C’est si facile, pourquoi ne pas l’utiliser, aux dépens d’un moteur de recherche ou d’une bibliothèque universitaire ?

1. Ça se voit…

Lorsqu’une rédaction est demandée, c’est l’aptitude de l’étudiant à mettre par écrit ses pensées qui est évaluée. Une réflexion personnelle est généralement demandée. Ce qu’aucun outil d’IA ne peut fournir. Et ça se voit… À la réception d’un document « made in ChatGPT », un œil aguerri saura rapidement le repérer et pénaliser la copie. Dans le cadre d’un mémoire de fin d’études, c’est l’année qui risque d’être perdue. S’il est tentant de prendre des raccourcis et d’utiliser ChatGPT plutôt que de visiter plusieurs sites à la recherche d’informations, le risque est trop élevé pour que l’expérience ne soit concluante.

2. Les informations sont erronées

Incroyable, mais vrai… il ne faut surtout pas faire confiance à ChatGPT. Voici quelques erreurs typiques cachées derrière un « beau » document rédigé par un outil d’intelligence artificielle.

Dans le cadre de la rédaction d’un dossier de conception « création d'une startup : Un service de livraison de repas à domicile » le rédacteur a souhaité gagner du temps et a utilisé un outil d’IA, y compris pour la bibliographie. L’article est bien écrit, même s’il contient beaucoup de répétitions et de phrases « vides ». Pour être plus crédible, une bibliographie a été ajoutée. Malheureusement, c’est là que l’erreur est grossière. En y regardant de plus près, le premier lien mentionne une société ayant effectué un investissement majeur en Inde, le second parle de l’industrie du drone aux États-Unis, le troisième est un article sur le Green Marketing (aucune mention au Green Marketing n’est faite dans le document) et le quatrième lien est une page web communiquant des statistiques démographiques sur la ville de Londres. Nous n’avons pas regardé les 10 liens suivants. Bref ; votre tuteur de stage ne se laissera pas berner par une telle bibliographie.

Sur d’autres documents rédigés de la même façon, des ouvrages avaient été inventés, des titres inexistants attribués à des auteurs spécialisés dans un tout autre domaine.

Si vous n’avez pas le courage de consulter 32 sites pour construire votre document, le site Études et Analyses permet maintenant à ses abonnés d’intégrer en un clic la source de l’information à votre document, en format APA. Avec bientôt 20 000 études publiées, il est donc possible qu’un seul site vous suffise !

3. Les sources ne sont pas citées

Parlons donc des sources des données communiquées. Dans le cadre de la rédaction d’un mémoire en management des risques, et afin d’appuyer notre raisonnement, nous avons mené une étude sur les accidents d’avion impliquant des pilotes de voltige hautement qualifiés. Avant tout, nous avons demandé de l’aide à ChatGPT.



Il s’agit ici d’un texte indépendant, il est donc facile de repérer l’absence totale de source et surtout le fait que cette histoire n’est que pure invention… C’est « gros » ! Mais saurez-vous faire la part des choses, dans la hâte, dans le cadre de l’utilisation de ChatGPT pour la rédaction d’un mémoire de 50 pages ? L’un des extraits finira forcément par poser problème et par vous pénaliser. À éviter à tout prix !

4. C’est interdit !

Le contenu « blabla », les informations erronées, les bibliographies « bidons » sont faciles à repérer. Les outils de détection de contenu IA sont de plus en plus performants. Et les professeurs ne sont pas dupes ! L’utilisation de tels outils peut donc facilement mener à votre expulsion immédiate. Il est largement préférable de rédiger soi-même son contenu, à l’aide de sources réelles et vérifiées !

5. Il y a d’autres moyens d’obtenir de l’aide intelligemment

Rédiger un mémoire n’est pas toujours facile. L’accompagnement des professeurs laisse parfois à désirer et les exigences ne sont pas toujours clairement exposées. Il y a cependant des options pour obtenir de l’aide sans avoir bêtement recours à un outil d’ « intelligence » artificielle. Pour vous aider à démarrer un mémoire, vous pouvez demander l’aide d’un tuteur-rédacteur expérimenté, qui vous accompagnera pour déterminer la problématique et un plan, par exemple. Vous pouvez également, une fois la rédaction terminée, demander la correction commentée de votre mémoire : un tuteur s’appliquera à corriger la forme et, après relecture approfondie, vous accompagnera pour corriger ou optimiser vos écrits. Vous aurez ainsi la garantie que votre mémoire suit la méthodologie imposée !

Vous l’aurez compris, à la question « puis-je utiliser ChatGPT ou tout autre outil d’intelligence artificielle pour rédiger mon mémoire ? » la réponse est purement et simplement : NON, définitivement non. Ces outils sont des outils statistiques, qui déterminent une série de mots qui sonnent bien les uns à la suite des autres, mais ne proposent aucune réflexion et aucune garantie quant à la véracité des contenus fournis. Les risques encourus sont élevés et le jeu n’en vaut pas la chandelle !