En France, les néobanques, ou encore banques 100% en ligne, connaissent un succès de plus en plus grand. Le secteur bancaire s’est peu à peu désacralisé au fil des ans, laissant une plus grande place pour la concurrence. Les consommateurs sont moins « proches » de leur banque d’une certaine manière et n’hésitent plus à en changer en cas d’insatisfaction. Les banques sont un secteur en constante mutation, et la digitalisation a changé un grand nombre de choses, que ce soit pour les conseillers comme pour les clients. Les offres se sont multipliées, les banques proposent désormais d’autres services pour pouvoir être plus productives et à la fois plus compétitives. Les clients sont plus autonomes dans la gestion de leurs comptes


Notons dans cette introduction qu’il ne faut pas confondre banque en ligne et néobanques. En effet, dans le premier cas, les banques traditionnelles proposent à leurs clients des services exclusivement en ligne, elles sont généralement soumises à des conditions de revenus. Les néobanques sont pour une grande majorité plus souple dans leurs conditions d’accès, et c’est d’ailleurs la raison de leur succès. Certaines néobanques sont reliées à des banques traditionnelles, en guise d’exemple, nous pouvons citer MaFrenchBank, qui est reliée à la Banque Postale.

Dans cet article, nous allons effectuer l’analyse sectorielle des néobanques. Nous verrons dans un premier temps les principaux chiffres du secteur, les principaux acteurs, ainsi que la matrice BCG de l’environnement des néobanques.

LES PRINCIPAUX CHIFFRES

En 2023, les néobanques représentent 250 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit une augmentation de 40% en un an. A la fin de la même année, il y a 6,1 millions de comptes actifs, contre moins de 5 millions en 2018. Le nombre d’acteurs ne cesse de croître en France, ils ne sont pas tous français, puisque certains sont européens. Les néobanques s’appuient sur un grand nombre de partenariats, ce qui leur permet souvent d’être plus compétitives que les banques traditionnelles. Comme nous l’avons dit plus haut, elles sont plus faciles d’accès, il n’y a pas de conditions de revenus, moins de contraintes lors de l’ouverture d’un compte. Les consommateurs en situation d’interdiction bancaire auront tout de même le droit d’ouvrir un compte dans la grande majorité d’entre elles.
En 2023, ce sont 6,5% des consommateurs qui possèdent un compte en ligne. 15% possèdent un compte secondaire dans une néobanque, et 14% sont considérés comme inactifs. 28% ont par ailleurs domicilié leur salaire sur leur compte en ligne.

LES PRINCIPAUX ACTEURS

Il existe plus d’une cinquantaine d’acteurs dans le secteur des néobanques, un peu plus d’une vingtaine sont français.
Les néobanques se distinguent selon qu’elles sont destinées à un public de particuliers, de professionnels, ou bien encore si elles proposent des offres qui seront plus à même d’intéresser les adolescents.

Ainsi, dans les banques destinées aux particuliers, se trouvent Axa Banque, Helios, Hello Bank, Lydia, le compte Nickel, Noelse, Onlyone, Orange Bank et PCS.
Dans celles destinées aux professionnels, se trouvent Anytime, Blank, Manager One, Pleo, Propulse by CA, ou encore Qonto et Shine.

Les adolescents trouveront des offres qui leur seront adaptées dans un grand nombre de banques, mais les plus spécialisées à ce jour restent Kard, Pixpay, Vybe ou encore Xaalys.

Il existe d’autres acteurs, les plus connus en France sont N26, d’origine Allemande, Carte Zéro, Ma French Bank ou encore Intergiro.

Dans les divers comparatifs que l’on peut retrouver sur le net, les néobanques qui reviennent le plus souvent comme étant parmi les préférées des consommateurs sont Révolut, Lydia, N26, Nickel mais également Bunq, Helios et Onlyone. Parmi les critères de choix des consommateurs, se trouvent la facilité et la rapidité avec laquelle il est possible d’ouvrir un compte, le dépôt initial, les offres, services et assurances qui viennent compléter le compte en question, mais aussi les tarifs et l’impact écologique.

MATRICE BCG DU SECTEUR DES NEOBANQUES

La matrice BCG du secteur des néobanques va mettre en avant un certain nombre de critères, comme les produits et/ ou services vedettes les vaches à lait, les dilemmes ou encore les poids morts.

Les produits ou services vedettes

Les produits vedettes sont ceux qui ont passé leur phase de lancement, ils sont maintenant en pleine croissance. Étant donné que dans le cas présent, nous nous intéressons surtout à la globalité du secteur des néobanques, nous parlerons de l’ensemble des critères qui font que ces organismes bancaires ont du succès auprès des consommateurs en 2024.

Nous avons donc la question des tarifs, celle de la rapidité avec laquelle un compte peut être ouvert, ainsi que la facilité de souscription. En effet, ce sont les services qui sont en phase de croissance. Les néobanques jouent sur ces problématiques pour être toujours plus compétitives que leurs concurrents. La position de ces services ou caractéristiques se renforce sur le marché, ils évolueront ensuite vers la phase « vache à lait ».

Les néobanques tentent une approche par les tarifs, en proposant des mensualités en fonction des assurances souscrites. Les applications sont souvent très fluides et très simples d’accès. Plus de 80% des consommateurs changent de site dans les 5 secondes s’ils ne parviennent pas au résultat voulu.

Les vaches à lait

Dans le cas des néobanques, il s’agit de l’accessibilité, puisque ces banques sont accessibles au plus grand nombre, dont les consommateurs en situation d’interdit bancaire. Les adolescents sont également une cible que l’on peut qualifier de vache à lait, car de plus en plus prisée par ce type de banques, qui assurent à la fois la sécurité et le confort dans la gestion des comptes par les plus jeunes. Les assurances sont également à mettre dans cette case, elles varient selon le profil des banques et sont très appréciées des nouveaux clients.

Les dilemmes

Nous mettrons dans cette case les prêts à la consommation, qui sont souvent inexistants dans les offres proposées par les néobanques, ce qui peut poser problème à certains consommateurs. Lorsqu’une nouvelle banque arrive sur le marché, elle manque encore de performance, et proposer de nouveaux services est un moyen de séduire une large plus large. La confiance des consommateurs est également à apposer dans cette catégorie, car le monde de la banque est encore très institutionnel, surtout chez les plus âgés.

Les poids morts

Les néobanques sont certes en augmentation et elles connaissent une vive croissance ; pour autant, elles ne représentent encore qu’un pourcentage très faible par rapport aux autres banques. Beaucoup de consommateurs vont avoir tendance à les utiliser comme compte secondaire, mais n’osent pas forcément en faire leur compte principal.

CONCLUSION

Petit à petit, les néobanques gagnent du terrain et de plus en plus de consommateurs souscrivent à une offre de ce type. La croissance du secteur a très largement augmenté en l’espace de 10 ans ; toutefois, les banques physiques ne sont pour autant pas prêtes à fermer leurs portes. Celles-ci ripostent en proposant également des offres concurrentielles 100% en ligne, et les agences physiques continuent de rassurer les clients.