L'ampleur de la crise bancaire des années 80 qu'ont vécue les pays de l'UEMOA nous conduit à nous
interroger sur l'opportunité d'un schéma de tarification de la prime d'assurance des dépôts dans cette zone. Notre démarche s'inscrit dans la lignée des travaux empiriques de Laeven (2002a, 2002b) qui
détermine les primes d'assurance dépôts implicites pour un ensemble de pays développés et de pays en
développement. Plus précisément, cet article propose une analyse empirique de l'assurance dépôts
pour les banques de l'UEMOA, en estimant dans un premier temps, la prime d'assurance dépôts
implicite pour chaque établissement bancaire, puis dans un second temps en déterminant l'incidence
des facteurs bancaires, macro-économiques et institutionnels sur la prime d'assurance dépôts implicite.
[...] TINFLj,t , est le taux d'inflation observé dans le pays .7}où se trouve la banque i à la période t. L'inflation agit sur le taux de garantie des dépôts. Les pays avec un taux d'inflation élevé ont un coût d'assurance dépôts élevé et par conséquent sont les systèmes bancaires qui sont les plus risqués (Laeven, 2002a et 2002b). On s'attend à un signe positif du coefficient associé à la variable TINFL. Les caractéristiques des variables bancaires et macro-économiques sont décrites dans le tableau 2 Tableau 2 : Statistiques descriptives. [...]
[...] Comme nous l'avons prédit, le taux d'inflation serait un déterminant positif du coût de l'assurance dépôts dans les systèmes bancaires ouest africains (le coefficient associé à la variable TINFL est significatif au seuil de . Dans une zone qui est souvent marquée par des périodes de fortes variations des prix, la prise en compte de cet effet prix ne doit pas être ignorée dans l'explication du coût d'assurance des dépôts. Les pays de l'UEMOA avec un niveau d'inflation élevé devront supporter, par conséquent, un taux de garantie des dépôts élevé. [...]
[...] Moins un système bancaire de l'UEMOA sera exposé à un risque de contagion et de fragilité, plus le coût de l'assurance dépôts supporté par le pays sera moindre. En ajoutant au modèle précèdent la variable macro-économique, PIB (modèle les variables de structure bancaire ont les coefficients significativement négatifs au seuil de tandis que le PIB constitue un déterminant négatif sur le coût de l'assurance dépôts au seuil de 10%. La prise en compte des variables macro-économiques dans une même régression (régression 4 du modèle ne donne pas une conclusion satisfaisante : seule la variable TINFL est significative et a le signe attendu, au seuil de 1%. [...]
[...] Si ces auteurs évoquent le problème de l'aléa moral dans la tarification de la prime d'assurance dépôts, l'essentiel des études empiriques essaie, par contre de déterminer la "juste" prime d'assurance dépôts que les banques devraient verser à l'organisme assureur. Marcus et Shaked (1984) sont les premiers auteurs à étudier empiriquement la prime d'assurance dépôts. Ils utilisent le modèle théorique de Merton (1977) pour estimer la valeur actuarielle de la garantie des dépôts. En comparant ces primes implicites avec les primes d'assurance dépôts officielles des banques américaines, Marcus et Shaked (1984) en concluent à une surestimation de la garantie des dépôts des banques américaines par le FDIC 3 Cependant, Ronn et Verma (1986) estiment que le modèle de Marcus et Shaked (1984) ne donne pas une estimation correcte de la valeur des actifs bancaires. [...]
[...] Le test de Hausman (1978) est un test de spécification qui permet de déterminer si les coefficients des deux estimations (fixe et aléatoire) sont statistiquement différents. L'idée de ce test est que, sous l'hypothèse nulle d'indépendance entre les erreurs et les variables explicatives, les deux estimateurs sont non biaisés, donc les coefficients estimés devraient peu différer. Le résultat de cette statistique suit une loi Khi Deux avec K-1 degrés de liberté. On est amené à rejeter H Sous H0, la statistique de White , égale à NT fois le R2 de cette régression, converge vers un Khi deux. [...]
Référence bibliographique
Source fiable, format APALecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture