Le marché des produits végan existe depuis plusieurs dizaines d'années, mais il connaît ces dernières années un essor sans précédent. Des magasins entiers lui sont désormais dédiés, des dizaines de produits de grandes marques ont fait leur apparition dans les rayons des supermarchés, les discussions sur le sujet sont de plus en plus nombreuses au quotidien, les cantines imposent de plus en plus souvent un jour végan dans les écoles, etc.
Nous dressons ici une analyse de tous les facteurs politiques, économiques, sociaux, technologiques, écologiques et légaux liés à ce marché en pleine expansion, et pourtant fortement décrié.
Les facteurs politiques
Les facteurs politiques qui sont susceptibles d'avoir un impact sur le marché végan et sur sa dynamique et sa croissance sont par exemple les décisions politiques de rendre obligatoire au moins un repas par semaine végan dans les cantines scolaires, ou alors l'obligation de proposer une alternative végan à chaque repas, dans les cantines et les restaurants d'entreprise. On peut également citer les décisions récentes, parues en décembre 2021, d'interdire le foie gras dans les réceptions municipales de fin d'année, dans plusieurs villes. Cela donne du crédit au mouvement végan, et peut contribuer à son essor.
Les facteurs économiques
Le taux d'emploi de la population totale, le taux d'inflation, ou encore le niveau des prix des produits céréaliers en particulier, peuvent être des éléments impactant le marché des produits végans. En effet, dans cette philosophie de vie et de consommation, les produits animaliers ou issus des animaux sont remplacés en grande majorité par des produits végétaux tels que les laits végétaux de riz ou d'avoine, les steaks végétaux, les céréales complètes, les légumineuses.
De même, une hausse importante des prix de la viande peut achever de convaincre certains consommateurs et les pousser à se convertir au véganisme.
Les facteurs sociologiques
Le véganisme est pour l'instant considéré par la plupart des consommateurs comme une mode, et donc un phénomène sociologique à part entière. On peut également citer les changements de modes de vie et de consommation, qui sont susceptibles d'impacter le marché végan. L'essor des magasins bio, végans, locaux, facilite la diffusion des produits végans et permet ainsi un accès plus rapide et plus facile pour les consommateurs, ce qui dynamise le marché dans son ensemble. Ensuite, le développement du télétravail et les nouvelles habitudes de consommation et de vie slow life, qui tendent à se développer de façon exponentielle ces dernières années, permettent également le développement de nouvelles habitudes alimentaires et de nouvelles habitudes d'achat en magasins ou en ligne, notamment de produits végans.
Les facteurs technologiques
Peu de facteurs technologiques sont susceptibles d'impacter le secteur végan. On peut citer néanmoins le développement des réseaux sociaux et des applications pour smartphones. Ceux-ci rendent visible la consommation végan, la démocratisent, et permettent également, par exemple, de prendre connaissance d'alternatives saines et véganes à la consommation de protéines animales. Cet accès facilité à la connaissance, au calcul des calories et des apports nutritionnels, aux alternatives véganes existantes, permet de dynamiser le secteur végan, surtout dans les grandes métropoles.
Les facteurs écologiques
La prise de conscience écologique et la volonté croissante de protéger la planète et de limiter l'impact humain sur la terre influencent fortement le secteur végan. Les élevages animaux représenteraient ainsi près de 15% des émissions de gaz à effet de serre, et la volonté de protéger la planète s'accompagnerait ainsi de façon presque mécanique d'une diminution de la consommation de viande, avec pour objectif une baisse de l'élevage de viande à destination alimentaire.
Les facteurs légaux
Les facteurs légaux sont encore peu nombreux à pouvoir avoir un impact réellement significatif sur le secteur végan. On peut nommer néanmoins l'ensemble des lois, des règlements nationaux ou supranationaux qui concernent le bien-être animal, l'élevage raisonné et respectueux.
La population végan représenterait environ 2.5% des Français actuellement, mais ne cesse d'augmenter depuis plusieurs années. Les consommateurs flexitariens, qui ambitionnent de réduire leur consommation de protéines animales, sont en revanche près de 30%, et représentent de fait une réserve importante de potentiels végans en devenir. Le marché végan représente déjà des montants colossaux, notamment du fait de la possible consommation de produits végans par des non-végans, qui peuvent simplement être désireux de réduire leur consommation de protéines animales, sans pour autant les exclure entièrement de leur alimentation.
Les facteurs politiques, économiques, sociaux, technologiques, écologiques et légaux, sont nombreux à venir impacter le marché végan. Celui-ci enregistre des taux de croissance faramineux, et cette tendance devrait encore se poursuivre pendant plusieurs années.