Définition de la foodtech
Un marché stratégique
La donnée, une ressource clé des foodtech
De nouvelles habitudes de consommation
Un secteur en voie de consolidation
Un enjeu de développement des territoires

Définition de la foodtech

Selon le cabinet de conseil DigitalFoodLab, spécialiste de ce marché,  il se compose des six secteurs d'activités suivants :

AgTech : c'est l'emploi de technologies pour améliorer les rendements des « exploitations agricoles », la création de nouveaux types d'exploitations comme celles de la start-up Ÿnsect.

Foodscience : c'est la conception de nouveaux types de produits ou d'ingrédients (qu'ils soient comestibles ou qu'ils servent d'engrais ou de colorants) pour résoudre des questions sanitaires ou écologiques. L'utilisation d'algues dans l'alimentation en est un exemple. 

Foodservice : c'est la définition de nouveaux services pour l'accueil et le service de la clientèle. L'automatisation de la préparation de plats relève du secteur des Foodservices.

Delivery : il s'agit de l'acheminement de plats ou d'ingrédients à domicile, via des plates-formes comme Deliveroo ou UberEats, mais les plates-formes de réservation ou encore la livraison de « kits » pour confectionner ses propres plats ou s'initier à la cuisine appartiennent aussi à cette catégorie.

Retail : la vente en détail est aussi concernée par la foodtech, que ce soit pour la supply chain ou bien pour l'amélioration de « l'expérience client ».

Coaching : cette activité consiste à identifier les aliments les mieux indiqués à consommer (en prenant en considération des éventuelles allergies ou encore le choix de suivre une alimentation vegan ou sans porc).

Un marché stratégique

Selon le cabinet de prospective Emergen Research, le marché de la Food Tech devrait valoir 343 milliards de dollars (soit moins de 284 milliards d'euros) d'ici 2027. Ce marché porteur attire donc de nouveaux consommateurs et investisseurs. Selon le site agro-media, les start-ups européennes de ce secteur ont attiré  2,4 milliards d'euros en 2019. Un marché néanmoins très déséquilibré : plus de la moitié de cette somme ne concerne que cinq start-ups.

La donnée, une ressource clé des foodtech

En plus d'une meilleure qualité, les consommateurs veulent assurer la traçabilité des produits alimentaires. Quels sont les ingrédients et l'origine des aliments consommés ? C'est pour répondre à cette question que la société Alkémics centralise les informations fournies par les industriels et les transmet aux différents circuits de distribution (plates-formes d'achat de la grande et moyenne distribution, vente par internet). C'est cette entreprise qui rassemble les informations indiquées sur le Nutri-Scope. Ces informations sont, par exemple, celles de la déclaration nutritionnelle que les entreprises du secteur agroalimentaire doivent faire circuler sur l'emballage de leurs produits. Ces informations sont obligatoires depuis le 13 décembre 2016. Doivent être indiqués, l'énergie (exprimée en calories et en joule), mais aussi le taux de matière grasse, d'acides gras saturés, de sucre, de sel, de glucides et de protéines.

De nouvelles habitudes de consommation

Ce secteur est porté par la volonté des consommateurs de s'alimenter avec des produits bons pour soi, mais aussi écoresponsables et bénéfiques pour la société (en assurant un revenu décent aux agriculteurs ou encore issus de la région où ils sont achetés). Une volonté s'affirme au fur et à mesure que l'opinion publique prend conscience des effets de l'agriculture et de l'élevage sur la déforestation et s'interroge sur la possibilité de nourrir de manière satisfaisante une population de 10 milliards d'individus.  Ainsi, 43 % des Français interrogés lors d'une étude de l'ObSoCo indiquaient avoir réduit leur consommation de viande rouge pendant les deux dernières années. Une proportion identique à celle des Français qui y indiquaient avoir augmenté leur consommation de fruits.  

Un secteur en voie de consolidation

Un autre enjeu pour le marché de la foodtech est l'irruption des géants mondiaux de l'agroalimentaire (Nestlé, Pepsico, Kraft , Mondelez…). Ces derniers procèdent à l'acquisition de start-ups et d'entreprises jugées prometteuses. Ces acquisitions se font à l'aide de structures d'investissement ou d'incubateurs spécialisés. L'objectif est de disposer de structures maîtrisant un savoir-faire technologique, des compétences particulières (analyse de data, accès à des marchés spécifiques ou encore limitation des conséquences des entreprises de l'agroalimentaire) que l'innovation puis maîtrise en interne auraient été longues, onéreuses et fastidieuses.  Inversement, les start-ups bénéficient de conseils et de matériels pour se développer et maîtriser leur coeur de métier.

Un enjeu de développement des territoires

La spécialisation dans un secteur d'activité est bénéfique pour les territoires. C'est la raison pour laquelle la région Bourgogne-Franche-Comté héberge le réseau La FoodTech. L'objectif est d'être attractif pour les investissements de la part de Foodtechs. Un réseau, comprenant 500 start-ups, mais aussi des TPE-PME, des grands groupes (dont le leader est le groupe SEB), mais aussi des établissements d'enseignements supérieurs et de recherche (INRA, AgroSup…) et des réseaux d'entrepreneurs et d'investisseurs (comme des banques). L'objectif est d'initier un programme d'accompagnement pour faire naître des entreprises championnes et fournir à la Région Bourgogne-Franche-Comté des infrastructures capables de pérenniser la présence d'emplois et de savoir-faire technique.  


Si la foodtech semble réservée aux seuls spécialistes de l'agronomie, le nombre de champs d'application possibles en est très élevé. La quasi-totalité des êtres humains sont concernés par les innovations de ce secteur, qu'ils soient consommateurs directs ou qu'ils bénéficient des améliorations environnementales obtenues par les acteurs de ce marché (réduction de la pollution ou préservation de la santé).

L'irruption de la foodtech s'inscrit dans un contexte plus général qui est celui de la maîtrise de l'information rendue possible par la numérisation de l'économie. Loin d'être une mode technophile, la foodtech est le résultat d'une volonté d'améliorer de manière pérenne la qualité de l'alimentation. Quelle est l'origine et la valeur d'un alimentaire ? La foodtech fournit la réponse à cette question. 

 

Sources

Foodtech : la France s'organise pour combler son retard, The conversation, 22 novembre 2019
Bio, végan, sans-gluten... Quand les géants de l'agroalimentaire croquent dans les start-up pour rester à la page, Le Monde, 28 novembre 2019
La FoodTech européenne menée par une nouvelle génération de startups à croissance rapide, ago-media, le 12 Juin 2020
Déclaration nutritionnelle sur les denrées alimentaires, DGCCRF, 1er mars 2019 https://www.digitalfoodlab.com