Le rachat de Tiffany par LVMH
Du côté américain
Du côté français
Coronavirus et droits de douane
Le rachat de Tiffany par LVMH
Le problème initial vient du fait qu'il y a quelques mois, le géant français du luxe LVMH dont le président directeur général est Bernard Arnault, avait souhaité racheter l'entreprise américaine pour la somme de 16,2 milliards de dollars, soit 13,8 milliards d'euros. Cependant, entre temps, la valeur du joaillier américain aurait beaucoup baissé, ce qui a dissuadé la société française d'effectuer ce rachat.
Les désaccords entre les deux entreprises sont d'importance.
En effet, Tiffany souhaitait pouvoir initier un procès beaucoup plus tôt, soit en novembre 2020, la requête a été rejetée, et celle de LVMH de reculer le procès acceptée.
C'est en septembre que LVMH a souhaité renoncer à ce rachat, suite à une entrevue avec le ministère des Affaires étrangères qui lui aurait demandé de différer cette opération.
Du côté américain
Pour le groupe Tiffany, l'annonce de ce rachat était importante et lui aurait permis de mettre en place des investissements dont les coûts pouvaient s'avérer très élevés.
En effet, la société américaine a redynamisé un grand nombre de boutiques, dont les principales qui se trouvent à New York.
Les clauses du contrat limitent les recrutements, mais également les procédures de licenciement et l'ensemble des actions liées à la vie de l'entreprise dans sa globalité.
Les investissements des Américains sont aujourd'hui plafonnés à 520 millions de dollars, et ce malgré la refonte des boutiques.
Pour Tiffany, le dirigeant de la société française de luxe souhaite éviter de payer le prix convenu pour ce rachat.
Du côté français
Les Français envisagent très sérieusement l'abandon de l'opération. Le rachat du joaillier américain devait être une opération de très grande envergure pour les Français. En effet, cela aurait permis à l'une des plus grosses sociétés du luxe français de s'installer en plein coeur de New York, dans l'une des plus belles entreprises américaines. Cela leur aurait permis de gagner en notoriété et d'affirmer encore davantage leur position sur le marché du luxe.
Coronavirus et droits de douane
Le coronavirus a impacté tous les secteurs d'activités, et n'a par conséquent pas épargné les maisons du luxe, peu importe le pays. Mais la crise a été encore plus importante aux États-Unis.
L'opération de rachat aurait dû être terminée à la fin du mois d'août 2020, mais l'arrêt des transports n'a pas permis sa finalisation.
La Commission européenne a beaucoup tardé à donner son accord et la date de la transaction a donc été reportée. Ce n'est qu'il y a quelques semaines seulement que le PDG de LVMH affirmait que la transaction ne pourrait se dérouler "en l'état".
La raison majeure invoquée est l'application des nouveaux droits de douane américains sur les produits français.
Par conséquent, il s'agit d'une affaire qui met en opposition deux pays au point de vue économique.
On ne sait pas encore aujourd'hui comment tout cela va se solder, mais on peut être d'ores et déjà certains que le problème de base est bien ce problème de taxe, qui dure depuis plus d'un an, l'objectif étant d'attendre qu'une taxe mondiale puisse être négociée entre les différents pays.
Les avis sont mitigés sur les raisons qui ont poussé LVMH, et plus globalement, la France à renoncer à ce rachat.
Les premiers pensent qu'à cause de la pandémie, la demande sur les produits de luxe a trop baissé et que cela a influencé la décision française ; les seconds pensent que la menace globale qui pèse sur le luxe est trop importante pour pouvoir se permettre un achat d'une telle ampleur.
Des négociations diplomatiques restent à ce jour en attente.
Sources : Les Échos, Le Point