Le secteur français de l'élevage va mal et l'incapacité des acteurs de l'industrie à s'entendre et à trouver une solution, ainsi que la passivité des pouvoirs publics ont provoqué l'éclatement de la colère des éleveurs français aujourd'hui. Une colère qui dort depuis trop longtemps.

Quelles sont les raisons de ce mécontentement ?

- Les causes du soulèvement dans le milieu rural sont multiples et ne concernent pas uniquement des problèmes financiers : les éleveurs sont souvent pointés du doigt quant à la pollution et aux effets néfastes des produits chimiques tels que pesticides. Pourtant nombreux sont les éleveurs qui ont amélioré leurs infrastructures dans le but de répondre aux questions environnementales.

- Le manque de réponse des pouvoirs publics dans l'affaire de la suppression des quotas laitiers en vigueur depuis 1984 pour rétablir l'équilibre entre l'offre et la demande. Cette suppression des quotas a pour résultats une hausse de la quantité de ce produit sur le marché et donc une baisse des prix, mais une différence entre les tarifs des pays. Les agriculteurs parlent de disparition d'un « outil efficace de gestion du marché ».

- La guerre des prix que se livrent les acteurs de la grande distribution depuis quelques années impacte directement les éleveurs. Ces derniers leur reprochent de vendre leurs produits à des tarifs trop élevés par rapport à leur prix d'achat, la viande notamment, profitant ainsi de marges importantes.

Un plan d'urgence jugé insuffisant

Les agriculteurs grognent contre les distributeurs, les industriels et le gouvernement. Aujourd'hui, l'on compte 20 000 à 25 000 exploitations en difficulté financière en France. Le plan d'urgence proposé par le Premier ministre et le Ministre de l'Agriculture hier n'a pas ravi les agriculteurs. Ce plan de soutien consiste en un allègement des charges fiscales et sociales de 1,1 milliard d'euros ; des restructurations de dettes bancaires, la mobilisation d'un Fonds national de gestion des risques agricoles, la promotion des produits agricoles français.

Les éleveurs, dont le mouvement a débuté en Normandie, ne sont pas satisfaits du plan proposé qu'ils jugent insuffisant. Afin de calmer la situation, le Président François Hollande s'est rendu aujourd'hui à Dijon où il a annoncé qu'il fallait agir sur les prix et que l'ensemble des acteurs, c'est-à-dire la distribution, les producteurs, les abatteurs et les transformateurs, vont devoir justicier leurs prix. Il a ajouté que les contrats d'approvisionnement des achats de l'État allaient être renégociés au profit des produits français. Certains barrages routiers perdurent encore en ce moment tandis que d'autres ont été levés il y a quelques minutes.

Sources : Le Figaro, Taurillon, France TV info, France 24, Les Échos