Définir le bitcoin

C'est déjà la première pierre d'achoppement quand on se penche sur le bitcoin. Qu'est-ce que c'est ? On l'appelle communément une crypto-monnaie, c'est à dire une monnaie qui n'est pas stockée par les banques et gérée par des banques centrales mais qui transite que d'utilisateur à utilisateur. Le terme « crypto » renvoie aux méthodes de cryptographie, donc de protection des données, qu'elle utilise pour se propager en toute sécurité.

Grâce au bitcoin, vous pouvez régler quelque chose à quelqu'un sans l'intermédiaire d'un quelconque contrôle bancaire. Sa gestion est donc décentralisée, fondée sur un consensus entre tous les « noeuds » qui organisent le réseau. En août 2019, le cours du bloc (l'unité du bitcoin) s'élève à plus de 9000 euros, ce qui fait que l'on se sert le plus communément des blocs à une valeur assez infime.


Une monnaie critiquée...

Le bitcoin prête le flanc à de nombreuses critiques, parfois très virulentes. En première ligne, on le tient pour responsable de trafics illégaux, notamment sur le deep web soit le web non-référencé où il sert de monnaie d'achat de produits illicites. C'est un fait avéré que la liberté du bitcoin et sa sécurité ouvre la porte aux abus. Son créateur, l'anonyme Satoshi Nakamoto, l'avait certainement prévu.

Malgré son utilisation progressive dans la population, le bitcoin, comme le reste des crypto-monnaies, n'est pas reconnu comme une monnaie en France et fait étrangement l'objet d'un flou juridique. C'est d'une part parce qu'elle est insaisissable, d'autre part car c'est certainement volontaire, pour tenter de limiter son pouvoir.


Qui pourrait troubler le marché monétaire ?

Certains gouvernements et responsables de grandes entreprises ont pu se servir de la réputation sulfureuse du bitcoin pour ternir son image et minimiser les risques qu'il représente. Par essence, dans un monde ultra-connecté sur le plan financier et de l'information, l'existence d'une monnaie qui échapperait à l'influence des États et banques centrales ne peut qu'interpeller.

D'autant que le bitcoin prend des proportions de plus en plus palpables. C'est depuis 2017, où sa capitalisation boursière a atteint les 200 milliards de dollars, la crypto-monnaie la plus valorisée au monde : le bitcoin est un produit à part entière, sur lequel aujourd'hui des financiers investissent, et qui rapporte.

Signe du changement, de plus en plus de grandes sociétés et d'organismes commencent à accepter le bitcoin en tant que moyen de paiement, se taillant une place à côté des espèces et de la carte bancaire. Ainsi aux États-Unis, les campagnes électorales peuvent être désormais financées avec des blocs, le moteur de recherche chinois Baidu, Virgin Galactic ou Paypal (en Amérique du Nord, pour certains marchands) acceptent le bitcoin. Il y a plus de sept-cent distributeurs de blocs dans le monde, quatre dans l'Hexagone.

Danger politique trop libre tout autant qu'une manne financière, le bitcoin peut-il exister durablement dans l'économie libérale et technocratique d'aujourd'hui ? Son avenir, que certains analystes annoncent sombre, nous le dira.