Rembourser la dette grecque grâce au crowdfunding

Fin juin, Thom Feeney, un Britannique de 29 ans, lance un appel à la solidarité auprès des citoyens d'Europe afin d'aider la Grèce à rembourser sa dette de 1,5 milliard, et ce, à travers la plateforme de crowfunding Indiegogo.

Selon sa description du projet, il suffit que chacun des 503 millions d'Européens donne quelques euros pour atteindre facilement le montant fixé. Lui-même ayant contribué à hauteur de 10 euros. Le projet a rassemblé à ce jour 107 272 participants et 1 902 854 euros, il se termine dans 16 heures.

Pour une contribution de 3 euros, le Britannique propose une carte postale du Premier ministre grec Alex Tsipras. En fonction du montant de la contribution, il propose différents produits grecs : une salade grecque pour 6 euros, une bouteille d'Ouzo pour 10 euros, une bouteille de vin grecque pour 25 euros, un panier de produits grecs pour 160 euros et un voyage à Athènes pour 5 000 euros.

Il fait la promesse que les participants seront remboursés si le montant fixé n'est pas atteint. Si l'est, il s'engage à employer des Grecs pour envoyer les produits promis et à donner la cagnotte au peuple grec via le gouvernement ou autre.

Thom Feeney n'est pas le seul à avoir eu cette idée ; le projet « De peuple à peuple » a réuni 1 442 participants et 117 587 euros il y a quelques mois sur le site KissKissBankBank, leader européen du crowdfunding. Mais la somme de 300 000 euros n'ayant pas été atteinte, les participants ont été remboursés.

Le financement participatif en Europe

Les trois grandes plateformes françaises de financement participatif sont aujourd'hui MyMajorCompagny, Ulule et KissKissBankBank. Le marché a été récemment bousculé par l'arrivée du leader mondial Kickstarter fin mai. L'américain a récolté à ce jour 1,7 milliard d'euros pour 84 000 projets.

Une étude du cabinet Ey indique qu'en Europe, ce sont les Anglais qui sont les plus solidaires avec 2,3 milliards d'euros recueillis en 2014, suivis par les Français et leurs dons de 154 millions d'euros. Viennent ensuite les Allemands avec 140 millions, la Suède avec 107 millions, les Néerlandais avec 78 millions et les Espagnols avec 62 millions d'euros récoltés en 2014.

Autrefois fortement associé aux projets artistiques, le crowdfunding est employé aujourd'hui afin de développer tout projet, allant de la création d'entreprise aux projets humanitaires .

Ainsi, KissKissBankBank a permis de récolter 344 000 euros pour un vaisseau sous-marin et Ulule a permis de recueillir 681 000 euros pour un film (Noob).

Il est à noter que les projets ne trouvent pas toujours des investisseurs. En effet, un grand nombre d'entre eux n'aboutissent pas en raison d'un trop faible investissement de la part des internautes. Selon le cofondateur de KissKissBankBank Vincent Ricordeau, 56 % des projets n'ont pas atteint leur objectif de collecte en 2014. Comme toute campagne, la stratégie de communication est d'une importance capitale ; il faut arriver à susciter l'intérêt des internautes. Alors, quelle stratégie adopter sur les plateformes de crowdfunding ?

Source : Indiegogo, Le Monde, 01 Business, La Tribune, Rue89