Les objectifs de ce mariage
Nokia, groupe finlandais, a annoncé sa fusion avec son concurrent franco-américain Alcatel-Lucent dans le but de créer un « leader des technologies innovantes ». Les démarches pour conclure ce mariage suivent son cours et Nokia Corporation (le nom de ce nouveau groupe) devrait pouvoir s'afficher en public dès le premier semestre de 2016.
Nokia, qui en 2012 a cédé son activité de téléphones mobiles au grand Microsoft (téléphones connus actuellement sous le nom de Lumia), n'en a pas dévoilé beaucoup plus sur les motifs qui l'auraient conduit à ce mariage avec Alcatel-Lucent. Actuellement, Nokia consacre la plupart de son travail au développement d'infrastructures des réseaux tant téléphoniques qu'internet et mise sur l'innovation dans les technologies LTE, 4G et 5G ainsi que sur le développement des systèmes de géolocalisation. Cependant, ce que l'on sait est que le groupe finlandais voudrait profiter de la proposition de routage internet, une activité en grande expansion et dont dispose le groupe franco-américain. Ainsi, le nouveau groupe Nokia Corporation défierait l'Américain Cisco, le numéro 1 mondial des équipements de réseau. Nul ne doute que ce mariage donne naissance à un nouveau géant mondial des télécommunications.
Un autre des objectifs principaux de ce mariage, semble être le fait que Nokia puisse, par le biais de cette alliance avec Alcatel-Lucent, renforcer sa présence sur le marché de communications sans fil aux Etats-Unis.
Les chiffres
Le gâteau du panorama mondial des grands de la télécommunication s'exprime actuellement avec les chiffres suivants : En 2014, Nokia détenait une part de marché de 17%, contre 30% pour Ericsson, 20% pour Huawei, 11% pour ZTE et 10% pour Alcatel-Lucent. Avec le mariage, le nouveau groupe prétend monter des échelons et s'aligner avec Ericsson et Huawei.
Mais ces chiffres et ce mariage ne semblent pas tout à fait satisfaire les investisseurs et ainsi l'a ressenti la Bourse de Paris dès l'heure suivant l'annonce de cette fusion.
Des changements pour la France ?
Aussi, dès le moment de l'annonce du rachat d'Alcatel-Lucent par Nokia, le gouvernement français s'est empressé d'annoncer quelques détails concernant les retombées sur l'emploi que ce mariage pourrait avoir. Le Ministère de l'économie a ainsi annoncé que le groupe finlandais avait pris des engagements et que le « maintien du nombre total d'emplois en France pour une durée de deux ans » était assuré, ce qui change un peu de la version du gouvernement qui n'avait pas donné de limite de date.
Chez Alcatel-Lucent, les employés ont tout de suite manifesté leur inquiétude. La CFDT, la CFE-CGC et la CGT ont publié un communiqué commun pour déclarer qu'un rachat par Nokia « ne peut évidemment que nous inquiéter au vu des redondances, au niveau mondial, d'activités, de produits et de métiers entre les deux entreprises de plus de 50 000 salariés chacune. »
Enfin, dans un entretien publié par le journal Le Monde, Michel Combes, directeur général d'Alcatel-Lucent estimait que ce projet ne pouvait que « renforcer l'emploi en France » et ajoutait que 500 emplois seraient créés dans la recherche et le développement.
Il ne reste plus qu'à attendre la venue sur le marché de Nokia Corporation.