Des fleurs qui pèsent lourd
Les enjeux du marché des fleurs
Anniversaires, fêtes parentales, mariages, décès, Saint-Valentin... Dans une vie, les opportunités d'acheter et d'offrir des fleurs ou un bouquet ne manquent pas. En France, on estime rien que pour les roses, ce sont plus de vingt millions de bouquets vendus par an. Le marché global des fleuristes pesait en 2018 près de 3 milliards d'euros pour environ 16 000 employés et 14 000 entreprises.
La composition des ventes est nette : plus de 80 % du chiffre d'affaires est réalisé par ce que l'on appelle les plantes coupées et fleuries (par exemple, une tulipe ou un bouquet de tulipes simplement achetés du fournisseur et revendus) alors que les 20 % restants seulement sont générés par les compositions florales créatives qui représentent pourtant la plus grosse marge commerciale, car la valeur ajoutée est plus importante (elles sont créées par le fleuriste pour l'occasion).
Ces sociétés sont bien entendu de taille et de force d'influence variables : si l'on compte de très nombreuses TPE qui sont des fleuristes de proximité (ce qui explique le lien serré entre le nombre de salariés du secteur et le nombre d'entreprises), le marché est dominé par trois grands réseaux de leaders : le groupe Emova (Happy, Monceau Fleurs, Rapid Flore en tout 350 magasins), Interflora et Flora Jet.
Autrefois, pour acheter des fleurs nous allions simplement chez le fleuriste de proximité, au même titre que les autres commerçants (boulangers, épiciers...) du quotidien. Le marché était ainsi réservé aux petites structures et particulièrement atomisé, ce qu'il est toujours pour le coup. A contrario, deux évolutions majeures ont bouleversé le secteur.
La première, c'est évidemment l'apparition d'Internet. Avec le web, des sites qui fournissent en propre ou qui sont des catalogues de partenaires fleuristes ont pullulé et pour certains - les trois plus grands leaders cités dans la partie précédente - ont acquis une place de choix sur le marché. Bien qu'encore 87 % des Français disent continuer de se rendre chez le fleuriste de proximité, le chiffre d'affaires des acteurs online, plus "concentrés" est conséquent. Internet et les nouvelles technologies au sens large, c'est la garantie d'un service à la fois personnalisé et rapide, tendance numéro 1 concrétisée par l'innovation d'Interflora proposant la commande par SMS.
La seconde, c'est que le marché des fleurs n'est plus réservé aux fleuristes. De nombreux types d'enseignes tendent à leur voler des parts de marché : grandes surfaces, animaleries, magasins de décoration et/ou de bricolage... L'aspect pratique est pertinent, évitant au consommateur potentiel de devoir se déplacer exprès pour acheter des fleurs et permettant de faire "d'une pierre deux coups". Mais les chiffres présentés plus haut laissent à penser que les Français sont encore sensibles à la qualité commerciale et artistique du fleuriste en bonne et due forme.
Sources : Agitateur floral, Pic inter, France TV info, Entreprendre, Strategies