchie des sources de financement et de l'asymétrie de l'information, rôle de la fiscalité, coûts de faillite, coûts d'agence, et théorie du signal (tels que par exemple, Norton (1991), Hall et al (2000), Kremp et al (2001)).
En Tunisie, le recours des entreprises à l'endettement est de l'ordre de 61.9%. L'insuffisance de l'autofinancement face à un comportement d'endettement stable de la part des entreprises tunisiennes, montre que la dette est la source principale de financement en Tunisie. C'est ce qui motive le choix de notre sujet de recherche. De plus, la majorité des entreprises tunisiennes sont des PME. Notre présente étude a donc pour objet de vérifier l'impact de certaines variables identifiées par la théorie financière sur l'endettement des PME tunisiennes qui représentent plus que 90% des entreprises tunisiennes. C'est ainsi que nous tenterons de répondre aux questions suivantes : Quels sont les déterminants de la structure financière dans le cas des PME tunisiennes ? Ces facteurs sont-ils stables à travers les secteurs d'activité ? (...)
[...] En effet, la littérature empirique internationale relative aux déterminants de la structure financière se caractérise par le fait que les auteurs ne testent pas un modèle théorique précis (Kremp et al (2001), p155). Mais ils présentent plutôt une succession d'hypothèses relatives à différentes théories sur la structure du capital : théorie de la hiérarchie des sources de financement et de l'asymétrie de l'information, rôle de la fiscalité, coûts de faillite, coûts d'agence, et théorie du signal (telsque par exemple, Norton (1991), Hall et al (2000), Kremp et al (2001)). [...]
[...] Cependant, le conflit d'agence entre les actionnaires propriétaires et les créanciers est particulièrement important dans le cas des PME, puisqu'il augmente le hasard moral et la sélection adverse (Van der Wijst (1989), Ang (1992)) Même si l'asymétrie d'information existant entre les dirigeants et les apporteurs de capitaux externes apparaît être une des caractéristiques du cadre d'analyse posé par la théorie d'agence, l'élément 14 Mira et Garcia (2002) : Op.Cit, pp 4 -5. central de l'analyse se situe dans la relation d'agence et dans les conflits d'intérêt qui lui sont liés. Il convient alors de voir les théories d'asymétrie d'information. I.4- Les théories d'asymétrie d'information Dans le cadre de la prise en compte de l'existence des asymétries informationnelles entre les investisseurs et les directeurs, des théorie supplémentaires de la structure de capital ont apparu . [...]
[...] En d'autres termes, la théorie de STT présente la structure de capital comme un compromis entre les effets positifs et négatifs de la dette respectivement liés aux avantages de l'impôt d'une entreprise et le risque financier Thesmar, D.,Op.Cit, pp 17-18. Selon Goffin (1999), la STT part de la neutralité d'endettement sur un marché parfait puis elle fait un l'arbitrage entre l'avantage fiscal et l'inconvénient dû au danger de faillite I - la prise en compte de l'impôt sur les sociétés Parmi les avantages de l'endettement, nous pouvons inclure les coûts des impôts de l'entreprise de ce qui sont fiscalement (Modigliani et Miller (1963); DeAngelo et déductibles résultant des intérêts payés Masulis, 1980) 9 ; Par conséquent, une diminution du coût global des ressources financières utilisées par l'entreprise (Molay, (2004). [...]
[...] Dans ce sens, la POT prédit une relation négative entre l'endettement et la profitabilité de la firme. Par contre, la STT prévoit une relation positive entre la profitabilité et l'endettement. Dans la mesure où pour une entreprise profitable à peu de risque de faire 18 Hall, G., Hutchinson, P Michaelas, N., (2000), “Industry effects on the determinants of unquoted SMEs' capital structure”, International Journal of the Economics of Business; pp ibid 20 ibid faillite et peut augmenter son niveau d'endettement pour bénéficier plus des économies d'impôts sur leurs revenus. [...]
[...] 323-329. Johnsen, P.C., McMahon, R. G. P., (2005), “Cross- industry differences in SME financing behaviour: An Australian perspective”, Journal of Small Business and Enterprises Developpement pp 160 - 177. Jordan, J., Lowe, J. Taylor, P., (1998), “Strategy and financial policy in UK small firms”, Journal of Business Finance and Accounting pp 1 27. Kauffmann, C., (2005), financement des PME africaines Centre de Développement de l'OCDE, Repères N°7. [...]
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